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ORCHESTRAL PROG GROOVE  |  STUDIO

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XERATH - I (2009)
Par MEFISTO le 17 Août 2009          Consultée 5142 fois

Au Québec, quand on apprend quelque chose d'utile, on dit « Je vais me coucher moins niaiseux ce soir ». En surfant à la recherche de la prochaine découverte musicale qui changerait temporairement ma vision du monde dans lequel je barbote, je suis tombé sur les Anglais férus de science-fiction de XERATH. Je vois alors Orchestral Progressif Groove comme style… Quid ?! Je suis donc retourné sur la toile pour tenter de trouver une définition au Prog Groove. Je tombe alors sur un commentaire intéressant : XERATH est l'équivalent d'écouter une trame sonore de film dans laquelle du gros Metal qui tache aurait été implanté. Ok. Je rêve ou quoi ? Eh ben non. Je poursuis mes recherches et me rends compte que XERATH n'est pas seul dans cette famille ; un certain MASTODON y figurerait selon quelques écoles de pensée modernes...

Donc, imaginons-nous une trame sonore… Si on s'inspire de la très jolie image sur la pochette, celle d'une fille à genou devant les ruines de sa cité en contrebas, terrassée par je ne sais quoi (des extraterrestres ou des humains idiots, peu importe), des airs pompeux puant la désolation nous viennent à l'esprit. Le début d'"Intrenity" nous met la puce à l'oreille avec un synthé-orchestre déjà planant où les soundtracks de sci-fi hollywoodien et les instrumentales des grands groupes Sympho apocalyptiques fusionnent. Ça, c'est le décor, flamboyant, épique, grandiose et poignant. Les orchestrations sont assurées par quelques membres du groupe, dont le capitaine aux cordes, Owain William, et le chanteur Richard Thomson. On croirait pourtant détenir un orchestre ! Ben non, tout ça c'est du pipo. C'est à s'y méprendre la majorité du temps.

Les acteurs de ce studio classieux ne sont pas vraiment des as du violon ou du basson, encore moins de la flûte traversière. Ils sont quatre musiciens-robots issus d'un clonage entre les grands sachems du cyber-extrême tels que FEAR FACTORY. Le genre de groupe qui a nappé ses albums d'images filmographiques grises et froides grâce à des claviers supersoniques, mais pas au niveau de XERATH. Les Anglais et leur Prog Groove s'appuient sur ces orchestrations afin d'y déverser leur musique Death Mélo/Thrash dont la rondeur théâtralement obscure ressemble au dernier tour de force de SYMPHONY X. L'exécution découle donc de l'Extrême, mais la bobine se déroulant sans cesse derrière ces instruments jouissant d'une production impec' jalonne les contours d'un tableau Heavy/Prog. En clair, la trame sonore inhérente sur "I" adoucit la facture tout en offrant plus à l'auditeur, à l'avance débalancé d'entendre un faux orchestre couché sur des grattes acérées, une voix Death/Black et une batterie éléphantesque.

"I" est divisé en deux : les quatre premiers titres et les cinq derniers, séparés par un interlude. Considérez les quatre morceaux de départ comme des mises en bouche, des briseurs de glace, une « pratique », car la deuxième moitié du contrat décoiffe davantage ! Je ne prévois pas d'applaudissements généralisés lors de la « pratique », le style en écœurera sûrement des masses (ne vous inquiétez pas, le skeud ne dure que 39 tours d'horloge), mais ceux qui sont bottés par l'inclusion des harmonisations en Metal se délecteront de ce Prog Groovy aux saveurs de fin du monde.

Aussitôt qu'"Intrenity" s'est bien frayé un chemin dans vos neurones, "Alterra" envoie la sauce avec un riff implacable jusqu'à un pont instrumental, détruit tout de go par un vent Death Mélo foudroyant. Quant aux riffs de "Nocturnum" et "Consequences", ils rappellent la technicité d'un MESHUGGAH ou d'un FF, sauf que le trip est de courte durée, car comme c'est la « coutume » chez XERATH, les rythmes changent sans avertissement, poussés sans arrêt dans de nouveaux retranchements. Les pistes sont généralement courtes et empalent comme un taureau mécanique. Soyez donc alertes pour ne rien rater, que ce soit les samples disséminés à droite et à gauche ou la voix féminine insufflant encore plus de mordant au banquet.

La seconde partie est tout aussi jouissive et luxuriante en ambiances « calamito-futuristiques », de "False History" à "Right To Exist". XERATH fait évidemment dans la dentelle et pète plus haut que le trou, mais il a un tel chic pour saouler qu'on le remercie au lieu de lui demander de taire ses hallucinations style « Nostradamus l'a prédit, nous on le joue ».

"I", sans être un album excellent, déboussole, console après une rude journée dans la réalité trop réelle, nous change du bourrin sans couleur ou du Sympho pas assez viril. Son ADN est croisé pour le bien de la cause métallique moderne, où les camps se mélangent dans tous les sens. Dans ce monde dépourvu dorénavant de balises très strictes, on se retrouve avec des étrangetés comme l'Orchestral Prog Groovy. Ouf, on aura tout vu ! Et après avoir écouté XERATH, vous aurez peut-être envie que l'univers alambiqué du « n'importe quoi » s'agrandisse.

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   MEFISTO

 
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- Owain Williams (guitare, basse, orchestrations)
- Andy Phillips (guitare)
- Richard Thomson (chant, orchestrations)
- Michael Pitman (batterie)


1. Intrenity
2. Alterra
3. Nocturnum
4. Consequences
5. Interlude
6. False History
7. Abiogenesis
8. Reform Part I
9. Reform Part Ii
10. Right To Exist



             



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