« Je guetterais la suite, histoire de franchement conclure... »

C'est ainsi que je concluais ma chronique du précédent album du groupe. Mais je vous avoue que je ne m'attendais pas à pouvoir répondre à cette promesse aussi rapidement !

En effet, DEGRADEAD, formé en 2001, avait attendu 7 ans avant de pondre son "Til death do us apart", produit par IN FLAMES en personne (en partie). De là à espérer un retour sur le devant de la scène Death Mélodique à peine un an plus tard, personne ne pouvait s'y attendre raisonnablement.

Mais c'est pourtant ce qui vient de se produire pour nos petits Suédois : après avoir défendu leur bébé précédent au cours de quelques concerts, c'est donc moins d'un an après que le combo est de retour dans les bacs (même pas le temps de nous pondre une petit changement de line-up, pour une fois !).

Produit désormais par MONSIEUR Peter Trägtgren (HYPOCRISY, BLOODBATH, PAIN...) - décidément le groupe sait plaire aux personnes de renom – cela n'empêchera pas l'inévitable question : « Moins d'un an, n'est pas trop court ? »...

Et bien si, forcément. Inévitablement. L'écueil a évité absolument était d'éviter à tout prix la resucée, le réchauffé... Ceci ne peut s'envisager qu'après des mois de travail et de concerts pour récolter en live le fruit de son travail et prendre la température face au public.

"Out of Body Experience" demeure à ce titre assez similaire à son aîné. DEGRADEAD ne s'est pas affranchi de ses influences « copycat » (IN FLAMES en tête...) : un Death Mélo entendu un sacré paquet de fois lié à une voix beaucoup trop proche de celle de Anders Friden. A ce titre, Sehlin gagne en puissance de voix (son growl devient très pro et efficace) et nous limite son chant clair (pas négligeable) sans pour autant véritablement le faire disparaître ("Wake The Storm" par exemple, pourtant pas si mal), mais on ne désespère pas !

Indubitablement, Trägtgren a su apporter une prod' quasi irréprochable à l'ensemble, ce qui permet à l'auditeur de savourer le même repas que sur "Til Death Do Us Apart" mais avec plus de piquant. On retrouve donc des riffs thrash à souhait ("Future is now"), des breaks plaisants ("VXR"), de la rage death mélodique ("The Burning Orchid", "Almost Dead", "Unfortunate"). Certains titres naviguent sur des eaux plus lointaines ("Dream") qui laissent apparaître des relents d'AVATAR et de MARIONETTE (le premier étant un groupe plus que recommandable !)

DEGRADEAD nous refait le coup de l'instru ("Transmigration", en guise de trou normand, ouvert en acoustique avant un final plus électrique) mais accentue la technicité de leur passage mélodieux acoustique au milieu de leur compos ("Everlasting Hatred", "Illusion", "Suffering"). Quelques jolis soli, encore trop timides viennent ponctuer l'ensemble, mais assurément rien de transcendant.

DEGRADEAD confirme au moins une chose : il a su garder sa rage proposée il y a tout juste un an. En soignant leur production et en densifiant leur son, nos Suédois n'ont fait que soigner la forme sans diversifier leur contenu. Une évolution si minime entre deux sorties distantes de seulement un an, le pari était osé, il s'est avéré plus que risqué.

Il n'en demeure pas moins que le potentiel de ce groupe est toujours à l'ordre du jour et espérons que pour la suite de leur carrière, ils sauront cette fois-ci prendre davantage leur temps avant de nous revenir...