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DEATH/BLACK  |  STUDIO

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2009 Som
 

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 Myspace (490)

VIDRES A LA SANG - Som (2009)
Par MEFISTO le 24 Janvier 2010          Consultée 2887 fois

Costa Del Sol, janvier 2010. Je me dore la couenne sous l'astre jaune avec une douce musique dansant dans mes oreilles. Je vibre, je bouge la tête, je suis pris de secousses. Non. Je n'écoute pas du merengue ni de la salsa, foutez-moi la paix avec vos clichés à la liqueur de banane, apportez-moi une tequila sans citron, j'écoute VIDRES A LA SANG.

« Vidres a la sang » veut dire, en catalan, « diamants dans le sang », un poétique nom tiré d'écrits d'un auteur bronzé. À l'écoute de ce troisième opus du quatuor espagnol, du Death/Black comparé à BEHEMOTH ou même IMMORTAL (ne vous emballez pas, c'est pas tout vrai ces cancans), on peut laisser aller notre imagination au fil des longues et viandées compos et prétendre que les brutes ont des cailloux brillants sous la peau. Car du matériel, il y en a amplement en six titres. La plage ne vous aura jamais semblé aussi infinie et aride…

"Som" est la « somme » d'irrésistibles atouts : des rythmes féroces et planants dominés par deux guitares en symbiose totale, pas dans le sens perroquet du terme, dans le sens complémentaire : l'une assure le tempo en tranchant les dépouilles et l'autre s'occupe des mélodies accrocheuses, chaudes et macabres ("El Crit"), empreintes du bagage culturel du combo. Oui, on reconnaît le pedigree de VIDRES A LA SANG, subtilement disséminé tout au long de "Som", skeud épicé et séché au soleil pour plus de saveur. On apprécie la dureté du jeu, ces fûts de mammouth qui claquent parfois comme des mains rebondissant sur des tambours tribaux, ce chant guttural et primal se mariant parfaitement à ces ascensions souvent interminables, positivement parlant. Que ces montagnes de sel ne s'épuisent pas, que diable, qu'elles se régénèrent en milliards de cristaux miniatures…

"Som" débute avec deux bombes jonglant avec agilité avec la brutalité Death, l'étouffement Doom, la cavalcade démoniaque Black et la virtuosité Heavy. Ce qui inflige une morsure qui envenime tout doucement le reste, mais avec de cinglants picotements ; la lame pénètre le derme, tourne, retourne, ressort, entre à nouveau jusqu'à l'os, tourne, retourne, ressort et ainsi de suite. La sensation est horrible, mais le climat autour de cette torture est si féérique de pesanteur et de ritournelles malsaines qu'on se laisse détruire par les Espagnols méconnus. Donc, oui, peut-être serais-je prêt à céder du terrain aux IMMORTAL (pour les climats) et BEHEMOTH (pour la fermeté) de ce monde, mais n'allons pas trop loin…

Du Death/Black pour fine bouche, moi je dis, pas de la défonce à la polonaise, pas de la suie à la norvégienne ou de la boucane à l'allemande, de la beauté forcenée à l'ibère. De l'enchevêtrement de breaks entrelacés de grattements précis ("Policromia") dignes d'un headbang propret sans effusion de sang. Tout est dans le dosage, la mesure… Bien que la bête s'emballe ici et là, pour mieux se faire dompter, bloquer, par des arrangements sans merci, dessinés par des architectes audacieux ("Esclaus De La Modernitat"). Impression d'immensité dans un boîtier savamment sculpté.

De patience, mais surtout d'attention les neurones ont besoin pour s'infiltrer dans ces six titres savamment séparés par une plume précise. Bon, autant vous le dire, cet album clôt une trilogie conceptuelle, mais on s'en fout. Mentionnons-le simplement, car il faut des balloches en béton pour sortir un concept de trois albums dès ses premiers balbutiements ! Les Espagnols l'ont fait, mais prenez "Som" pour ce qu'il offre, i.e. 53 minutes de putain de grosse musique obèse et mélodique (oh oui, ces airs sont contagieux !), et découvrez cette trilogie par sa queue au lieu de couper les cheveux en quatre.

Après une longue et torride traversée du désert avec, on se ramasse à la mer avec "Notonare A Ser Jove", un morceau curieux ponctué de samples inquiétants et de rugissements techniques qui s'achève sur une note poignante où le clavier du début se pointe encore. Bref, une brillante façon de faire ressortir l'éclat de ces foutus diamants, scintillant de tous leurs feux sous ce soleil de plomb.

"Som" est un album passionnant, noir, rouge sang. Non seulement ce type de souffle âcre n'émane pas souvent d'Espagne, mais il nous change de la froideur scandinave ou européenne, des métronomes ne connaissant que la vitesse grand V et les trémolos une fois de temps en temps pour combler l'appétit des amateurs. VIDRES A LA SANG est un sacré groupe, je vous le dis, et pour les siècles des siècles, espérons-le bêtement.

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- Eloi Boucherie (guitare, chant)
- Albert (guitare)
- Marcos (basse, chant)
- Carles (batterie)


1. Som
2. Policromia
3. Esclaus De La Modernitat
4. Al'ombra
5. El Crit
6. Notonare A Ser Jove



             



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