Quoi dire en guise d’introduction ? Black "fourre-tout" peut-être… Original (et encore, mmm) soit ; déconcertant certes, mais dans l’ensemble, le rendu musical au grand complet de cette galette est plutôt bancal… avec quelques passages intéressants. Bref, faut décortiquer le bazar !

En premier lieu, la musique change de registre au fil des titres et vous vous retrouverez bientôt avec un début atmosphérique - faisant penser furtivement à MOONSPELL durant 47 secondes pour être remplacée, sans ménagement, par une sorte de "Tubular Bells" de Mike Oldfield (connu du grand public pour sa bande son de l'Exorciste)… (!?). S’ensuivra un Black mid-tempo avec une basse qui ressort trop fort. Par contre, lorsque la chanteuse apparaît, "Portraits" se déclinera en trois langues et nous espérons enfin voir ce morceau s’enjoliver. Peine perdue puisque la voix au Black grotesque -en effet, il est difficile de croire qu'il chante sérieusement- continuera sur ce mid-tempo des débuts.

Vous en voulez encore ? Bon, sachez donc que le troisième titre est plus que boosté et qu’il décapera votre porte, pourvu que vous placiez votre enceinte droit devant !

Sinon EVOL sait jouer aussi une plage acoustique, une ritournelle folklorique -euh, enfin, on dirait bien que !- ainsi qu’une sorte de chant, hum, passez-moi l’expression, religieux (bon ok, là, je me moquais, mea culpa. Disons un chant psalmodié en l’honneur d‘une dame mystérieuse), etc, etc… Vous pourriez me rétorquer : "Et alors, m‘fi" ? Vous avez raison, je continue donc en vous disant que le groupe en provenance d’Italie accumule tous les clichés, y compris les plus ringards du genre MAIS, et c’est là d’où notre émoi, y'a quand même du bon dans tout ça !

Bon, le chant féminin est tinté de différentes langues, dont le français, et donne plusieurs dimensions à certains riffs conventionnels et plats. Cependant, y'a des ratés et sa voix résonne bizarrement (fausse ? ). Les claviers font du bon boulot et captivent l’auditoire avide d’atmosphères glauques et/ou envolées vers l’infini et l’au-delà ! Mais que font les guitares, me demanderez-vous ? Elles grattent, elles grattent et, ma fois, ne font pas dans la finesse mais maintiennent vaille que vaille les diverses structures mises en place par le groupe.

"March Of Evol" et sa suite, "Il Castello Evitato", sont intéressants, hormis cette intro navrante que tout guitariste en herbe pourrait se faire la main en cinq minutes (Ce sont des professionnels, tout de même, merde !). Cet enchaînement des deux titres, disais-je, est le plus puissant de l’album. Nous sentons qu’ils se sont appliqués et donc, prouvent au moins que EVOL a un potentiel et qu’il devrait exploité avec plus de recul. Chansons lentes, pleinement atmosphériques et qui sont fort appréciables pour nos oreilles délicates. D’ailleurs, la langue italienne confine le second morceau tout en sensualité. Mais, à nouveau, ils n’ont su tenir jusqu’au bout car cet apport de voix masculines est kitsch à mourir… de rire !

CD sympathique… anecdotique ! Je l’écoute rarement mais, faut reconnaître qu’après une longue absence auditive du dit opus, je me surprends à sourire en repensant à toute une époque.

Enfin, au moins, EVOL est un groupe qui n’a pas froid aux yeux et expérimente sans complexe, c’est déjà ça, n’est-ce-pas ?!