En hommage à son travail artistique, le groupe a voulu se définir comme le peintre symboliste autrichien de renom qu’était Gustav Klimt (décédé en 1918). 1918, c’est aussi l’année qui annonça la fin de la Première Guerre mondiale et donc, qui a su insuffler la naissance d’un espoir immense - mais de courte durée comme chacun sait - pour les survivants.

En transposant les faits, disons que le groupe italien KLIMT 1918 a voulu faire un bond en avant, se délestant d’une lourdeur dans ses rythmiques d’alors pour entrer dans l’ère de la création avant-gardiste musicale.

Comment les définir ? Difficile, aussi je ne peux que vous indiquer d’énormes balises qui lorgnent aux frontières du Gothique et du Rock alternatif lesté de relents Metal très discrets mais bien présents (sauf sur le dernier titre, "Stalingrad Theme", car là, c'est plus que flagrant !). CE N’EST QU’UNE INDICATION et ce n’est certainement pas le plus important ! Pour faire court : calme et mélancolique, aéré et puissant ; mélange subtil et paradoxal des années 1980 et du modernisme actuel !!!

Le principal est de savoir si KLIMT 1918 peut nous toucher ou non.

Là où le groupe est très fort, c’est lorsque vous les écoutez pour la première fois, vous ne manquerez pas de vous dire : « Mince, je suis sûr d’avoir déjà entendu ça quelque part ! ». En fait, KLIMT 1918 s’inspire aussi bien de BAUHAUS que de THE CURE ou encore de COCTEAU TWINS, soit un mélange réussi de Post-Punk, Gothique, de New Wave Rock, et de Dark Wave.

"Undressed Momento" est une respiration musicale dès plus rafraîchissantes. L’ambiance est reposante avec tantôt un réconfort dans les mélodies qui nous touchent directement, tantôt c’est une tristesse immense qui nous envahit par la puissance « aérienne » (entendez par là légère et très atmosphérique) des chansons dégagées par la voix éplorée et les guitares planantes. Il n’y a pas de grosses rythmiques mais abondance d’arpèges ou, à tout le moins, des phrasés musicaux faciles « un doigt, une corde = un accord ». Ceux-ci rendent admirablement l’ambiance générale.

Soutenu par la production de Giuseppe Orlando - qui n’est autre que le batteur de NOVEMBRE - les mélodies sont très épurées et donnent le ton mélancolique à l’ensemble de l’album. KLIMT 1918 tend vers une sophistication épurée auditive tout en préservant un côté rassurant (que nous connaissons déjà, si vous voulez) dans la création de ses compositions.

Les textes, chantés principalement en anglais, sont très noirs et l’ambiance pourrait être très (trop ?) lourde si ce n’était le tour de force de KLIMT 1918 à rendre digeste ce que beaucoup auraient rendu infect à l’oreille. Délicat à souhait, ces Italiens méritent notre intérêt. Ce n’est pas du Metal à proprement parler, mais leur talent va au-delà. De temps en temps, je pense que nous devons nous ouvrir aux musiques annexes qui nous donnent un tout autre point de vue sur nos croyances musicales.

KLIMT 1918 est un groupe de qualité qui veut nous offrir une palette artistique au périmètre de nos « terres »…