THE FORCE est un groupe de Hard Rock qui nous vient de Suisse et son histoire force le respect. Trois potes, Mark, Beat et Hanns, musiciens à leurs heures décident d’enregistrer quelques compositions originales après s’être essayé aux reprises dans les clubs locaux. Epaulés par V.O Pulver le taulier du studio Little Creek (Suisse) et accessoirement le frontman du groupe GURD, ils peaufinent et agencent les sons qu’ils enregistrent dans leur cave et bidouillent avec le matos maison. Et tout ça en véritable passionnés, parce que ces messieurs ont des boulots à assurer la semaine et des familles à s’occuper. Le résultat, propre et efficace, encourage le trio à remettre le couvert. Ainsi, ils enregistrent leurs deux premiers disques : l’éponyme "The Force" en 2005 et "Voodoo Cock’s Revenge" en 2007. Ce dernier, classé album du mois par le site internet http://southernrock.de permet au groupe de faire fonctionner le bouche à oreille.

L’Histoire est en marche. La régularité de leur production et leur acharnement les amène à récidiver une fois encore. Ils offrent donc leur troisième effort, "Musica De Los Muertos", dont il est ici question.
Galvanisés par le buzz créé autour d’eux, nos helvètes décident, sans se prendre la tête, d’offrir une fois encore un Hard Rock aux influences Southern Rock et Blues. La recette est connue depuis belle lurette et les camarades n’essaient pas de nous faire avaler la pilule de la nouveauté. Ce qu’ils font, ils le font bien et avec passion. Alors oui, la voix de Mark fait fortement penser à celle de Ian Gillian et la musique tour à tour à ACDC, ZZ TOP, Lynyrd Skynyrd et bien évidemment DEEP PURPLE. Qu’importe, la flamme et la fougue sont ici restituées avec plus de conviction que nos vieux dinosaures. On se croirait en présence d’un pur produit 70’s mais que nenni. Ce disque appartient à la décennie 2000. Alors comment font-ils pour parvenir à ce résultat alors que les plus grands cadors de la prod' se heurtent à reproduire le son de l’époque ? Allez savoir.

"Nightriders" ouvre les hostilités dans les règles sur une rythmique Rock’n roll à l’ancienne. Les titres sont variés et reprennent des constructions mille fois usitées mais qui font mouche. Ainsi défilent quelques perles comme "Break Free-The Prisoners Blues", "Gotta Go" et son intro à la slide tout droit sorti du bayou ou "Burning Up" au refrain basique et accrocheur. "Lemon Skies" délaisse quelques instants les sonorités Purplesques pour se rapprocher de celles du ZEPPELIN. Ils sont aidés en cela par le chanteur Gianni Pontillo (GRIP INC.), dont le timbre ressemble à s’y méprendre à celui de Robert Plant. Pour varier les plaisirs, le grand copain de toujours, V.O Pulver, vient poser un solo de guitare sur "Life Goes On". Sinon, la machine tourne à plein régime, toutes guitares dehors. "Little Heart Of Texas" commence par une intro digne d’un Angus Young avant de virer sans vergogne vers le répertoire très (trop) proche du Skynyrd. Cependant, vu le désastre de leur dernier disque, THE FORCE aurait tort de se priver. Comme pour enfoncer le clou, ils enchaînent avec "Times Of Change" aux mêmes saveurs du Sud. Et puisqu’il faut trouver une balade guimauve, dans la plus pure tradition, "Sooner Or Later" y fait office. Et malgré son ridicule, c’est bon, ça ne s’explique pas, c’est comme ça. Simplement.

Pour les amateurs d’illustration, il est plus que recommandé de visiter le site de Michael Pucciarelli alias Pooch, l’artiste peintre Mexicain responsable de la pochette du disque. La rencontre entre le groupe et cet artiste s’est faite par le biais de la fille d’Hanns, le batteur. Revenant d’un voyage au Mexique, elle ramena dans ses bagages une reproduction de la peinture originale. Il n’en fallait pas plus au Papa et à ses potes pour l’adopter.

Finalement, nous sommes en présence d’un disque parfait pour tailler la route en bagnole, fun et sans prétention si ce n’est de divertir, à l’ancienne. Ca n’étonnera donc personne d’apprendre qu’une fois encore cette jolie découverte nous la devons au label Bad Reputation. Encore une fois !