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BLACK ATMOSPHÉRIQUE  |  STUDIO

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2003 From Which Hatred Grows

DRAUGAR - From Which Hatred Grows (2003)
Par MEFISTO le 18 Septembre 2009          Consultée 2070 fois

J'ai un grand cœur parfois. Oui, même le serviteur du Diable survit grâce à deux ventricules et deux oreillettes pompant le sang visqueux et bouillonnant circulant dans ses veines de cuir. Même lui. Je dis parfois oui à une demande de la Boîte qui sert à ça sans écouter le skeud. Je m'engage d'instinct, une fois sur deux. Je suis naïf et fais confiance aux passionnés. Et quand je donne ma parole à un lecteur, je la respecte. Même si les psychologues prescrivent à tort de n'écouter qu'un seul album de Black dégueux de fond de garage miteux par mois, sous peine d'être habité par une force occulte indésirable et foncièrement désagréable. DRAUGAR, projet solo d'un mec de San-Francisco, semblait être un de ces projet Black dégueux, avec son look de sympathisant de la secte KISS. Pas grave, j'ai bon cœur. J'ai trouvé son premier opus, "From Which Hatred Grows", et j'ai écouté.

Verdict du juge pas de maillet : pas mal du tout ! Bon, la production est évidemment pourrie, ça grésille au casque, alors en ambiant ça doit être une torture. Je n'ose pas trop y penser et tente de me concentrer sur les compos du môssieur Hidolf (quel nom ironique, c'est pas croyable), enregistré dans un garage dégueux de l'ouest des States.

Et c'est pas très difficile d'entrer dans son petit enfer de studio en aluminium avec établis, caisses de cochonneries qui traînent et pintes d'huile en prime. Hidolf, déjouant mon instinct et mes préjugés, me sort un synthé du tonnerre sonnant le gosse de cinquième dans son cours de musique. Mais devinez quoi ? Pour la qualité du son qu'il nous fout sous le nez, les pièces du casse-tête se complètent. Et on y prend un certain plaisir ! A part bien sûr quand il tente de jouer les troubadours des ruelles ("Lonely Corners Of Existence", le début de "Dust Chains Idiots", qui se termine heureusement bien) et qu'il endort la galerie au lieu de l'épater comme sur "Born", "The Slow Spiral" ou "The Stab Of Sunrise".

Inutile de jouer à l'émeu : sans son synthé, Hidolf ne ferait pas lever la pâte et se sentirait désemparé comme un enfant perdu au parc d'attraction. Ses cordes sont souvent inondées dans la friture, la batterie on n'en parle même pas et sa voix ben… c'est du Black dégueux de garage, alors les sons qui sortent de sa gueule pestilentielle sont l'équivalent des messages lancés par une troupe de manifestants pour la paix : ils tombent lettres mortes. Mais ce n'est pas tragique, le synthé et les atmosphères de fin du monde dans le garage encombré sont là pour compenser et ranimer le cadavre laissé raide par une iniquité des forces. L'Américain se bouge pourtant le derrière pour assouvir son fantasme le plus cher : endisquer. Et il y est arrivé à deux reprises, en 2003 et 2004.

Ceci dit, il serait absurde de s'étendre en félicitations pour un jeune artiste n'ayant pas réussi à cumuler les albums et à perpétuer le succès relatif qu'il a amassé dans l'underground avec sa réalisation #1, soit "From Which Hatred Grows". Un autre inconnu qui flotte dans l'éther en espérant qu'un pêcheur prolétaire le harponnera une fois de temps en temps pour se changer les idées… Remarquez, ça ne fait pas de mal un peu de Black dégueux de garage quand tout ce qu'on écoute provient de studios hightech avec magiciens des boutons et gros producteur bourré aux as. Ça permet de mettre les choses en perspective et ça montre surtout que certaines personnes ont la volonté plus grosse que les buildings dans lesquels dorment les gros labels aux gros groupes internationaux. Ceux-là mêmes qui oublient qu'ils ne sont pas nés de la dernière pluie…

"From Which Hatred Grows" vaut la peine d'être entendu. Levez le volume assez fort, mais pas trop ; vous êtes mieux de sacrifier du volume pour ne pas avoir l'impression de causer dans un walkie-talkie…

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- Hidolf (tout)


1. Intro
2. Uncontrollable Despair
3. Born
4. Dust Chains Idiots
5. The Stab Of Sunrise
6. Honor Is Ash
7. The Slow Spiral
8. Lonely Corners Of Existence
9. Futile Menace



             



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