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LOSTPROPHETS - The Betrayed (2010)
Par CANARD WC le 26 Avril 2010          Consultée 6362 fois

Nos vieux groupes sont coincés. Font style de rien, ne se plaignent pas trop fort mais au fond d’eux ils sentent bien que leur marge de manœuvre est limitée. Pas demain la veille que MAIDEN fera de l’Indus, qu’AC/DC se mette à speeder etc. « On » attend de MOTORHEAD que ça ressemble à… du MOTORHEAD. Dans l’absolu, Lemmy serait bien capable de faire évoluer son bordel, mais même lui va pas trop s’amuser à ça. Je suppose que ce « carcan artistique » - restreint par la force des choses – pèse un peu à tout le monde. Aux fans pour commencer, on aimerait bien dans le fond que METALLICA se lance « à donf » dans un Stoner pur jus ou que MEGADETH tente de rajouter des éléments Folk à son Thrash administratif. Pourquoi pas après tout, si ça leur chante. Même un Kerry King doit bien quelque part au fond de lui en avoir un peu plein le cul de faire sa tête de con « evil », il aimerait bien ôter ce « masque » cinq minutes pour se lancer – soyons fous – dans un Ska délirant.

Tout le monde serait gagnant à faire du plaisir le dénominateur commun de ce qui anime un groupe. Même si les repères ont du bon, de temps en temps un bon de santiags dans le cul et on se sent un peu mieux.
Ce nouvel album de LOSTPROPHETS est l’illustration même de cette faculté salvatrice que peut saisir un groupe pour s’envoler là où bon lui semble, tel un papillon, butinant de genres en styles différents, flirtant à qui mieux-mieux avec toutes sortes de références, faisant de votre écoute un hymne à la diversité rafraîchissante.

Putain ce qu’il fait du bien cet album.

Faire ce qu’on veut, c’était pourtant pas compliqué. Cette liberté que LOSTPROPHETS s’est octroyé est à la fois sa principale force et faiblesse. Album aux multiples facettes, "Betrayed" semble de surcroît d’une facilité déconcertante, léger sans jamais tomber dans les travers du superficiel, souvent « osé » sans qu’on s’en rende vraiment compte. Pour chaque titre, LOSTPROPHETS a développé son propre enrobage mélodique, changeant fréquemment de registre, souvent à mi-chemin entre la ballade sucrée et le « hit » un rien commercial. Pour éviter l’écueil du tube en Placoplatre, le groupe va chercher le rab de feeling qui va bien, voire un soupçon d’émotion pour mieux faire passer la pilule ("The Light that shines twice"). Le résultat – si évident - implique un travail discret et un savoir-faire qu’il convient de saluer. Salut.

Nul besoin de persévérer des masses ou d’enchaîner les écoutes comme un autiste, suffit d’écouter les trois premiers morceaux pour mesurer la chose. Ca commence par un "If It Wasn’t For Hate" qui joue la carte du Rock torturé. On pense à MANSON, à NIN donc, puis à THERAPY ?, voire un DEPECHE MODE en mode « énervé ». A peine deux minutes pour se mettre au parfum que déboule "Dstryr" : chant hurlé (un rien rappé), grattes en colère. Plongé en plein Néo façon DEFTONES, l’enchaînement sur "It’s Not The End Of The World" dans un registre plus Pop/Rock (MUSE n’est pas loin) déconcerte de prime abord : quelques chœurs, basse sautillante, chant énergique pour une décharge électrique en forme d’hymne Rock, tout se mêle, se brouille à l’occasion d’un solo furieux pour une danse inédite où le Metal Alternatif serait copain comme cochon avec le Rock actuel.

Trois titres, à peine 10 minutes pour vous convaincre. Tout de suite ou jamais.

J’aimerais vous dire que tout l’album est à l’avenant de cette ouverture ébouriffante. Malheureusement, à trop brasser avec entrain, trop embrasse mal étreint (pfff). LOSTPROPHETS rate parfois la cible et certains titres vous laisseront certainement au bord du chemin (en ce qui me concerne : "Where We Belong" et "Dirty Little Heart"). Dans un premier temps, tout du moins. Mais l’album a de la ressource, il se gagne avec le temps, les reliefs s’atténuent et l’on finit par retenir surtout les bons moments. Que ce soit l’emportement de "Next Stop" et son rythme effréné ou la sucrosité FM de "Dirty Little Heart", peu importe. Le simple fait que le groupe arrive à faire le pont entre un vieil amateur de BON JOVI et un Néo-fan de SOAD fait de ce "Betrayed" un album à part, audacieux, riche, diversifié et surprenant jusqu’à la fin, jusqu’à la dernière minute de ce poignant "The Light" dont la mélancolie suinte de partout, accompagnée de ces quelques petites notes de clavier, sous ce déluge de sonorités Indus.


Parce que LOSTPROPHETS en 2010 n’a jamais été aussi bien en équilibre sur cette frontière « alternative » entre le Néo ravageur et le Rock torturé et qu’il n’a du coup jamais été si peu évident de distinguer ce talent, je prends un risque à coopter cet album, à foutre 4/5 et à le coller en « Sélection du Site » sur NIME. A tous ceux qui vont lever les yeux au ciel, je pose la question suivante : à ce jour, quel groupe de la sphère Metal peut proposer un menu aussi éclectique que chiadé, aussi séduisant qu’audacieux ?


Note : 4/5 (et ouais)


Morceau préféré : "The Light"
Ca colle un peu trop aux dents : "Where we belong", "Dirty Little".

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   CANARD WC

 
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1. If It Wasn't For Hate We'd Be Dead By Now
2. Dstryr And Dstryr
3. It's Not The End Of The World But I Can See It Fro
4. Where We Belong
5. Next Stop Atrocity
6. For He's A Jolly Good Felon
7. A Better Nothing
8. Streets Of Nowhere
9. Dirty Little Heart
10. Darkest Blue
11. The Light That Burns Twice As Bright



             



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