SLECHTVALK méritait bien tôt ou tard une chronique sur Nightfall. "At The Dawn Of War" est connu pour être à ce jour le travail le plus abouti de la formation néerlandaise.

Considérant qu’il faut un poil plus que quelques aérations folkloriques ici et là et un chant clair grave et sentencieux lors des refrains pour classer le groupe en Viking Metal, je me retiendrai de classer la formation comme tel. Disons donc un Black Metal mélodique et épique avec des refrains typés viking, refrains qui ne manqueront pas de faire mouche dans la tête du fan notoire. Idem pour des riffs et des parties agressives forgées dans un acier venant du grand Nord.

On ne peut s’empêcher de relier SLECHTVALK à une bonne tripotée de groupes de Black Mélodique (ou "Dark" Metal comme certains aiment dire) plus excellents les uns que les autres : OLD MAN’S CHILD ou DIMMU BORGIR (période "Puritanical Euphoric Misanthropia") pour cette variation rythmique bourrine et des touches de claviers omniprésentes bien qu’en deçà des guitares. On pensera au gigantesque NAGLFAR pour la grandeur épique que SLECHTVALK nous envoie en pleine figure, aux élans forestiers et enneigés d’un CATAMENIA.

L’affiliation viking pourra évoquer quelques atouts récents de la scène allemande, BLACK MESSIAH pour ses élans mélodiques (bien que la formation hollandaise demeure bien plus virulente dans sa manière de composer), FJOERGYN sans ses obsessions angéliques ou ses envolées merveilleuses, et XIV DARK CENTURIES se rapprocherait pas mal des refrains lancés par SLECHTVALK à chaque morceau.

Il est évidemment assez pénible pour un groupe de n’être présenté que comme un patchwork indélicat d’influences et même de groupes plus récents (surtout que certains rapprochements demeurent assez tirés par les cheveux, comme certains le remarqueront)…

Mais pour le coup, les comparaisons feront toute ma chronique : SLECHTVALK est une prise de pied épique qui semble créer son identité dans le déjà connu. Une identité sans doute assez peu particulière, mais cela ne semble pas être la préoccupation première du groupe. Le but, c'est de démolir la baraque avec une musique de champ de bataille haute en couleurs et en assauts extrêmes.

Un son « particulier » manque à SLECHTVALK, mais les nombreuses variations et un talent de composition évident resteront assez convaincants pour ne pas que le rendu final paraisse banal ou prévisible. Avec les chants clairs masculins et un chant soprano apparaissant régulièrement, nos oreilles se régalent de couches mélodiques éloquentes, et à côté de ça, un chant black possédé et démoniaque, véritablement charismatique, nous fait vivre les grands instants bourrins de cette "Aube de La Guerre".

A écouter de temps à autre pour brosser votre moi épique, à découvrir impérativement pour le fan de Black épique… en attendant un véritable coup d’éclat de la part du groupe.