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2009 Under The Mighty Oath

HAMMER HORDE - Under The Mighty Oath (2009)
Par MEFISTO le 16 Mai 2009          Consultée 1630 fois

Après les Chinois qui vivent en Japonais (la politique en moins), les Français qui lorgnent les Obamiens (surtout côté langage), les Canadiens qui se sentent Français (dans les jurons essentiellement… et dans la baguette), les Allemands qui jouent les Suédois, voici des Américains qui jouent les Vikings norvégiens ! Non, chers amis, HAMMER HORDE n’est pas une espèce de secte nordique en l’honneur de Thor et son maillet foudroyant (bien que le géant soit cité dans les poétiques et valeureuses paroles de l’opus), mais bien un nouveau combo de Death Épique – qualifions-le grossièrement ainsi pour le moment – venu tout droit du très villégiateur patelin de Toledo, en Ohio. Supposé devenir un projet en duo, il a rapidement engraissé pour se transformer en quintette.

Leçon de géo : l’Ohio, aussi connu sous le nom « d’état-baromètre » lors des dernières élections américaines (car les résultats de cet état sont habituellement identiques à ceux du pays en entier), est planté au sud-ouest du lac Érié. Sa capitale est Cincinnati, appréciée pour ses arbres, son asphalte, son oxygène et ses équipes professionnelles de football et baseball (Bengals et Reds). Le terreau de nos mangeurs de hamburgers en peau de mouton est Toledo, bourgade située près de l’immensité aquatique citée plus haut, qui abrite, elle, le club-école – une filiale – d’une autre franchise de baseball majeur, les Tigers de Détroit. Si vous ne vous endormez pas moins stupide ce soir après avoir lu ce paragraphe, je promets de faire mieux la prochaine fois.

Alors, qu’est-ce qu’on a au menu international cette fois ? On a Tom, Derik, Jayson, Ryan et Ben et on a des emmerdes. Deux raisons : tentez de vendre votre Viking viril à une planète comme la Terre avec ces prénoms et on vous pouffera des postillons au nez. Ensuite, on a un jeune groupe, débutant en fait, composé de métalleux cumulant quelques années d’expérience, qui se lancent tête baissée comme un troupeau de bouc affamés sur le marché du disque en essayant d’être le prochain AMON AMARTH avec une voix Death/Black de corneille à l’avant-plan. Je suis pris avec ça, moi ; je suis obligé de laisser mes préjugés et mes analyses douteuses de côté et décrire ce que j’entends. Bonne chance.

Je partirai donc de mon périple rédactionnel de la niaiserie écrite plus haut : HAMMER HORDE lance sa carrière au Death Épique. Mais bon, les styles n’étant plus ce qu’ils sont, nous dirons après l’écoute du très longuet "Under the Mighty Oath" que les Ricains ont été inspirés de plein de trucs. Culinairement, je dirais qu’ils nous offrent un ragoût à la viande bien enrobée de graisse, mais à la sauce claire. Et ça, pour les cordons bleus qui traînent sur NIME, c’est une hantise. Les textures, dans le Metal Épique ou le ragoût, doivent être épaisses. La chair flasque baignant dans la sauce n’est pas suffisante pour gaver le charognard avide de crampes nocturnes ; le bouillon doit être de la mélasse. Et c’est justement de ça que manque le groupe.

Contrairement à mon habitude, je ne citerai pas de pièces en particulier. Elles se ressemblent toutes. Je me conterai de souligner que le jeu au premier degré de HAMMER HORDE est solide. Mais la moelle de son os n’est pas guerrière tant que ça. Rien de surprenant, quand on sait que des gènes, ça ne s’achète pas. Ça se clone encore moins. Le pire, c’est que j’aurais applaudi si les Vikings bleu-blanc-rouge avaient su s’en inventer ou assimiler une culture qui leur était étrangère de nature. J’aurais crié et remercié le Dieu du N’importe-Quoi en lui promettant de ne plus écrire de chroniques de la sorte.

Alors que fait un groupe qui n’arrive pas à portraiturer l’impossible ? Il s’emprisonne dans la geôle du cliché. Cette étiquette stéréotypée se retrouve notamment dans les textes, l’image du groupe et dans le titre de l’album, qui, avouons-le au porte-voix, est d’une pauvreté extrême. Enfin, si vous aimez vous moquer des stéréotypes, ce qui est mon cas. Et ça adonne bien, car je ris à chaque matin en me toisant dans le miroir…

Or, HAMMER HORDE n’est pas réduit à une photo promo. Il assure lourdement en studio : la réalisation de cet album de naissance est massive et chaque instrument prend sa place sans supplanter ses frères. Les emmerdeurs s’en sortent donc agréablement : Tom Sturniolo et sa voix très moyenne de vautour, Derik Smith aux rênes de sa guitare tranchante et mélo ainsi que de sa gorge claire aux chœurs occasionnels, Jayson Cessna (le plus connu des cinq, il a officié depuis 2003 avec FOREVER LOST et A GRUESOME FIND) et ses fûts maîtrisés, Ryan Mininger le producteur d’éclaircies bienvenues au clavier et à la guitare rythmique nerveuse ainsi que Ben McGeorge et sa basse vrombissante, savent noyer leurs armes de sueur dans de touffues compos d’une moyenne de six minutes.

Résumons donc : une formation qui se dit Viking mais qui manque de sang héroïque, des musiciens hors pair, un chanteur à la limite du supportable qui est sauvé par d’envoûtants chants tribaux, un son qui vole à tire d’aile en écorchant tout sur son passage, de trop rares passages de guitare sèche et de flûte, quelques élans et soli festifs qui donnent envie de se saouler la gueule en oubliant ses querelles avec le collègue de bureau… Oui, HAMMER HORDE a de quoi séduire.

Malgré ses charmes et son plaisir inouï à jammer, ses fortes influences enneigées ne parviennent pas entièrement à nous faire tomber. Pas encore du moins. Je sais qu’on se répète parfois, mais c’est un premier album pour les Américains grattant sous un « ciel laïc ». Ne perdons pas non plus de vue qu’agencer un passé Death/Black avec une volonté de devenir Normand n’est pas une mince affaire.

Je gage que leurs prochains skeuds seront fameux, car ce qu’ils nous étalent pendant une heure sur ce "Under the Mighty Oath" est un « doux » présage. Les moments d’enchantement sont trop nombreux pour, tout de go, les clouer à la croix de l’indifférence.

Jugement de Thor lui-même : 3/5

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   MEFISTO

 
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- Tom Sturniolo (voix)
- Derik Smith (guitare, voix)
- Jayson Cessna (batterie)
- Ryan Mininger (guitare, claviers)
- Ben Mcgeorge (basse)


1. Storm Of Pagan Skies
2. Pierced By Odin’s Spear
3. Under The Mighty Oath
4. In The Name Of Winter’s Wrath
5. Howl Of Himinbjorg
6. Farewell To The Fallen
7. Triumph Of Sword And Shield
8. Through Celestial Seascapes
9. Of Legends And Lore
10. Seafarer



             



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