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THRASH / SPEED METAL  |  STUDIO

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1987 Terror And Submission
1988 Mind Wars
 

- Membre : Dark Angel
- Style + Membre : Agent Steel

HOLY TERROR - Terror And Submission (1987)
Par KARL VON KARL le 4 Avril 2010          Consultée 2732 fois

Un vieux fan de Thrash sommeille en moi. Bin oui, les temps changent, le Thrash c’était bien… Il y a un bail. Alors parfois, je farfouille dans mes disques et je range mes vinyles qui sont déjà au garde-à-vous comme des légionnaires, faut pas chercher à comprendre.
Tiens, la dernière fois je contemplais la pochette du 33 de SABBAT "History Of A Time To Come", conçue par l’excellent John Blanche… Un truc incroyable ce format, ça pétait les yeux mon coco. Bon d’accord, il y avait aussi les clichés débiles. Et dans ce domaine délicat, les 80’s ont eu leurs pointures. On ne va pas faire la liste, on en aurait pour des plombes. Je ricanais en matant la couverture du "French Assault" de VENOM où Mantas et Cie prenaient des poses d’une rare finesse.
Ah on avait peur de rien à l’époque… On savait ce que les mots "horreur", "terreur" ou "moule burnes" voulaient dire.

Alors j’ai sorti le premier HOLY TERROR flanqué de son démon grimaçant et je me suis souvenu du jour de son achat. Il existait un petit magasin indépendant dans une rue piétonne de Mulhouse. Inutile de préciser que tous les hardos du coin allaient se fournir dans cette mine d’or. Je possédais déjà le monstrueux second méfait et découvrir ce LP dans le bac me fit l’effet d’un direct dans le plexus. Je te raconte pas la frime dans le bus avec les potes. On parlait de nos dernières acquisitions. Un de mes compères me fit remarquer qu’il s’était procuré par chance, et en cassette s’il-vous-plaît, un combo suédois surpuissant : BATHORY "Blood Fire Death". Fébrilement, je demandais à entendre le cri de la bête. Quelle claque inoubliable dans ce walkman Sony !! Mais ceci est une autre histoire, pour l’heure j’étais l’heureux propriétaire de ce HOLY TERROR si convoité.

Les amateurs se souviennent encore du missile "Mind Wars". Une bombe Speed tombée dans l’oubli et connue d’eux seuls. Ce trésor nerveux bottait les fesses comme c’est pas permis. Pourtant, "Terror And Submission", tout en lui restant largement inférieur, conserve de très bons moments. Tout d’abord, on pense avoir entre les mains un album brouillon au rendu sonore âpre et imprécis. On aurait raison, en partie seulement. Cela est principalement lié aux atmosphères noires, poisseuses, ainsi qu’à ce son granuleux et très abrasif. Le connaisseur reconnaîtra que les titres présents ici ressemblent plus à des ébauches des travaux qui suivront, quand bien même les riffs de Kurt Kilfelt demeurent pour la plupart très efficaces. Le chant charismatique et malsain de Keith Deen ne manque pas d’attraits. Si ce timbre caractéristique mêle habilement rage, mélodies et émotions aux instants propices, il ne fait qu'effleurer le niveau qu’il atteindra par la suite.

Malgré ses défauts, cet enregistrement reste d’un niveau tout à fait recommandable pour qui est sensible aux évolutions agressives du gang. Plus brutal et bestial que son non moins rapide successeur, le brûlot ravira les aficionados de ce Speed Thrash déjà redoutable. "Terror And Submission" envoie du bois dans les gencives, des rangers cloutées dans le pif, des coups de matraque sur le sommet du crâne. Le collectif évoluera d’une manière impressionnante, mais plus jamais il ne sonnera aussi caverneux et acide.
Est-ce bien important après tout ? Entre archaïsme et vélocité, l’auditeur en aura pour son argent. Il se délectera sans sourciller des grenades cachées ici et là. Ces dernières valent le détour et leur pesant de poils sous les aisselles. Ici, ça pue la bière, la sueur et le jus de chaussette.

Deux titres introductifs sataniques et relativement bourrins nous accueillent. Il s’agit en premier lieu de l’hideux "Black Plague", durant lequel Keith éructe comme un damné, ainsi que du plus dispensable "Evil's Rising". Puis, une énorme surprise nous attend. L’atomique "Blood Of The Saints" nous dévisse les cervicales à coups de mélodies entêtantes et de rythmiques dévastatrices. Quel refrain et quels soli énergiques ! Sans doute une des meilleures cartouches de la galette. Pourtant, le rapide et rugueux "Mortal Fear" le talonne de près. Un marteau-pilon particulièrement réussi aux guitares tranchantes comme des serpettes. Le ravageur mid tempo "Guardians Of The Netherworld" étonne grâce à un refrain soigné et un long solo épileptique. Le morceau éponyme possède des qualités évidentes, notamment lors d’un refrain guerrier que n’aurait pas renié le SLAYER de 1988. On regrettera ensuite que le mélancolique et entraînant "Distant Calling" ne franchisse pas un palier supérieur. Le constat sera identique pour les dernières salves qui auraient gagné à être plus travaillées.

Devant ce constat, il serait donc totalement injustifié de remiser cet album au placard sous prétexte que son grand frère le surpasse de la tête et des épaules. Un breuvage charbonneux, irrévérencieux et d’une délicieuse crudité. Largement plus intéressant que des cohortes de congénères. Un complément incontournable pour les groupies de "Mind Wars".

Vintage et funeste.

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   KARL VON KARL

 
  N/A



- Joe Mitchell (batterie)
- Kurt Kilfelt (guitare)
- Keith Deen (chant)
- Mike Alvord (guitare)
- Floyd Flanary (basse)


1. Black Plague
2. Evil's Rising
3. Blood Of The Saints
4. Mortal Fear
5. Guardians Of The Netherworld
6. Distant Calling
7. Terror And Submission
8. Tomorrow's End
9. Alpha Omega-the Bringer Of Balance



             



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