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2009 Phoenix
 

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EMILBULLS - Phoenix (2009)
Par MEGATHERION le 13 Décembre 2009          Consultée 1716 fois

Si vous avez un petit frère ou une petite sœur qui se complaît à écouter en boucle Brittney Spears, Diam’s ou encore christiophe Wilhem, en étant persuadé qu’il n’y a rien de mieux au monde, il est temps pour vous d’intervenir. Je sais, c’est très, très, mais alors très énervant.

Certes, vous pourriez reformater en douce sa carte micro SD de 2 Go qui déborde de R’n’B, de rap et autres joyeusetés que vous ne pouvez pas voir en peinture, et que le ou la tendre enfant écoute bruyamment sur son dernier portable polyphonique à la noix. Mais bon, quand même, les djeunz d’aujourd’hui peuvent vite devenir teigneux si on leur fait des crasses de ce genre. Et puis mine de rien, vous craignez de lâches et viles représailles sur votre Eddie’s box MAIDEN collector payée à prix d’or, et à laquelle vous vouez une affection sans borne, proche de l’idolâtrie… Comment donc remettre cette âme égarée sur le droit chemin, l’initier à la divine parole métallique, et lui faire prendre conscience de la vacuité de son univers musical qu’il ou elle portait alors jusqu’aux nues ?

En passant en revue ce qui pourrait accrocher le chérubin sans le rebuter, vous essayez de déterminer ce qui pourrait convenir. C’est alors que vous pourriez penser à EMIL BULLS et à sa dernière production, "Phoenix". Bon, je vous l’accorde, le nom de ce combo munichois est un peu bizarre voire carrément tarte, et cela risque de vous attirer des moqueries ou des quolibets discourtois. Comment traduire ça ? Les taureaux d’Emil ? Les boules d’émail ? Les taureaux e-mail ? Les mille taureaux ? Ou encore les boules d’Emil ? Emil Bulle ? Sacré Emil, c’est un branleur, c’est bien connu ! Si encore la pochette d’Emil était sympa, ça pourrait peut-être passer, mais même pas ! Trop naze et trop kitsch. Pfff… C’est pas gagné.

Mine de rien, EMIL BULLS, s’il est un groupe peu connu chez nous, est une formation qui jouit pourtant d’une certaine notoriété outre-Rhin et qui œuvre sans répit depuis quelques années. Il semble aussi avoir écumé pas mal de salles de concert et autre festivals. Ces Allemands à l’ineffable patronyme, jouent en fait un Metal/Rock à forte consonance Hardcore, voire même un peu Metalcore par moment. Le titre d’ouverture "Here Comes The Fire" est parfait pour entamer un album. Simple, direct, lourd, avec un refrain efficace. Il y a tout de même un mini break légèrement mièvre, mais cela passe plutôt bien. Le début du deuxième titre commence dans le même style que le premier, et "When God Was Sleeping" avec son refrain catchy, suffit à faire headbanguer dans les chaumières. Jusqu’ici tout va bien.

Mais à partir de "The Architect Of My Apocalypse", les choses se gâtent et le groupe change de registre. En effet, avec un refrain trop sirupeux pour être honnête et déjà trop entendu par ailleurs, on commence à flairer l’arnaque. Et effectivement, cela se confirme plus loin, à trop vouloir plaire, EMIL BULLS tombe dans la caricature. La suite se compose presque exclusivement de refrains faciles du même type et qui s’enchaînent sur presque tous les titres. Les morceaux semblent construits sur un schéma linéaire, qui laisse peu de place à l’originalité. Il y a bien par moment quelques mâles rugissements pour épater la gallerie pré-pubère masculine, mais il y a quand même un peu trop de passages sucre d’orge, destinés évidemment à séduire la frange féminine du public. Le groupe abuse de ces ficelles grossières comme des chœurs qui interviennent toujours à point nommé pour tenter d’attendrir l’auditoire. Le chanteur Christoph Von Freydorf, qui est plutôt convaincant quand il fait le méchant, devient vite énervant, surtout sur ses plages de chant clair, où son phrasé se ralentit de manière outrancière et sombre trop dans le racollage.

Certes, les bougres savent jouer et sont plutôt carrés, mais à aucun moment je ne les trouve crédibles. La palme du mauvais goût revient sans doute à la ballade au piano, comme il se doit, qui clôt cet opus. "I Don’t Belong Here" pourrait sans doute revendiquer une place de choix dans le hit-parade des ballades les plus niaises et dégoulinantes. Elle pousse même le comble du grotesque jusqu’à s’étirer pendant 6 minutes…

Alors, faut-il brûler ce skeud ? Une chose est claire, il n’est pas fait pour les vétérans qui écoutent des rondelles plus extrêmes. Par contre, comme je le laisse entendre au début de cette chronique, ce disque se positionne vers la cible préférée des marchands de tous ordres, à savoir le segment des jeunes ados. Alors, là, oui, pourquoi pas. Ce groupe peut servir à l’initiation des jeunes générations à une musique plus hard, mais pas trop. Elle comporte suffisamment d’éléments métalliques, et autant de sonorités pop-rock pour ne pas choquer de chastes oreilles.

Même si ce créneau est déjà largement occupé par une infinité de groupes américains, il faut reconnaître qu’EMIL BULLS me paraît quand même capable de séduire, au moins un temps, de nouveaux venus. En somme, on pourrait le considérer comme un groupe de transition, qui permettrait à votre petit frère ou votre petite sœur de découvrir de nouveaux horizons musicaux. Quand il ou elle se sera habitué, le passage à quelque chose de plus sérieux ne traînera pas.

1,5/5

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- Christoph Von Freydorf (chant)
- Stephan “moik” Karl (guitare)
- Andy Bock (guitare)
- James Richardson (basse)
- Fabian Füss (batterie)


1. Here Comes The Fire
2. When God Was Sleeping
3. The Architects Of My Apocalypse
4. Ad Infinitum
5. Triumph And Disaster
6. Man Overboard! (the Dark Hour Of Reason)
7. The Storm Comes In
8. Time
9. Nothing In This World
10. Infecting The Program
11. It's High Time
12. Son Of The Morning
13. I Don't Belong Here



             



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