Volthord raconte sa vie, et d’une chronique en plus !

Alors que je faisais les tiroirs dans la chambre de mon frère, je suis retombé sur un des CD de mes premières années d’écoute férues de Metal (c’était il y a pas si longtemps, en 2004 ou quelque chose comme ça, je reste un noob pur et dur).

Et là, une redécouverte.
EVENFALL a emmuré quelques souvenirs dans ses parois satinées. J'avais un peu fait l'impasse, comme il s'agit de choses assez banales, qui ne méritent pas forcément ce genre de grand retour dans un passé qu’on aurait fantasmé un poil meilleur. Assez symptomatiques des premiers élans d’ouverture d’esprit métallique après des RHAPSODY et SUMMONING qui avaient conquis presque toute ma vision de la transcendance musicale, à l’instar d’un SIRENIA, d’un ESTATIC FEAR et tellement d’autres, EVENFALL a finalement fait son bout de chemin entre deux marches automnales.

Un fond de malaise adolescent, une couleur définitivement nocturne, les alentours brumeux de l’automne fade de mes montagnes iséroises. Au milieu de ça, un bonhomme de 16 ans avec son vieil anorak de ski et son balladeur, qui essaie de creuser un peu un genre qui semble le rapprocher très pertinemment de ce qu’il est lui-même. Il y a bien dû avoir d’autres occasions, qui permettaient, entre deux perles rares, de continuer à divaguer dans les tréfonds d’un trouble sentimental devenu presque attachant, paradisiaque.

Le souvenir est douloureux ou moins douloureux (avec le temps on a de quoi se demander), la nostalgie que procure cet album lui donne un goût de confort.
EVENFALL, aussi banal puisse-t-il paraître quelques années plus tard, a gardé son pouvoir.
Qui n’a jamais été bien grand.
Qui ne le sera plus, comme le groupe italien n’existe plus, disparu comme de la fumée crapottée. Aujourd’hui, l’ex-page www.evenfallweb.com vous envoie sur un site où est inscrit dès votre arrivée « Cherchez le ridicule en toute chose ! ».
Fait amusant, vu que je vous parlais de quelques souvenirs d’une futilité dérisoire un peu plus haut.

Mais j’ai de quoi m’en foutre, un bout de chemin avec un "Entre Dos Tierras", ça donne des frissons. C’est légèrement plus pop que du THEATRE OF TRAGEDY, et ça semble certes moins exact, moins parfait. Mais c’est entraînant et c’est beau. Et, à bien y penser, c'est moi. Une toute petite partie de moi, infime, délibérément inutile et futile. Mais la musique doit avoir un pouvoir bien plus conséquent qu'elle le prétend.
Et tout bien pensé, la musique d’EVENFALL a en fait une vraie chaleur émotive, ses arômes gothiques, sa hargne black d’une maladresse parfois navrante, son chant féminin si confortable. Tout ça lui confère de la fragilité, et au final, l’authenticité qu’on ne retrouve presque plus dans des nouveaux groupes « à chant féminin » dégueulant le mainstream et les émotions fadasses et lissées en bloc.

Evidemment, "Cumbersome" n’est pas un album superbe.
"Cumbersome" n’est pas un album parfait. Bien loin de là. Cumbersome se plante parfois dans ses divagations extrêmes, il se perd parfois dans des mélodies banales, des sons de claviers devenus ringards…
Mais bordel, il y a une intention de faire bien, de faire beau, qui est louable en tous points. Ca me fait presque chier d’être aussi nuancé tiens...