Recherche avancée       Liste groupes



      
AMBIENT/BLACK ATMOKITSCH  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


EVOL - The Saga Of The Horned King (1995)
Par VOLTHORD le 18 Juin 2012          Consultée 3048 fois

Il y a une nostalgie de tout. Même du pire.

Aujourd’hui, je fais une sorte de « chronique nostalgie » de ce temps béni où, tel un pingouin de l’enfer, le Black Metal passait du Donjon au Dragon, s'enfournant dans une Dark fantasy vaguement occulte, emmené par CRADLE OF BORGIR, SUMMONING et autres médiévistes de SATYRICON ou ABIGOR, ou plus tard ces en-tartinés de BAL SAGOTH. Une sorte de scission d’une musique réputée comme « dangereuse » vers un univers de nerds et d’autistes, qui charriait avec elle son lot de boulets et d'artistes.

À cette époque où les gens n’avaient pas encore l’adsl et croyaient encore à un avenir possible pour la musique extrême, tous les labels, petits, grands, moyens ou moches semblaient signer n’importe quelle truffade vaguement noirâtre tartinée aux claviers d’ambiance New Age über-cheap, formant un océan d’albums de série Z pseudo-épiques, vaguement atmosphérico-symphoniques, au pire seulement « ambient », et devenus désormais soit très classouille, soit très casse-couille, soit juste ridicule. Les gens avaient déjà très largement les moyens d’outrepasser l’achat d’un album, mais je plains les quelques malchanceux qui étaient à la recherche « de la perle rare » et qui devaient découvrir, après avoir tablé une centaine de malheureux francs, que cette nouvelle bousasse produite avec les bourses de la région par un label mineur, c'était pas encore le septième ciel.

Une époque franchement bizarre et difficile à comprendre, pour nous autres, gens de la génération 2.1 (ou un truc comme ça).
Car bon, tout ça, je l’invente à moitié, n’ayant officialisé ma métallitude qu’en 2002, je ne peux parler que pour le début des années 2000, qui étaient déjà bien chargées, si ce n’est complètement saturées en productions de la sorte. Il suffisait de lire le catalogue Holy Records pour se rendre compte que n’importe quel groupe de Black était « grandiose », « excellent », « épique jusqu’à en mourir »… Des choses comme ça. Ça faisait baver, très souvent la réalité était bien moins glorieuse, il fallait se fier à des potes vraiment connaisseurs ou aux quelques magazines bien cachés derrière les Inrocks et Rock and Folk... et encore ! Une fois qu’il y avait écrit ‘ADIPOCERE’ sur un album, on devait crier gare, car les rédacteurs de Metallian, tels des critiques d’art contemporains, trouvaient un enthousiasme étrange à encenser les bouses de leurs potes hexagonaux.

Mais ATTENTION, je ne dis pas qu’il n’y avait rien de bien qui sortait, loin de moi cette idée : on avait bien là la période la plus créative du Black Metal – surtout la fin des années 90, qu’encore une fois, je n’ai découverte qu’après coup −, mais c’est le genre de phénomène qui doit aller de pair avec tout âge d’or.

J’étais encore un chiard de 7 ans quand des Italiens d’un groupe désormais retombé dans l’ombre et la poussière sortaient leur premier LP, de son super titre "The Saga Of The Horned King". Alors merde, au diable le fait de « replacer cet album dans son contexte », car au mieux, cet album aurait pu être une musique d’ambiance sympa pendant la lecture d’un de mes Chair de Poule™.
Je ne pense pas que j’en serais pour autant devenu ni un acolyte de Satan ni un fan de Black Metal ou d’Ambient, même si aujourd’hui, je dois avouer qu’écouter ce genre de galette m'apporte un étrange plaisir d'autiste extraverti. Pas dénué d’un certain charme naïvement sombre et féerique, ce premier EP d’EVOL sent un peu les aisselles de Conan le Barbare, mélangé à quelques bougies odeur corbeau mort, saupoudré d’une tige de bave de sorcière, le tout servi dans une purée de claviers sous-MORTIIS (et assez équivalent à du PAZUZU, disons cela).

L’aspect Metal, qu’il soit « Dark » ou « Black », est une sorte d’effort minimum pour refourguer ça aux labels et aux mags pour qu’ils y apposent la mention « respectable » et une manière de justifier la médiocrité du chant. Comme sur beaucoup de galettes, la voix black est passée dans une râpe à gruyère, les guitares sont seulement rythmiques et généralement maladroites, la batterie va à deux à l’heure, niveau agression zéro. C'est du Black un peu moche à la violence complètement atténuée et aux riffs plutôt inintéressants. Pour le reste, c’est une sorte de compendium de fantasy avec épée en carton et corpsepaint bizarres, passable comme musique d’ambiance de vieux jeux de rôle aux règles obscures (il faut entendre des "The Feast" ou "The Eve" pour comprendre ce que je veux dire). Bref, c'est aussi étrange que médiocre.

L’apogée de l’album, ce serait ce "Prologue (Waiting For His Coming)". Et là, croyez-le ou non, il y a vraiment une sorte d’ambiance bizarre qui se dégage du chant maladroit de Suspiria, Princess of Disease – non vraiment je ne déconne pas, c’est son pseudo. La monotonie sonore d’un clavier cyclique qui se traîne paraîtrait presque accrocheuse. On a envie d’atténuer la lampe halogène et de croire, pendant quelques instants, à des petits démons qui dansent dans l’obscurité.

Voilà voilà. Conclusion, EVOL, c’était quand même marrant. Le bas (mais pas le fond !) de la fosse septique d’un instant de nostalgie pour les quelques gens qui ont commencé leur éducation métallique avec des images de chevaliers noirs, de méchants dragons et de jolies princesses dénudées emprisonnées dans des donjons sado-masochistes.

Bande de puceaux, ha ha ha !

A lire aussi en BLACK ATMOSPHÉRIQUE par VOLTHORD :


SEAR BLISS
The Arcane Odyssey (2007)
C'est une belle nuit, une très belle nuit

(+ 1 kro-express)



SEAR BLISS
Glory And Perdition (2004)
Black epic/atmo, l'apogée des barbares hongrois

(+ 1 kro-express)

Marquez et partagez




 
   VOLTHORD

 
  N/A



- Lord Of Sorrow (guitare, tambourin)
- Princess Of Disease (cordes vocales de femme)
- Prince Of Agony (claviers, voix méchante)


1. The Present Age
2. The Chant Of The Witch
3. From The Unknown Domain... (the King Awakes)
4. Through Foggy Plains And Mystic Woods He Rides...
5. Prologue (waiting For His Comming)
6. The Eve
7. The Return Of The Horned King
8. The Feast
9. Sorrow Of The Witch (path To A Greater Knowledge)
10. The Saga Of The Horned King



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod