Comme le dit si bien l’ami Clint : Dans le monde il existe deux catégories d’individus : il y en a qui on le flingue chargé et il y a ceux qui creusent… TORTURE KILLER lui, il creuse.

Et il creuse quoi au juste ?
- Une tranchée pour se mettre à l’abri des assauts de l’ennemi ?
- Il creuse peut-être aussi son propre tombeau ?

Bref, toutes ces questions ne servent pas à grand chose. Dans l’absolu, TORTURE KILLER est de la seconde zone en puissance. Sa nourriture : de la poussière. Mais une poussière qui pourrait être charmante. Oui, charmante. Par les temps d’une modernité toute contemporaine, un bon gros son à l’ancienne ça fait du bien !

C’est le genre de groupe sur lequel on ne attend rien. Pas de surprise donc, que du classique. Du gros calibre 12 millimètre et une bonne couche de goudron en sus. Puissamment cadencé, ventru et organique, « Sewers » varie son rythme entre le trot et le galop. Coincé entre un SFU et un GRAVE. Surtout un SFU en fait. Leur précédent chapitre, leur a permis de mettre le couvert pour l’ami BARNES. Un bon moment en soit qui a marqué la mémoire des finnois. Là, l’invité est rentré chez lui et nos hôtes doivent gérer cette nouvelle aventure. Un nouveau cap à franchir et le résultat est plutôt pas mal.

"Sewers" : ça décrasse bien les écoutilles et ça fait bander le mammouth !

Muni de huit titres revanchards, l’orchestre joue la carte « old school » à fond. Sans se mettre le cerveau en ébullition, le combo effectue son art destructeur très correctement. Du plomb et des pains dans la gueule. Que ça soit chez Karmagueddon, Metal Blade ou Dynamic Arts, TORTURE KILLER trouve toujours le moyen de faire son intéressant et de pousser sa gueulante. Bardé de tronçonneuses incandescentes, l’orchestre se fait plaisir. Moins technique qu’un « Swarm ! », Moins produit aussi. Plus massif, plus lourd, plus rugueux Sewers est ancré dans le revival des 90’s. Vous sentirez une odeur de GRAVE, sous le chapeau de ces messieurs. Une écriture guidée par la simplicité. Épuré mais dans le bon sens. Un pur concentré pour caverneux.
Avec les Finnois vous trouverez plusieurs teintes, dont celle de la mélodie qui s’échappe par instants ingénieux, doté d'un exercice rythmique plus que correct. D'un « Crypts » à « Coffins » ou « The Art Of Impalement » tous les morceaux sont trempés dans le DEATH METAL. Une parfaite illustration d’une narration plombée de tous ses pores.

Au delà de ça, leur travail avec l’ami BARNES était plus audacieux. Le son était plus propice à la virtuosité d’accords saturés, syncopés, marchant au pas dans un blastage de tronche un peu pré-calculé. "Sewers", lui, manque d’audace. Certes. Moins bavard, le combo ne cherche plus à briller. Ils sont chez eux et font comme ils l’entendent. Il n’y a plus la pression de recevoir un convive. Donc on se lâche. Les bretelles qui claquent sur le bide, on sort la bière, le film gore et peu enfin s’entendre péter. Personnellement je préfère se genre de travail, plus direct, apportant son lot de brutalité. Tout simplement, sans artifice. Mais il devient aussi intimement lié à celui de SFU car malgré le charbon, la parodie est proche.


"Sewers" reste sympathique, tout comme cette formation finlandaise. Sans challenge véritable, juste l’envie faire de la musique brutale. Un peu de Rock’n’roll dans leur décoction (like SFU) et le tour est joué. Huit titres bien pliés mais pas froissés. Un son qui nous vient des abysses, que l’on écoute parce que c’est bon, avant tout.