TIAMAT n’en veut pas ? LUCYFIRE y pourvoira ! En fait, comme ce bon Johan est le Papa des deux groupes, il lui suffit de récupérer ce que son aîné (le plus important à ses yeux, et aux nôtres par la même occasion,… mais chut, ça ne se dit pas !) ne veut pas pour le refiler au cadet ! Mais attention, c’est pas forcément un copié/collé, sans ça, ce serait nulle comme attitude. Non, disons que LUCYFIRE est plus guilleret - toute proportion gardée - et lorgnant plus vers le rock, tendance gothique, que vers le Metal atmosphérique, à proprement parlé. Si vous voulez une image, je dirais que nous trémoussons plus du popotin que des neurones cérébrales…

Du coup, l’écoute est encore plus abordable - pourrait passer à la radio sans souci - et son originalité… en prend un coup, donc ! Imaginez "Judas Christ" (2002) en plus pop & rock, ça vous donnera une idée de l’œuvre parallèle de Johan Edlund ! Même look vendeur pour ces deux albums, même tournure des structures musicales, même style d’autocollant promotionnel, même mini-poster à mettre dans votre chambre, etc…

Amateurs de "la Divinité de l’eau salée des océans où règne le chaos" (TIAMAT hein, suis un peu m’tchou !), bref, vous vous retrouverez comme un poisson dans l’eau avec ce "feu que Lucie couve" (là, tu suis toujours ?). Parce que même concept, certes simplifié, il est vrai, même abordage du chant - toujours aussi grand, c’est déjà ça de pris - et coupures toutes pareilles. Seule, la dimension plus "easy listening" semble être la variante. Pas mauvais, mauvais : production impeccable et marketing au point mais des aficionados passionnés comme nous en demandent davantage, non ? Évidemment que oui. Donc, déception à l’arrivée.

Et ce n’est pas la reprise sans réelle énergie de ZZ TOP avec leur "Sharp Dressed Man" qui va relever le niveau - Bon sang, lorsqu'ils avaient repris "Sympathy For The Devil" des ROLLING STONES, sur l'album "Skeleton Skeletron" (1999), là c’était génial ! En revanche, petite perle digne d’un TIAMAT période "A Deeper Kind Of Slumber" (1997) telles que "As Pure As S.I.N. (Zi Nanna)", là oui c’est bon et pratiquement jouissif au vu et entendu de ce qui précédait… et de ce qui suivra !

En fait, le truc qui est chouette - mais qui ne nous concerne pas directement ! ? - c’est que Edlund souffle et respire à plein poumon afin de se ressourcer en reprenant un regain d’énergie salutaire dont il avait apparemment tant besoin. C’est un album qui va lui maintenir la tête hors de l’eau, artistiquement parlant. A ce stade, LUCYFIRE est très bon pour l’avenir de TIAMAT. Y a que pour nous que c’est bof, bof, plaisant, pas chiant mais pas transcendant non plus. Au final, si LUCYFIRE était la thérapie que le géniteur de TIAMAT avait besoin pour aller mieux, alors faisons un bon geste et écoutons-le de temps en temps. Si vous vous en foutez, passez votre chemin, l’ennui vous guette…

En résumé ? C’est du SISTER OF MERCY en moins bien. A écouter pour s’amuser ou en bruit de fond mais pas à retenir comme la quintessence du Metal, ni de son bien-fondé qui aurait pu être pompé par des millions de groupes par la suite ! Chouettos, sorte de récréation satisfaisante, sans plus…

P.S. : Au cas où, sais-t-on jamais, une vidéo du titre "The Pain Song" est en cadeau sur ce CD ; petits veinards, va !