Dénicher un groupe de Death Mélo constituait un exercice soit aisé soit overdosé il fut un temps... Depuis quelques temps, difficile de nier que l'enthousiasme semble être retombé pour une partie des amateurs. « Toujours la même chose », « Peu ou pas d'évolution »...

Même les grands du genre – IN FLAMES en chef de file – ont du affronter un accueil parfois glacial de la critique et des « fans »... Et quand son gratteux de renom (Jesper Strömblad pour ne pas le citer) dit de DEAGRADEAD qu'il représente « le futur du Metal », on est en droit de jeter une oreille curieuse à ce jeune groupe...

Alors c'est aussi simplement que cela que j'ai mis la main sur ces Suédois, qui officient officiellement dans la catégorie Death Mélodique... Attention, nos lascars sont de Stockholm et pas de « Göteborg » (l'un n'empêchant pas l'autre, nous sommes bien d'accord !). Ouf, va-t-on donc enfin avoir affaire à des Suédois au son original ? Vu que Jesper est un des ingénieurs du son, difficile de rêver !

Formé en 2001, ce n'est que 7 ans plus tard que le premier LP du groupe voit le jour (aucune autre trace d'une quelconque production entre-temps...). 41 minutes pour 11 titres alternant riffs death mélodique speedés ("Day of the dead"), ne reniant pas des influences thrash ("Ressemblance Of The Past"), voire metalcore.

"Burned" est un morceau qui lorgne largement vers le Metalcore type STILL REMAINS : des refrains au chant clair mielleux, entourés de rage et de riffs... "The Fallen" puis "Day Of The Dead" ou encore "Reborn" remettront le couvert quelque temps plus tard.

Sehlin au chant délivre une prestation des plus honnêtes, assurant growls efficaces ("Take control") et chant clair convenable. Il sera aisé de construire un parallèle vers un des groupes chouchou, AVATAR, et son chanteur... Leurs timbres sont relativement proche. Chaque zicos semble parfaitement attacher à remplir son rôle correctement. Une section rythmique appliquée mais sans grande inventivité tout comme une paire de guitaristes qui récitent les poncifs du genre : on tente de jouer vite, sans gros son, ni effort solistique (timide comme sur un "Reborn" ressemblant davantage à un break qu'à autre chose...).

Et si je vous dit que "Til Death Do Us Apart" se conclut par... je vous le donne dans le mille... un instrumental, on dira que la boucle est bouclée.

Si vous connaissez bien la maison Death Mélo, on pourra trouver du DETONATION dans la construction des riffs, du THE DUSKFALL dans la tonalité des titres... Bref, du sympa mais rien de réellement transcendant quand vous en êtes rendu à ce genre de comparaisons systématiques.

Sans réel grand défaut si ce n'est celui de manquer cruellement d'originalité (argument encore une fois très original ici...), DEGRADEAD enchaîne les différents chapitres du « manuel du jeune groupe de Death Mélodique – tome 1 »... Trop scolaire tout cela...

A trop vouloir (consciemment ou inconsciemment) s'appliquer pour une première production, tout en mettant en avant la diversité de leurs influences (diverses et variées), DEGRADEAD nous délivre là un premier opus fadasse et moyen : entendez par là sans grande prise de risque, comme un enfant découvrant pour la première fois la mer... Attiré, mais sur la réserve. En tout cas, c'est bien comme cela que je perçois ce groupe, en me disant que nos petits Suédois en ont gardé sous le pied... Je guetterais la suite, histoire de franchement conclure...