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ROCK / METAL ALTERNATIF  |  STUDIO

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1988 Nothing's Shocking
1990 Ritual De Lo Habitual
2003 Strays
 

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1990 Ritual De Lo Habitual
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2011 The Great Escape Arti...

JANE'S ADDICTION - Strays (2003)
Par KARL VON KARL le 4 Novembre 2009          Consultée 3633 fois

Après leur séparation en 1991, les JANE’S ADDICTION devinrent deux entités distinctes. Farrell/Perkins formèrent PORNO FOR PYROS avec le succès que l’on connaît et Navarro/Avery s’essayèrent dans le méconnu DECONSTRUCTION, sans le soutien massif du public cette fois. Ce dernier point amena d’ailleurs Navarro à participer à divers projets en tant qu’invité de luxe, avant de rejoindre les RED HOT CHILI PEPPERS pour un temps.

Je ne vous cache pas que c’est avec une certaine excitation, doublée d’une crainte légitime, que j’ai accueilli la nouvelle de la reformation en 2001. L’un des plus beaux fleurons alternatifs que l’univers ait jamais connu allait renaître de ses cendres.

Eh oui, Perry Farrell reste un artiste hors du commun et avec ses compères, il se produisait une émulation sans nulle autre pareille. Qu’on le veuille ou non, "Nothing’s Shocking" demeure cette météorite qui éclaire encore la fin des années 80 comme un fanal incandescent, guidant les musiciens égarés. "Ritual De Lo Habitual" est juste… parfait et se révèle sans difficulté comme l’une des galettes les plus importantes des 90, voir de ces vingt dernières années. Un acte d’amour et de bravoure qui renvoie la concurrence loin, très loin dans le cosmos.

Que de souvenirs émouvants et d’émotions palpables que ces deux albums éternellement emblématiques.
Et puis vint ce "Strays", qui avait la lourde charge de ressusciter le mythe. Les légendes ont la peau dure, une carcasse d’écailles et de métaux indestructibles défiant les ans et les critiques. Difficile de faire le poids quand on n’est plus dans le même état d’esprit, dans cette verve créatrice qui animait nos petits génies lorsque la flamme était encore bien vivante. JANE’S ADDICTION avait-il une véritable raison de revenir, outre l’aspect purement mercantile de la chose ? Oui oui, je sais, l’envie de rejouer ensemble est la plus forte, le succès de la tournée de reformation… et les voies du Seigneur sont impénétrables voyez-vous.

Où est le risque dans ce "Strays" ? S’agit-il juste d’une collection de titres pops efficaces d’une durée calibrée ? Navarro a sans doute crée ses riffs les plus inspirés depuis 1990. Qu’il en soit remercié, mais pourquoi paraissent-ils si rangés et si non-exceptionnels ?

Pour la première fois, quelques titres paraissent fades et inutiles, salissant la mémoire des anciens chefs-d’œuvre. Un constat aussi difficile à établir qu’à écrire. En vérité, le tableau n’est pas si noir que cela, loin s’en faut.

La valeur ajoutée de certains morceaux semble provenir de l’aura dispensée par la discographie antérieure. On recycle le feeling, les instants de grâce, les sons de guitares et cela fonctionne. Comment expliquer ce "True Nature", une réussite catchy aux riffs groovy empruntés à URBAN DANCE SQUAD ?

Ce "Strays" lumineux échappé des sessions de "Nothing’s Shocking" fera illusion. Un "Just Because" couinant et fameux aux chorus aériens, précèdera un "Price I Pay" d’une rare intelligence avec son refrain accompagné de chœurs féminins subtils. Déjà un classique. Pardonnes-moi Perry, comment aurais-je pu douter...

Et puis parlons également de cette fulgurance, "The Riches", aux mélodies fantastiques, le morceau-phare que le groupe devait absolument écrire, la clé de voûte de ce "Strays" si perfectible, le cœur et l’instinct à lui tout seul.

On citera dans une moindre mesure "Everybody's Friend", une ballade triste qui joue capricieusement sur les plates-bandes d’un "Jane Says" anthologique. Il y a bien "To Match The Sun", cette intro étoilée et cristalline, son solo énergique tardif, puis ce break nébuleux.

Ce sera tout, voilà la fin. Ils étaient là, comme sur la photo de couverture. Nous devrons nous en contenter. Mais nous voulions plus, bien plus. Des soli incroyables, il ne subsiste que des reliquats qui contenteront les irréductibles. Ces derniers, aveugles et sourds, affirmeront que ce "Strays" renoue avec les sommets de jadis et que Farrell n’a jamais aussi bien chanté.

On regrettera l’absence cruelle des fabuleuses expérimentations du passé, fantômes de temps révolus. D’un avant-gardisme génial, il n’est plus question. Hier rejeton surdoué, aujourd’hui, JANE ternit sa légende en enfantant un album timoré et sans danger pour les auditeurs.

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   KARL VON KARL

 
  N/A



- Perry Farrell (chant)
- Dave Navarro (guitare)
- Stephen Perkins (batterie)
- Chris Chaney (basse)


1. True Nature
2. Strays
3. Just Because
4. Price I Pay
5. The Riches
6. Superhero
7. Wrong Girl
8. Everybody's Friend
9. Suffer Some
10. Hypersonic
11. To Match The Sun



             



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