Voilà maintenant plus de vingt ans que les QUIREBOYS existent. Leur histoire fût émaillée de temps morts mais également de belles rencontres. C’est Sharon Osbourne (la femme de) qui repère le groupe britannique et lui fait signer son premier disque "A Bit Of What You Fancy" en 1990. Ils assurent dans la foulée la première partie des ROLLING STONES avant d’enregistrer leur second album "Bitter, Sweet & Twisted" sous la houlette de Bob Rock (METALLICA, MOTLEY CRÜE, BON JOVI…). Malgré l’originalité de leur mélange musical, ils sont vite estampillés comme les suiveurs des GUNS N' ROSES. A tort. Leurs mélodies, leur passion pour le piano et les instruments à cordes ne rivalisent en aucun cas avec la démonstration et la surenchère des Américains. Même s’ils ont en commun une passion pour la bibine, les filles, les fêtes et la musique. La vraie raison d’être des QUIREBOYS est de garder les pieds sur terre, être proches de leur public et jamais trop loin d’un pub.

Ainsi, après un album de reprises, quelques tournées éparses, et un remaniement de line-up, les QUIREBOYS se remettent en selle et publient leur premier DVD, "Live at the Mean Fiddler" en 2007. Les bases sont alors posées pour la présente offrande, cru 2009 des Lads. "Homewreckers & Heartbreakers" se veut plutôt calme avec des arrangements racés et mélodiques. Chœurs féminins, harmonica, piano, cuivres et cordes étoffent cet album lui conférant plus que jamais cette ambiance langoureuse de pubs anglais. Entre boogie, blues et southern, Spike pose ses vocaux reconnaissables entre 1000. Pour les néophytes, le bonhomme possède un timbre de voix gentiment éraillé qui dans un autre registre que celui de Barry WHITE a le don de séduire la gente féminine. Et même vieillissant (quoiqu’il semblerait que ce soit une valeur ajoutée), le charisme du personnage est indéniable.

"I Love This Dirty Town" ouvre les festivités sur un ton boogie-blues. Ainsi le groupe délaisse les premières influences qu’étaient AC/DC ou AEROSMITH pour intégrer un univers plus proches des BLACK CROWES dans leurs bons jours. "Mona Lisa Smiled" fera fondre n’importe qui pourvu qu’une âme sensible se cache derrière les bourrins que nous sommes. Admettons cependant que le solo de guitare est un brin trop mielleux mais les cordes sont là pour remonter le niveau. Le single calibré qu’est "Blackwater" fonctionne à plein régime avec son refrain imparable. Les QUIREBOYS attaquent à la slide sur "One For The Road" et se la joue country avec "Hall Of Shame". Le morceau le plus endiablé de la galette "Josephine" clôture quasiment l’album avant la reprise du thème de "Louder", quatrième titre du disque, avec cette fois une orchestration plus classieuse, intro au piano et section de cuivres pour accompagner la guitare. Un pied dans le rock des 60’s l’autre dans celui des 70’s.

Tout au long des 12 titres pour 51’26 le groupe pratique une musique loin des standards contemporains, tissant un univers particulier, enfumé et embaumé au Jack Daniels. Ca minaude sans être ridicule et c’est assurément un album délicat, fait à la maison sans producteur de renom. Et c’est certainement comme ça qu’il leur fallait repartir. Allez les gars, on se fait souffrance et on remonte au créneau. Il y a des leçons à donner et les productions contemporaines laissent à penser que si on ne se bat pas, de la soupe, de la vraie, on risque d’en bouffer.

Ce disque est pour les rockers qui ont le réveil difficile ou pour les ambiances “calientes”. Les rockers en ont aussi !!!! Un retour gagnant pour les Anglais qui nous l’espérons gagneront en régularité. Quoiqu’il en soit, ils sont surtout à ne pas rater en concert car si le groupe se produit en formation réduite, c’est sur la scène qu’ils gagnent leurs galons et font accessoirement plus de bruit.