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BLACK PAGAN/FOLK  |  STUDIO

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2009 Kalivägi

WYRD - Kalivägi (2009)
Par MEFISTO le 23 Avril 2009          Consultée 1669 fois

Juillet 2009. Une cabane dans le bois finlandais. Devant, cinq gars aux cheveux longs sirotent une bière et réfléchissent à leur avenir. Ils sont les membres du groupe WYRD, autrefois HELLKULT, fondé en 1997. Le culte de l’enfer n’ayant pas fonctionné et signé son arrêt de mort un an plus tard, il a été rebaptisé WYRD (ce qui signifie interconnexion du passé et du futur) en 2000. Side-project ou projet principal, difficile à dire avec tous ces musiciens qui multiplient les bands pour explorer les noires facettes de leur art, WYRD a proliféré surtout sur l’indispensable marché de l’UG. Bilan des Finlandais : six albums en huit ans, ce qui est absolument magnifique, dans le sens wow. Bon, y’a pas que des perles là-dedans, mais WYRD jouit d’une assez bonne réputation dans son cercle assez fermé de fans. Comme disait Ron Jeremy, ce n’est pas la quantité qui compte, mais la qualité. Enfin, je me goure peut-être, Ron est si imprévisible !

Bref, ce n’est pas du tout à cela que réfléchissent nos cinq lascars, alors qu’une volée de canards sauvages se posait sur la surface lisse du lac baignant sous leurs yeux. Ils songent à l’année qui a commencé en force avec le lancement fin février de "Kalivägi" et à celle qui vient de passer sur une bonne note. C’est qu’après plusieurs changements de line-up et/ou la difficulté de se trouver des acolytes, le leader qui régale la galerie de bonne broue, Narqath (AZAGHAL), a foulé une scène extérieure pour la première fois lors du Dunkelheit Festival, à l’été 2008, avec WYRD ! Près d'une décennie après la fondation de son combo ! Ce qui est l’équivalent de traîner un sans-abri de force à une réception chic-rose au Palais des congrès : c’est bizarre un brin. Narquat est un peu beaucoup sur un nuage et ça se comprend. Surtout que les critiques envers "Kammen", sorti en 2007, étaient géniales. Va-t-il en accumuler d’excellentes avec son dernier bébé ?

Quant au quatuor qui écoule sa réserve de houblon (pour fêter ou oublier "Kalivägi"), à part JL Nokturnal qui a joint les rangs derrière les fûts en 2005, les autres se sont pointés sur le tard, justement pour ce spectacle historique. Et leur performance a tant plu au général de ces Vikings en vacances qu’il les a gardés près de lui, enfin heureux de pouvoir jammer en bande sous le couvert de la sylve environnante. Fini les beuveries en solo ou en duo, on créé en communauté et on espère que les résultats seront probants !

L’aboutissement des efforts du quintette est une rondelle d’à peine 40 minutes comptant six titres. Étonnant quand on sait que "Kammen" avait frôlé les 70 minutes et que WYRD est habitué de pondre des odes s’étirant sur 10 à 15 minutes, mais bon. Plus Doom, plus introspectif que ses prédécesseurs, "Kalivägi" est aussi plus court et c’est tant mieux, car c’est le genre de truc sur lequel on ne s’étendra pas des masses.

Pourquoi ? WYRD n’est pas si attachant. Son Folk/Black Pagan n’est pas prenant et ne donne pas automatiquement envie de camper dans la forêt. Pourtant, ses compos transpirent la sève des conifères et se collent très bien à l’univers d’où elles proviennent. Pour l’authenticité et le respect des traditions nordiques, on leur refile une gommette, mais les applaudissements se feront rares. Explorons quand même brièvement les six titres, ça ne prendra pas des lunes.

L’album débute avec "Verisurma" et sa mélodie toute forestière et son beat primal. La pièce-titre et ses guitares rock tranchantes ainsi que sa ligne aérienne au clavier, ne casse rien tout en étant lentement efficace. On tient là du Black/Folk tel qu’on s’en tapisse les oreilles dans le nord dès que l’été se pointe. Arrive alors la guitare acoustique, belle et planante sur "Hämärän Soutajat", sur laquelle la voix change de registre afin de ne pas briser un tel hymne à la grandeur d’une florissante nature. Un hymne entonné dès que la nuit se lève et que le feu s’allume dans le cercle de pierre…

"Loitsulaulu" renverse la vapeur avec son riff entraînant et guerrier, une fine flèche lancée dans le cœur de l’imprévisibilité. Ça nous réconforte aussi, car on en venait à croire que WYRD voulait nous faire larmoyer en tournant un documentaire sur la beauté des soleils couchants et des aléas nocturnes de la faune…

WYRD rebaisse toutefois d’un cran sur "Talviyö", longue et pénétrante chanson sentant les algues et la nostalgie. Les cordes sont aussi touchantes qu’un poème et la voix de bête ventrue de Narqath tranche parfaitement avec l’atmosphère détendue du titre, qui se termine sur une note merveilleusement épique. La meilleure, sans aucun doute. La platine se clôt enfin sur un pétillant et versatile morceau où le clavier et la flûte (?) s’invitent au beau milieu.

Interloqué suis-je devant une telle démonstration. Je ne sais si je dois féliciter ou encourager les membres de WYRD, assis dans leur chaise devant le lac avec le sourire aux lèvres. Certes, ils ont accompli du bon boulot sur "Kalivägi", l’album est passable, mais il ne marquera pas les folkeux, ça c’est sûr. Manque de punch, d’inspiration, de ce buzz amené par "Kammen". On arrondira donc tout cela à deux bières et quelques gorgées supplémentaires en souhaitant un agréable futur à nos forestiers.

2,5/5.

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   MEFISTO

 
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- Narqath (vocaux, guitare)
- Wircki (guitare, claviers)
- Jl Nokturnal (batterie)
- Chernobog (guitare)
- Niflungr (basse)


1. Verisurma
2. Kalivägi
3. Hämärän Soutajat
4. Loitsulaulu
5. Talviyö
6. Kaikki Metsän Kaiut 37



             



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