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BLACK ATMOSPHÉRIQUE  |  STUDIO

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2009 Skullreader

SUN OF THE BLIND - Skullreader (2009)
Par MEFISTO le 12 Octobre 2009          Consultée 3544 fois

Quelle vie y a-t-il pendant DARKSPACE ? Le groupe est si intense avec ses atmosphères intergalactiques horrifiques qu'il est difficile de songer que les Suisses puissent aller plus loin. Ils seront inévitablement forcés à revenir sur leurs pas, sous la menace d'un plafonnement imminent, même si l'univers, on le sait maintenant, est infini. Illimité à l'image de la création musicale, contrairement à ce que plusieurs langues de vipère scandent encore en 2009, leur cul de gargouille assis sur le toit du monde qu'ils abhorrent, la peur de l'inconnu leur tordant les vertèbres. Heureusement que des musiciens de talent piétinent encore nos terres, chers frères métalliques, car des perles telles que SUN OF THE BLIND n'auraient jamais existé. Alors on se met à genou et on salue courtoisement Zhaaral, guitariste et gueulard de DARKSPACE, qui nous présente son projet solo.

Force est de constater, après une petite recherche sur le web pour glaner des infos sur SUN OF THE BLIND, que les commentaires sont dithyrambiques. Un peu le même genre de raz-de-marée que provoque DARKSPACE à chaque sortie d'album ; que de coïncidences direz-vous. Mais après l'écoute de "Skullreader", il est évident que Zhaaral a visé juste en extirpant le meilleur de DARKSPACE (ce Black Atmo glacial comme la surface de Pluton, ces guitares fuzzées et puantes, cette prod' douteuse fuyant la livraison trop carrée, ces longues envolées dépassant les dix minutes et cette rareté des paroles, remplacées par des grognements inhumains) en y ajoutant évidemment de nouvelles touches plus organiques. De sorte que SUN OF THE BLIND est un brin moins spatial que DARKSPACE, plus proche de nos veines que des étoiles. Et, fait marquant, les rythmes sont plus lents, la batterie s'énerve moins que dans l' « espace noir », l'emphase est mise sur les riffs et couches de synthé, l'auditeur ne sera pas fouetté par la vitesse excessive amenée par un métronome forcené.

Si Zhaaral ne peut lire avec exactitude notre squelette (ce qui aurait été incroyable), il peut en trouver plusieurs entrées pour nous le chambouler, ça c'est certain. Comme il le dit lui-même, ses compos permettent de « s'endormir éveillé et deviennent accessibles aux amateurs de paysages sonores. » Et c'est effectivement ce qu'il nous balance à la gueule avec cinq morceaux fermement façonnés, qui nous entraînent dans des tableaux opposés. "Cursed Universe" virevolte dans le Cosmos, véritable boule de feu brûlant tout sur son passage ; Zhaaral jongle avec les atmosphères éthérées et musclées, décochant des flèches de lumière à droite et à gauche pour former la spirale de la pochette, ce volcan en fusion ébouriffant.

"Lord Of The Mind" poursuit la décharge avec ses riffs plaintifs qui s'allongent sur les râlements étouffés de Zhaaral et une jolie petite voix féminine sortie de nulle part… Brillant. La bulle est rigide, les notes hypnotisent, DARKSPACE à vitesse modérée ça fait changement. "Fire And Thirst" surprend ensuite avec ses airs légèrement orientaux, cachés dans ce Black industriel de tortue, langoureusement cadavérique. La bulle tient le coup, nous sommes toujours à bord d'un vaisseau spatial malgré la recherche musicale évidente de Zhaaral. Le bonhomme est aux commandes et rien ne saurait le déranger.

"Ornaments" est lancé sur quelques notes mélancoliques et, ma foi, elles se poursuivent en s'étirant dans un horizon de tristesse ! Là, on quitte l'univers de DARKSPACE et on entre littéralement dans celui de SUN OF THE BLIND. C'est bel et bien un coucher de soleil qu'on a devant les yeux, un soleil qui tire sa révérence doucement avec la bénédiction d'une guitare suave au groove brûlant. Ah ben là, je suis vaincu, les frissons me gagnent, ce qui est rare. Je ne m'attendais pas à autant de diversité, Zhaaral est un phénomène ! Ses « ornements », je me les suspends partout et je me pavane avec !

Allons maintenant voir s'il nous termine ce skeud avec autant d'inspiration, sur "Vanitas". Le contraire aurait été étonnant ! C'est le retour du riff typique de DARKSPACE, mes amis, doublé d'un autre, plus mystique encore. La bulle est sur le point d'éclater et de propulser sa substance argentée vers une autre galaxie. Mais avant, Zhaaral fait durer le plaisir avec son toujours aussi marécageux tempo et ses samples extraterrestres qu'il nous shoote pendant qu'on est trop occupé à admirer son vaisseau.

Non, vraiment, je suis bouche bée. Je ne dirai pas que DARKSPACE a sorti un autre album, mais je conseillerais SUN OF THE BLIND aux fans du groupes et aux inconditionnels de Black Atmo planant. Un must. Une des meilleures sorties du genre depuis longtemps.

4,5/5.

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- Zhaaral (tout)


1. Cursed Universe
2. Lord Of Mind
3. Fire And Thirst
4. Ornaments
5. Vanitas



             



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