Du temps de nos arrières grands-parents, le tricot faisait fureur le soir au coin du feu quand survenait le parfum délicat d'une douce et paisible soirée. Puis, l’industrialisation des procédés technologiques nous a amenés à propulser le rendement et la multiplicité des pulls en laine. De nos jours, le surplus n’arrête plus et nous finirons par voir l’assemblage laineux (synthétique ?) se matérialiser bientôt de lui-même si ça continue comme ça…

UuuuuuuuuuuurRRrrggggggggggggghhhhhhhhhhhhhh… (euh, ça vient de loin et plus précisément du Brésil !)

Alors, KRISIUN se fâcha et ordonna le retour aux vraies valeurs et à la perpétuation d’un savoir-faire jamais démenti à ce jour. La mode ? Connaît pas ! Le Death est (apparemment) la seule raison d’existence de nos 3 comparses (nos 3 frères) et ils vont le prouver à leur manière : BRUTALITE, RAPIDITE et DEVASTATION !!!

Car, à l’instar du tricot, c’est bien de tradition qu’il s’agit ! Ce sont des orfèvres en la matière et leur détermination est telle que KRISIUN va faire revivre le Death en le boostant avec la rigueur, le sérieux et la rage qui l'anime depuis bientôt 17 ans!

"Ageless Venomous" est le quatrième album du groupe. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ont toujours la passion de la haine et de la puissance bestiale du Death qu’il faut déverser à la nation en continuité. Marteler encore et encore, ce que fait avec brio Max Kolesne. Bien que, à force de pilonner ses fûts, outre le fait incontestable qu’il est une bête d’endurance et de persévérance dans son jeu de batterie, il aurait tendance à diminuer l’effet pourtant imparable de la guitare et de son impact monstrueusement accrocheur.

Parlons-en des rythmiques justement. Précises, véloces, sentant bon la crasse cadavérique du Metal, elles projettent de manière incisive et tranchante, tant d’animosité et de célérité qu’il en devient affolant de s’enfiler tout l’album d’un coup, d’une traite ! Il fait même ça en acoustique le bougre, sur le morceau instrumental "Diableros" : hallucinant ! Il y a une autre instrumentale : "Serpents Specters" mais cette fois-ci avec tout le matos de bûcheron aguerri à l'ancienne (pas de tronçonneuse mais à la hache) ! Bref, beaucoup de changements de riff mais quasiment pas d’alternance de tempo et c’est, à mon sens, dommageable.

Que dire du chant mortel si ce n’est qu’il est toujours impressionnant de puissance et de relents haineux et puant tel un Balrog, démon des entrailles de la Terre, pataugeant dans les limbes de l’Enfer !

KRISIUN n’invente pas mais perpétue brillamment son authentique Brutal Death brésilien. Ce n’est pas le meilleur album de KRISIUN. Sans doute, la qualité pauvre du rendu sonore y est pour quelque chose. Cependant, il scelle son adhésion au genre et en restera un des maîtres, à n’en plus douter.

Sur la version remasterisée sortie en 2008, vous trouverez les deux premiers titres d’"Ageless Venomous" en live. C’est encore plus terrible en public. Faut voir ça absolument ! Suivi d’un excellent hommage à DEMOLITION HAMMER avec le titre "Human Dissection". Enfin, 4 derniers titres proviennent de l’album "Bloodshed" (2005).

Respect et humilité devant une telle détermination. Rideau !