C’est en 1998, à l’annonce de leur séparation que les TURBONEGRO commencent à prendre une petite ampleur internationale et que le buzz se forme. Il faudra donc attendre qu’Hank Von Helvete, notre chanteur sorte de cure pour ranimer la flamme du mauvais goût et de la provocation. Leurs fans, indéfectibles « Turbojunged » avaient été déçus par « Party Animals », trop facile et Punk gnangnan. Le challenge était posé, TURBONEGRO allait-il réussir à enfoncer le clou et mériter leur culte grandissant ?
Leur propos n’a pas changé d’un pouce, nos « VILLAGE PEOPLE » norvégiens sont plus que jamais axés sur le « trou de balle », de tout ce qui tourne autour et surtout de ce qu’il peut contenir. Les codes d’appartenances restent inchangés, veste en denim brut, casquette en cuir avec la chaînette qui va bien et si on peut rentrer son jean dans ses grosses bottes en cuir « Allemandes », c’est mieux. (cf. la pochette de leur single «Bad Mongo ».

Décadents, scatophiles et dépendants notoires, TURBONEGRO prends cette fois beaucoup de risques en orientant « Retox » vers un Hard Rock 70’s. Exit donc les errances Punk « faciles » et place aux grosses guitares. Les mélodies pop trônent également en bonne place. « Retox » n’est jamais trop loin de l’univers d’Alice COOPER, d’une part parce que le chant d’Hank en est très proche mais également parce que les guitares donnent le meilleur d’elles mêmes. A ce titre, Euroboy mérite le titre de Guitar Hero et n’épargne personne de ses soli dantesques. Certaines ambiances furtives peuvent évoquer les BEATLES ou BOWIE ("Hot and Filthy" et "Everybody Loves a Chubby Dude"). La production du disque est calibrée à l’américaine, cependant rien de moins normal à cela puisque les dignes représentants de la noble cause rock résident dans les Pays du Nord. Quitte à reprendre les rênes d’un genre musical autant conservé ce qu’il a de meilleur.
La perfection de leur « Apocalypse Dudes » convenait de leur inventer un nouveau genre musical. Nous apprenions que TURBONEGRO dés lors, jouait du « Death Punk ». Il s’agissait en fait d’un punk crado, bien senti et joué dans l’urgence. Nous en sommes ici très loin. Si les contenus des titres n’étaient pas ouvertement graveleux et outranciers, "Do You Do You Dig Destruction", "I Wanna Come" en seraient des tubes potentiels. Le reste n’est pas à jeter non plus, loin s’en faut. "Hell Toupée" est méchamment calibrée, tout comme "No, I'm Alpha Male" et son intro Heavy Metal.
Le Mystère reste entier à la fin de "I Wanna Come", de quelles personnes ou animal, cet individu prétend aimer la chatte ? La question reste posée.
« RETOX » se doit d’être réhabilité par ses fans, ce disque est grand et rien n’est à jeter.
L’album se clôt par un morceau d’anthologie de 7’49 : "What Is Rock?!" très proche dans sa premiére partie du "Get In The Ring" des G’n R. Dénonciation ou foutage de gueule ? La question reste posée et qu’importe où se situe le groupe dans ce cirque grandeur nature. Depuis longtemps que l’on dit que le Rock est mort, on n’a jamais vu plus belle agonie.


Le petit plus qui donne toute sa saveur au rock vient de la folie qu’il dégage. Baignant, dans un monde marketing où toutes les provocations ont mille fois été usitées, les TURBONEGRO s’imposent comme les futurs grands méchants que nos contemporains prendront plaisir à haîr. Marylin MANSON reste un vilain calculateur arriviste à côté.
Homosexuels norvégiens prônant le sadomasochisme et les batailles de caca (entre autre) sur des accords de guitare endiablés, on a rarement fait moins conceptuel. Mais qu’est ce que c’est bon de ne pas être caressé dans le sens du poil.
Les fans de la première heure devraient se passionner pour ce disque, tout comme les metalleux. Depuis MOTÖRHEAD, très peu de groupes avaient réussi à fédérer les deux camps.



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