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GWYLLION - The Edge Of All I Know (2009)
Par MEFISTO le 5 Mai 2009          Consultée 3098 fois

J’aurais aimé vous dire que GWYLLION s’est amélioré, mais ma souffrante résignation frappera de plein fouet le début de cette navrante chronique. Je n’aime pas pondre ces écrits empreints de désillusion, d’ire diplomatiquement dissimulée, car ma philosophie est qu’il y a de la beauté dans la médiocrité la plus infâme. Mais il vaut mieux parfois demeurer réaliste et empoigner sa boule de démolition, parce que si personne ne le fait, qui s’en chargera ?

GWYLLION débute sa deuxième odyssée sanctionnée par Black Bards avec une pièce symphonique grandiloquente à la hauteur des transcendantes du genre et de la magnifique pochette. Il n’y a pas à mon avis de meilleur moyen que "In Silence Enclosed" pour débuter un album de Metal Symphonique ou Mélodique. Les détracteurs du premier opus du groupe seront en effet sûrement heureux de savoir que GWYLLION a trouvé une niche Sympho microscopique pour assurer temporairement son présent et bâtir son avenir… avec des bâtonnets à café et de la colle contact. Il ne sera certes pas capable de se tailler une place dans cette prolifique et enluminée famille. Nada, niet, no way.

Certains leur accolent pourtant l’étiquette Sympho et j’ai eu ce réflexe généreux lors des premières séances de torture. Si quelques critiques oseront ajouter les lettres s-y-m-p-h-o à leur chronique de "The Edge Of All I Know", je doute que les mélodies et rythmes mollassons comme sur "Entwined" passent leurs douanes à la visite suivante. À moins que le groupe décide de verser dans le Gothique avec une maigrichonne touche de Folk, tel que sur "Beyond Goodbye", qui fait office de slow cochon en plein centre du skeud… Oui, je verrais bien une demoiselle emprisonnée dans son corset à lacet danser sur cette chanson. Remarquez le terme : « chanson ». GWYLLION les réussit celles-là, mais les morceaux charnus, il les offre au chien.

Ça ne rue pas plus dans les brancards sur "The Night Awakes", qui est plus romantique (donc Gothique) qu’autre chose. Et je ne dis pas cela à cause d’Ann Van Rooy, on ne fait pas l’amour sur son lyrisme, non. Je cause des riffs, des rythmes et des claviers chiches tendant tous vers une seule et unique orientation : le Moyen Âge avec fleur au ceinturon, pas une épée. À la longue, ça saoule et ça fait gerber de déception ce sirop Heavy. Ennuyeux sont les Belges quand ils se laissent aller à la masturbation instrumentale, c’est-à-dire la plupart du temps.

On se gaverait plus de soli et d’atmosphères grandioses comme ceux de "Void" et sa guitare coulante et planante, la speedée et excellente "Rage" et son refrain catchy... Pourquoi ne pas avoir injecté plus de mordant dans cet ensemble au potentiel énorme ? GWYLLION peut et devrait nous faire voler à tire d’aile d’un océan à l’autre (écoutez "A Thousand Words" et priez pour que le groupe puisse s’inspirer de titres comme ça s’il arrive à se relever de cette cuite), il peut et doit se démarquer de ses pairs et sortir le miel et le piment de ses foutus instruments. Je ne veux pas entendre une batterie à la ACDC quand je serais en droit de me farcir du Metal Épique !

« Agréable » chanteuse, Ann Van Rooy n’apporte pas toujours ce côté justement épique qui aurait pu servir davantage le groupe. Et c’est quoi ces notes trop hautes hurlées sur "Roots of Reality" ? On dirait une chanteuse de karaoké qui se pointe à une audition dans un grand opéra italien ! Au moins ne fausse-t-elle pas sur la soporifique "Angelheart", morceau piano-voix qui achève le client insatisfait avec une salve de balles en caoutchouc dans la rate.

*Intermède éducatif*

Pour ceux, qui, comme moi trouvent que GWYLLION est un nom de groupe affreux, sachez qu'une « Gwyllion » est une créature du folklore anglais. Ce sont des esprits féminins vivant dans les montagnes, dont les cris stridents effraient les voyageurs. Et non, n’allez pas mal penser : Ann Van Roy n’est pas une vraie Gwyllion, sauf sur "Roots Of Reality". Avouez que ça vous sera utile dans vos soirées "Donjons et Dragons" ou "Diablo" (en fait, je ne suis pas à jour dans ce genre de jeu, alors ne me lancez pas de tomates… )

*Fin de l’intermède*

À bien y réfléchir, le titre de l’album représente littéralement l’étendue des connaissances des Belges, car leur carrière risque de s’écourter radicalement si des cadeaux empoisonnés comme celui-ci sont faits aux fans de bonne musique. Un sérieux coup de barre doit être donné pour que GWYLLION ne devienne pas une épave deux ou trois albums après la construction de son Titanic.

1,5 pour les quatre seuls bons moments de ce douloureux périple : la pochette, l’intro, "Rage" et "A Thousand Words".

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- Ann Van Rooy (voix)
- Joris Debonnet (claviers)
- Martijn Debonnet (guitare)
- Steve Deleu (guitare)
- Thomas Halsberghe (basse)
- Wouter Debonnet (batterie, flûte)


1. In Silence Enclosed
2. Entwined
3. Void
4. Rage
5. Beyond Goodbye
6. The Night Awakes
7. Closure
8. A Thousand Words
9. Roots Of Reality
10. Angelheart



             



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