Il en pleut des nouveaux groupes en ces périodes de crises intenses. Il en pleut presque autant qu’il en a neigé cette année de l’An de grâce 2010, et l’hiver n’est pas fini. Alors HEAVEN’S BASEMENT, c’est qui ? Pourquoi sont-ils là et surtout est-ce qu’ils apportent quelque chose ?

Comme ils se présentent eux-mêmes, le groupe vient des cinq coins de l’Angleterre et a pour ambition de se hisser à la hauteur de leurs augustes aînés. Rien de moins mais un tantinet présomptueux. Alors qui considèrent-ils donc comme leurs ainés ? A l’écoute de ce premier essai, peu de doute sont permis si on avance les noms d’ACDC, MOTLEY CRUE et BON JOVI. C’est vrai que dit comme ça, ça pue du cul !!! Pourtant, la presse anglaise, censée être une référence en la matière, ne tarît pas d’éloges envers cette bande de jeunes loups. A la vue de leurs prestations scéniques, Metal Hammer les promet à un brillant avenir tandis que Kerrang s’avance à dire qu’ils méritent amplement les ovations de leur public. Alors quand il s’agit de causer du présent disque, les réactions sont tout autant unanimes, deux adjectifs reviennent en boucle : ils sont mélodiques et agressif. Comme beaucoup ! Par contre, dans les références qu’on leur accorde, on ne voit ni la queue d’un BLACK SABBATH et le chant, quoique pas mauvais, n’a absolument rien en commun avec le timbre d’Axl Rose. Ah, ces anglais des fois, on se demande ce qu’ils prennent.

Introduction faite, il serait peut-être temps de voir ce que cette galette éponyme a dans le ventre. Allons y donc gaiement pour le track by track :

"Tear Your Heart Out" : morceau de Hard Rock basique, qualités d’exécutions impeccables. Ça bastonne gentiment et les musiciens démontrent que ponts et autres breaks dans la construction du titre ne sont pas un souci pour eux. Le refrain est mémorisable rapidement, l’accroche est bonne.

"Executioner’s Day" : gros refrain encore une fois, le vocaliste s’impose sans en faire des caisses et c’est tant mieux. Cependant, sa voix manque de patine, mais pour un premier essai, c’est réussi. Ce second titre s’enchaîne parfaitement.

"Graduation" : ça se gâte un tantinet, les refrains sont soutenus par des chœurs de « Hooo Hoo Hoo » dans la plus grande tradition des Punks à roulettes que ne renieraient pas non plus IRON MAIDEN. A chacun de voir.

"Can’t Let Go" : pour fans de BON JOVI uniquement.

"Misunderstood" : assurément le morceau le plus Speed de HEAVEN’S BASEMENT. Force est de reconnaître que le batteur n’est pas manchot. Le plan rythmique de la guitare est fortement inspiré « neo ». Nous alternons entre passages groovy et accélaration pure. Ça sent la maîtrise.

"Reign On My Parade" : nous pouvons affirmer maintenant qu’il y a un « je ne sais quoi » de Bon Scott dans le timbre du vocaliste. Mais pas que !!! (Je vois ici le lever de bouclier des die hard). Rock’n Roll en diable, il serait de mauvaise fois de nier avoir tapé du pied à l’écoute de l’album. Le guitariste soliste se ballade tranquillement, loin d’un SLASH ou d’un SATRIANI. Un peu de bouteille et de temps aussi pour trouver un son qui leur est propre ne serait pas négligeable.

Le disque tient la route, sa production est inspirée, dense et limpide à l’américaine. Les titres s’enchaînent sans déplaisir et l’ensemble est animé d’un même esprit. Nous n’avons pas à faire ici à un patchwork disparate et putassier. Nos gaillards n’ont en effet pas inventé la poudre mais ils bossent bien. De là à fonder tout les espoirs sur eux, il n’y a qu’un pas que je ne saurai franchir. La caution de l’intelligentia anglaise est un plus, qui souhaitons-le, animera le groupe vers plus d’originalité. Wait and see.