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2009 Worship Or Die

HIEMS - Worship Or Die (2009)
Par MEFISTO le 6 Décembre 2009          Consultée 1486 fois

Ahhhhhhh, le Black Mélo. Aussi sulfureux et aguicheur que le Death Mélo, aussi puissant et poétique qu'une pluie de météores enflammés, aussi irrésistible et puits sans fond qu'un bon Prog recherché, la célérité et les cordes languissantes en plus. On le mélange parfois avec le Black Sympho, à tort ou à raison, mais quand on a assez d'écoutes dans la boîte à poux pour le reconnaître d'instinct, on prend un et deux pieds à la fois.

HIEMS (« hiver » en latin) est de cette race de loup sanguinaire pour qui la mélodicité n'est pas un problème. "Worship Or Die" (excellent titre au passage) est un deuxième méfait solo pour l'Italien Algol, aussi bassiste de FORGOTTEN TOMB. L'ermite polyvalent nous envoie une correcte leçon de Black Mélodique derrière les pavillons grâce aux ingrédients typiques qui forgent le succès des « artistes » du Black planant et cisaillant.

Mais Algol ne réussit que partiellement son deuxième tour de piste avec de fougueuses compos accrocheuses dès l'écoute initiale, qui entraînent ensuite une courte dépendance lors des voyages subséquents. Difficile de ne pas flancher au premier contact pour des riffs aussi riches, des atmosphères atroces et cruelles qui donnent froid dans le dos mais qui donnent envie de plonger dans ce bain de sang quand même. HIEMS devient rapidement une drogue à laquelle on tète comme des cochons, sans penser qu'il y a peut-être une lignée d'assoiffés derrière. C'est vraiment "voue un culte ou crève". Jusqu'à ce que la secte te saoule grave et que tu aies envie de te tirer par la porte de derrière pendant que le gourou a le dos tourné…

Dès le second morceau ("I"), suivant une intro au synthé, on se met à valser entre les bombes qui tombent du ciel comme de la pluie acide, Algol nous guide à travers cette averse meurtrière autant à la rythmique qu'à la lead, à la basse ou aux fûts, instruments qui sont assez bien mis en valeur. La batterie sonne un peu mât parfois, mais c'est surtout la gratte qui vole le show avec ses impulsions aériennes tourmentées et ses arpèges emberlificotés. Chaque morceau comporte sa mélodie propre, comme un Black coloré se doit d'aligner, évitant ainsi à l'auditeur cette mauvaise expérience de la redondance appartenant davantage au Black pur et simple.

Bien sûr, quelques passages sont un peu mollassons et longs ("W.O.F." – "World On Fire", "Hiems"), mais ceux-ci mettent des fois, et heureusement, la table à des bridges ou des ambiances scotchants. Y'a rien comme cette guitare qui se met presqu'à chanter, à hurler sa colère et sa détresse, écorchée par les doigts du tortionnaire compositeur à la verve sublime. Qu'elle file à toute allure ou pénètre tranquillement dans la chair, comme un bulldozer ("Bringer Of Light"), appuyée par une basse sans pitié et une double en renfort. On pourra dire que les tempos manquent de jus, c'est vrai : "Worship Or Die" n'est pas que rayons lasers, il est refrains bien assis, charcuteries bien brûlées à glisser entre deux tranches de pain ranci.

Le principal problème avec le boulot de l'Italien est qu'il prend la forme d'une pyramide inversée : plus on avance, plus ça sent le réchauffé malgré une variation dans les mélodies. La gueule des premiers titres tombe un peu à plat, exception faite de la deuxième moitié de "Wounds Just Death Can Heal". Même la longue et lourde "Hiems" fait pâle figure par rapport au reste avec sa finition au clavier mode 70's. Yark ! Qu'est-ce que c'est que ça !? Première fois que j'entends de telles notes en Black. Et j'espère que c'est la dernière !

Le couperet tronçonne encore plus sardoniquement la queue de l'album, constituée de deux immondes bestiaux qui ne semblent pas apparentés au reste du corps (une instrumentale minable et une reprise de "Race With The Devil" du groupe rock GIRLSCHOOL !) Comme si on avait greffé une queue de chien à un oiseau de proie… Amer constat pour un opus qui avait bien débuté.

En résumé, "Worship Or Die" est un coup de poing qui ne fait saigner qu'une narine, qui n'amoche pas la mâchoire comme il aurait dû. Le potentiel était là, l'exécution aussi, mais les trous et les dix minutes en trop font mal à HIEMS. Algol devra resserrer les mailles de son filet, car il risque de perdre ses plus grosses prises la prochaine fois.

2,5/5.

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- Algol (tout)


1. Worship Or Die
2. I
3. Scum Destroyer
4. W.o.f.
5. Adventum
6. Bringer Of Light
7. Wounds Just Death Can Heal
8. Hiems
9. 2909979
10. Race With The Devil



             



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