Teinté de romantisme aux ambiances tantôt gothiques tantôt black mid-tempo ! Ce groupe en provenance d’Israël est tout simplement subjuguant ! Inégal dans ses trouvailles, cet album promettait pourtant un bien bel avenir pour ses musiciens…

Pourquoi « promettait » ? Parce qu’à ce jour, soit onze ans depuis, plus une seule trace des sympathisants du cœur nocturne de l’automne… Il n’empêche que cette archive musicale est là et que nous allons la décortiquer ensemble, si vous y consentez, bien naturellement.

Voyez-vous, l’idée générale se repose sur le thème de la mélancolie avec des sursauts de rage et d’espérances déçues. Aussi, pour y arriver, MID AUTUMN NIGHTS n’a pas ménagé ses efforts en explorant, comme bon lui semblait, différentes plaines musicales et autres divers pâturages aux confins du Metal sans jamais en sortir. Nous passons d’un passage acoustique façon médiéval pour enchaîner sur un Metal avant-gardiste - pour l’époque, cela va s’en dire ! Ou encore, nous serons surpris d’avoir un fond gothique ou classique, pratiquement aux allures de Doom, et d’entendre en même temps une voix black des plus misanthropiques qui soient !

Nous ne sommes pas loin de l’idée que nous nous faisons d’un FLEURETY (en moins déjanté) ou d’un ARCTURUS (en moins grandiloquent), en fait. D’ailleurs, à ce propos, un soupçon de ressemblance assez manifeste - notamment à la 25e seconde de "Conjured By Weather" - avec plusieurs mélodies de l'album "Aspera Hiems Symfonia" des potes à Axel est à signaler. A s'y méprendre, ça sent le plagiat à plein nez - sans pour autant avoir la suite d’accords fautifs nécessaires. Pourtant, ce qui l’entoure n’a rien avoir… Ce n’en est donc pas ! Accordons-leur le bénéfice du doute mais c’est tendancieux tout de même, hein ! Bref, à vous de comparer ; en accélérant un petit peu certains passages, par exemple…

Cependant, le reste de l’album est tout de même suffisamment expérimental pour nous distraire sereinement. Je veux dire par là que les divers riffs s’enchaînent sans pour autant nous dérouter par un chaos sonore et sans nom. Non, l’aspect expérimental réside dans le fait d’associer ce qui ne l’avait pas encore été. Seul le vacillement permanent entre exaspération et tristesse se conjugue de manière satisfaisante. L’envie de rentrer dans leur univers nous donne à penser que la musique n’est définitivement belle que dans la souffrance.

Les claviers font régulièrement penser à un orgue, comme si nous devions célébrer l’absence d’un proche parent en étant obligé de passer sous divers stades émotifs ; qu’ils soient colériques ou douloureux, ces états d’âme nous plongent vers le recueillement, le plus souvent. Alors quid, en définitive ?

MID AUTUMN NIGHTS a apporté une louable représentation véritablement artistique qui devrait nous amener à tendre l’oreille vers son unique galette. Non pas que cela va affecter votre vision musicale mais bien vous projeter vers une découverte - si ça n’a pas encore été le cas pour vous - qui se veut délicate, parfois maladroite mais vraisemblablement sincère et accomplie.

Pour celles et ceux qui en redemandent, sachez qu’après les 8 minutes du titre éponyme, se cache une plage instrumentale à la 11e minutes et 49 secondes… et qui dure l’équivalent d’un dixième d’heure !