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BILOCATE - Dysphoria (2005)
Par MEFISTO le 30 Juillet 2009          Consultée 3923 fois

Un premier album est spécial. Il est non seulement le brise-glace d’une carrière parfois longtemps désirée et façonnée un coup de truelle à la fois, mais il jette les bases d’une identité qui collera à la peau de son idéateur tant et aussi longtemps que ce dernier sera actif. Trois ans avant leur chef-d’œuvre de deuxième album "Sudden Death Syndrom", les Jordaniens de BILOCATE ont expédié leur premier colis, "Dysphoria", un opus qui établissait sans mirage l’orientation d’une jeune et unique formation.

La qualité médiocre du son est ce qui frappe d’emblée : production pourrie, fuzz au maximum, le quintette a dû enregistrer son skeud dans un bunker désaffecté d'Amman, je ne sais trop, car bon ça craint. Mais contrairement à bien des groupes ayant commencé leur odyssée musicale modestement, BILOCATE a su ajouter une performance magique à la compréhension normale de son lilliputien public. Une prouesse d’une simplicité déconcertante pour ces talentueux fils du Moyen-Orient, qui croulaient sous le poids des grosses pointures du monde métallique et qui n’osaient sûrement pas asséner un coup de pied dans le nid de guêpes de peur d’entrer trop spectaculairement dans le cercle maudit du devil horn. Il est certain qu’avec un tel manque d’éclat, cet album indépendant ne possédait pas la gueule nécessaire pour un tel assaut…

Or, même s'il est passé inaperçu, il coule les fondations de l’édifice BILOCATE avec panache. Il étale un potentiel infini en frais d’ambiances mélancoliques et vaporeuses, mélangées à des élans Death coupants et mélodiques… à la sauce arabique bien entendu. Ajoutons à cela une pincée de Prog planant et des musiciens magistraux, bien que jeunots, et nous tenons une entité Doom/Dark à l'aise mais furtive. Comme sur leur second joyau, les deux leaders virtuoses Waseem Essayed au clavier et Baha Farah à la guitare, tiennent les rênes de ce chaud périple persique où les marchands de tapis sont des bandits...

À l’écoute de "Dysphoria", on se sent léger. On se laisse entraîner par une myriade de claques (la finale narcotique de "2nd War In Heaven", le solo de "A Deadly Path", le riff « jeu vidéo » de "The Tragedy Within", la très OPETHienne "Shrouded" ou la fameuse "A Desire To Leave"(*)), le dépaysement est total et brutal. Pas étonnant que les Jordaniens se soient payé une traite d’enfer avec "Sudden Death Syndrom" : réalisateur de rêve, studio de rêve, budget de rêve, pour un album de rêve. "Dysphoria" les avait boostés suffisamment pour qu’ils puissent prendre une immense goulée d’air et plonger au cœur de leur ensablé cosmos mélodieux.

Y’a pas à dire, le Metal ouvre grand ses ailes et couvre toute la surface terrestre. Philosophiquement parlant, on pourrait spéculer que ces contrées éprouvées ont été retranchées si longtemps des affres de l’art extrême, que dès que les barbelés ont été sectionnés, ils ont pesé sur l’accélérateur pour exprimer un flot ininterrompu d’émotions entassées. Ces sentiments interdits sont fondus dans chaque morceau de cette dysphorie, chaque riff, chaque break, chaque grognement, chaque mesure de basse sur-envahissante.

Bon, cette critique ne pourrait être complète sans que j’aie souligné les dix minutes en trop que le groupe aurait pu sabrer. Oui, on peut tailler du lard, spécialement dans le Doom ! Les recrues originaires de la ville de Fuhies n’auront pu éviter les longueurs caractéristiques d’un effort primaire.

Je parie toutefois qu’un coup que le Doomer en vous sera immergé dans ce Sahara singulier, il n’analysera pas, il priera à genoux afin d’implorer qui de droit que BILOCATE vive longtemps et vieillisse en beauté. Il est devenu en l’espace de deux galettes un indispensable dans son genre et doit être protégé des tempêtes de sable.

(*) Attention, anecdote truculente gracieuseté de Metal Archives : "A Desire To Leave" serait la plus longue pièce composée par un groupe de Metal arabe avec ses 19:12. Avouez que ça torche et que vous êtes déjà en train d'acheter vos billets d'avion pour la Jordanie...

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- Ramzi Essayed (chant)
- Waseem Essayed (claviers, batterie)
- Baha Farah (guitare)
- Rami Haikal (guitare)
- Hani Al-abadi (basse)


1. Intro
2. 2nd War In Heaven
3. Passage
4. A Deadly Path
5. The Tragedy Within
6. Shrouded
7. Days Of Joy
8. A Desire To Leave



             



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