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FUNERAL DOOM  |  STUDIO

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2009 Le Mirage De L’idéal

ARCANA COELESTIA - Le Mirage De L’idéal (2009)
Par MEFISTO le 9 Juin 2009          Consultée 1985 fois

Une seule lecture peut influencer toute notre vie. Que ce soit un roman érotique ou une biographie d’un dictateur, les bouquins ont ce pouvoir de séduction infini sans technologie ajoutée qui renverse les esprits les plus blindés. Demandez à quelqu’un de vous parler de son ouvrage préféré et il pourra s’étendre en descriptions et conjonctures durant des heures sans même se soucier de votre compréhension ou de votre intérêt face au flot ininterrompu de paroles qui coulent de son moulin. Demandez à MZ, le mec derrière les projets Doom italiens URNA (présenté ici il y a plus d’un mois) et ARCANA COELESTIA ce qui l’influence dans sa recherche musicale et il vous sidérera. Or, ce ne sera pas en mots, mais en notes qu’il s’exécutera.

ARCANA COELESTIA ne cache pas ses racines, engraissées par ESOTERIC et SHAPE OF DESPAIR. Les fans de ces deux groupes jouissent déjà. Attention toutefois, parce que l’idée derrière le groupe provient de l’auteur suédois August Strindberg, devenu alchimiste fou. Il est dit que Strindberg était troublé par les prophéties et visions incluses dans un texte de son mentor, Emanuel Swedenborg. Ce texte s’intitule « Arcana Coelestia » (« Secrets paradisiaques ») et a guidé MZ dans la construction embrouillée des deux premiers albums de sa créature. Sur Wiki, on présente le texte comme étant une description de la Bible et de l’Exodus par la doctrine de la « correspondance » (relation entre les réalités spirituelles et naturelles). Ce n’est pas une critique des Saintes Écritures, mais une explication à travers des symboles de la croissance spirituelle et des souffrances endurées par chaque être humain. Bref, c’est de la lecture pour initiés et vous verrez que la musique d’ARCANA COELESTIA est aussi complexe.

C’est comique, mais le travail et l’aura de Strindberg sont aujourd’hui confinés dans les oubliettes de la malédiction. On considère son passage sur cette Terre comme ayant été flou, on tait presque son nom. ARCANA COELESTIA lui rend donc hommage à sa façon avec une musique aussi mystérieuse que lui. URNA m’avait plus botté, mais bon, laissons la chance au coureur…

En arrière-plan des six compos du "Mirage de L’Idéal", vous retrouvez les bons vieux effets obligés de ce type de musique aérienne, où les sentiments se mélangent aléatoirement à une vitesse effarante. Est-ce de la colère, de la tristesse, de la résilience que les Italiens tentent de coucher sur ce disque ? Laborieux de s’y retrouver et de décortiquer avec une précision chirurgicale ces corps vaporeux drapés de lumière incandescente et frigorifique. Nous sommes devant un skeud en trois dimensions pour lequel plusieurs écoutes auront été nécessaires pour simplement essayer de comprendre un centime de la démarche de LS et MZ.

Aussi serait-il futile de pointer quelques morceaux qui se détachent du troupeau. "Le Mirage de L’Idéal" est une expérience à déguster d’une traite, comme si l’album n’était qu’une interminable complainte. Je soulignerai quand même que la voix claire à la fin de "Duskfall" et au début de "Tragedy & Delirium I" injecte une quatrième dimension à cette jungle funéraire ultra luxuriante. Un Doom « dense, truffé de noires émotions qui se fondent en de tragiques formes et des états d’esprit hallucinés », tel que les Ritals le surnomment. Ça vous tente ?

Le piège à éviter avec ce type de création est de sombrer dans la déprime la plus totale ou l’extase le plus complet. C’est vrai quoi, ce Funeral Doom est si raide d’approche que dès que vous réussirez à débarrer les quinze serrures qui gardent sa porte, vous ne voudrez plus revenir en arrière. En transe vous risquez de tomber. Et personne ne pourra vous en vouloir de jeter l’objectivité au panier, "Le Mirage de L’Idéal" est particulier. Bon, oui, la facture a tous les clichés : lourde, salement atmosphérique, mais elle est surtout vachement occulte. Les Italiens ne jouent pas les fin finauds, ils sont carrément absorbés dans leur univers morbide ; le monologue de près de sept minutes sur «Tragedy & Delirium II» (les deux morceaux sont évidemment reliés à l’état d’esprit de Strindberg) fait peur et le prouve !

Si le potentiel englobant de l’album est indéniable, il pourra s’avérer le talon d’Achille de l’entreprise. Je ne crois pas, malheureusement, qu’ARCANA COELESTIA saura ravir les néophytes doomesques de ce merveilleux monde métallique. La porte d’acier trempé de son columbarium risque de se fermer cruellement sur les doigts de ceux qui, en toute innocence, pensaient pénétrer dans une tombe au couvercle léger. Mais, je le rappelle, dès que vous aurez déposé votre carcasse dans ce lieu de repos éternel, vous serez subjugué.

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- Ls (chant)
- Mz (guitare, effets)
- ::musiciens Studio
- Thorns (batterie)
- Sephrenel (basse)


1. Duskfall
2. Requiem (for The Fathomless Void Of Redemption)
3. Le Mirage De L'idéal
4. Tragedy & Delirium I
5. Tragedy & Delirium Ii
6. ...thus Fade In Nocturnal Deluge



             



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