Après l'annonce bien bandante du retour de formations cultes de la dernière décennie, comme par exemple FAITH NO MORE, l'arlésienne du moment concerne le mythique combo FEAR FACTORY... Si le projet semble sur de bons rails, ARKAEA représente un argument conséquent pour affirmer que le line-up sera méchamment amputé...
Ce groupe, tout nouveau, tout propre est un "all star band" puisqu'il est composé de Wolbers à la guitare et de Herrera (ex-FEAR FACTORY) et de deux membres d'un groupe canadien de jeunôts produit par Wolbers himself, répondant au nom de THREAT SIGNAL.
Les présentations étant faites, ce premier effort "Years in the Darkness" est composé, de l'aveu même de nos lascars, de 50 % de titres destinés à l'origine à FEAR FACTORY pour un nouvel album... (quand je vous dis que tout cela ne sent pas forcément bon pour une reformation avec un line-up de la grande époque...). Verdict ?
Même si indéniablement cet album vous fera trouver quelques morceaux de la FEAR FACTORY's touch, il faut à l'évidence vous prévenir que le groupe lorgne davantage du côté de THREAT SIGNAL de par son côté "néo". La voix de Howard n'y est pas étranger car si les premières secondes de "chant" de notre homme correspondent davantage à l'entrée en matière d'un Phil Anselmo sur "The great southern trendkill" (c'est à dire un hurlement monstrueusement puissant et strident ici), c'est à LINKIN PARK que le son du groupe fait immanquablement penser. Je défie quiconque de contester ce fait: Howard possède un timbre de voix si proche de Chester Bennington que la comparaison est inévitable. C'est d'ailleurs assez pénible car le groupe de ce dernier oeuvrait désormais sur des terrains que j'exècre, "Years in the Darkness" officie plutôt du côté des premiers opus de LP...
Heureusement ! En résumé: un sorte de groove metal typé SKINLAB, avec des bouts de néo "commercial"... Non, non , ne zappez pas, svp !
Un trio d'ouverture sympathique ("Locust" bien rentre dedans, "Beneath the shades of grey" bien hurlé et un titre éponyme au refrain plaisant) et puis débarque "Gone Tomorrow" aux odeurs nauséabondes de pop mélodieuse de merde ! Ridicule comme ce titre représente parfaitement la comparaison avec LINKIN PARK... mais dans le mauvais sens du terme...
Tout cela est bien routinier : on a l'impression de bouffer toujours la même soupe.
Herrera, toujours aussi efficace, frappe et re-frappe ses fûts sans grande inventivité, Howard, certes bon frontman, n'en est pas moins d'une redondance affligeante dans son alternance prévisible chant clair, chant hurlé ("Awakening")... Comparez les refrains de "Beneath the shades of grey" et ceux de "Black Ocean" par exemple. Dérangeant.
Même si une intro à la basse claquante peu faire son effet sur certains ("Break the silence"), ce n'est pas l'arbre qui cache la forêt de la médiocrité artistique côté création. Les quelques rares moments sympathiques, comme sur "Lucid Dreams", ne sont dûs qu'aux forts relents DEFTONESiens qui s'en dégagent. Même le dernier titre ("Away from the sun"), sorte de ballade ultime, toutes cordes dehors, calme et dépressive sonne faux: ambiance, chant Chester-like chiantissime. Il faut être demandeur...

Allez, je ne me fais guère d'illusion: ARKAEA trouvera sans doute un public, effet FEAR FACTORY oblige peut-être mais surtout grâce (à cause ?) d'une production trop typée et une démarche manifestement très (trop ?) commerciale.
Propret, redondant, techniquement juste convenable, sauvant de justesse la note, arrondie à un TRÈS gentil 2/5.
L'année 2009 nous a pour le moment servi bien d'autres choses plus appétissantes que cela...

Verdict: 1,5/5.