Les chanteurs comme King et Messiah sont de formidables conteurs (cette espèce de chanteurs est reconnaissable à leur pseudo dont le talent se dispute à la modestie...) Martin est plus comme Ozzy, sa voix est reconnaissable entre mille ...
Après son départ de SKYCLAD, j'avais encore SKYCLAD... Mais quand Martin a dit qu'il arrêtait... J'ai pleuré tout l'alcool de mon corps! C'est une particularité physique – ça brûle un peu les yeux - et ça m'a pris beaucoup de temps...

Pour toi ami lecteur, je te fais la version courte. Quand l'ex-chanteur de SABBAT et de SKYCLAD rencontre l'ex bassiste d'IMMORTAL, ils décident de monter THE CLAN DESTINED, puis Iscariah se barre et s'en suit un mic-mac pas très clair où tout le monde plante ce bon M. Walkyier... Alors il dit qu'il en a marre et qu'il décide d'arrêter de chanter mais les bonnes fées Andy Sneap (pense vite à un groupe, n'importe lequel... Oui il l'a produit!) et James Murphy arrivent pour clore cette histoire (on verra comment après).

A qui s'adresse cet EP? Pour les fans de SKYCLAD? De SABBAT? Plus pour les fans de Martin (Et hop une porte ouverte enfoncée! Une!)... Mais pas pour la longueur des textes de SABBAT qui ont émoustillé le jeune Dani Filth. La touche d'humour et de pessimisme développée lors des années 90 est toujours là. Au hasard, pour que tu juges de l'état de la bête : "it is often said the good die young - that’s how we lived so long"

La particularité de TCD, c'est d'être un ensemble païens de penseurs libres œuvrant collectivement, on a donc des musiciens, des graphistes, cinéastes, etc... Oui, une sorte de kolkhoze, si tu veux... Ça fait moins iconoclaste dit comme ça...
Du coup, moi aussi je vais faire différemment en commençant par le clip qui est fourni avec le CD. Visuellement c'est quelque part entre “Sin city”, “V for vendetta” et ”The wall” (la récupération/détournement d'un symbole connu) notamment.... Et l'histoire me renvoie à “1984”, étonnamment... Un chef d'œuvre? Oui et non, c'est très agréable à regarder et “frais”qui certainement bien au-dessus de la plupart des clips proposés (sans renvoyer au cultissime “Holy smoke”, rien que “Fairy tales” de SHAMAN...)
Et puis au pire, il y a deux gonzesses qui s'embrassent... Merde! Qu'est ce qu'il te faut, ami lecteur?
C'est, bien entendu, disponible un peu n'importe où sur internet à cette heure... Non! Pas sur youporn... Malgré les 2 femmes...

En plus de Murphy et Sneap pour le son et les solos de guitares, on a aussi notamment l'ami "Lecter" (ex-COF) aux claviers et Grim Rita (ah, ce pseudo!) qui renvoie physiquement et un peu dans ces interventions à Sara Jezebel Deva , mais en plus “popisant” ...
Tout ce petit monde pour servir une musique raisonnablement heavy, mélodique et moderne, parée de quelques sonorités “innovantes” aux claviers (“More than war”, “A beautiful start to the end of the world”) et habitées de quelques narrations. Des orchestrations cassant le rythme sur le refain de “Swinging like Judas”, aux passages lourds (“thrashisant”?) agrémentant certains morceaux (“Devil for a day” ou encore “I am because we are” ou “More than war”) en passant par la reprise “punkoïde” (“T.C Lethbridge”) ou par le morceau ultra-efficaco-mélodique (“A beautiful start to the end of the world”), “In the big ending” peut apparaître tel le big bang, un melting pot de différents élements explosant, s'expendant, s'ordonnant et réussissant le miracle de la vie.

Martin avait arrêté de chanter mais son changement d'avis ne peut qu'être vu de manière positive au vu de la qualité de cet EP. De la même manière que la “reformation” de HELL et les coups de mains que lui (chant) et Andy (guitare) ont accepté de rendre à ce groupe quand on connaît l'admiration et l'influence sur les deux compères au début de leur carrière.
Seule l'absence de contrat et le risque de dispersion du bonhomme au sein de ses différents groupes/ projets semblent être “la bordure sombre du nuage d'argent”. Ça serait si dommage qu'un magnifique début clôt ce monde ... en devenir.


En résumé: Ça fait du bien de soutenir un jeune groupe qui pond un EP auto-produit!
Du moderne qui sonne comme de l'ancien, des nouvelles textures sonores par l'apport du clavier, les textes et la voix d'un Martin remis en selle, c'est finalement assez pour arrêter de verser mes larmes alcoolisées, 3 groupes/projets et pas de contrats , ça fait beaucoup de contraintes pour un seul homme.


Le morceau qui se finit au violon : “More than war”
Le morceau qui aide à réviser la prononciation de quelques lettres l'alphabet : “T.C Lethbridge”
Le morceau qui est une chanson d'amour ... pour quelqu'un qu'on aime pas : “Devil for a day”

PS: Cette chronique est dédicacée à toutes les personnes qui m'ont permis de lui donner naissance, pour paraphraser Martin : “I am because we are!”