Vous aimez le brutal ? Quand c’est bien intense et que ça coule par litres d’hémoglobines ? Alors ce Split CD est sans conteste pour vous ! Soyez heureux et régalez-vous des offrandes de GUTROT / DYSENTERY, deux combo vennant des states (Detroit et Massachusetts) officiant communément dans un Brutal Death tendance « Gore » et « Slam ». C’est parti pour 30 minutes de vomissures copieuses et d’abjections aussi diverses que variées.
Suivez le guide !

Bien, faisons tout d’abord les présentations :


GUTROT (Brutal Death / Goregrind).
Celui-ci est le premier sur la liste. Pas de bol, c’est le plus extrême des deux. Dans le registre de l’ours qui s’est coincé les prunes dans un étau, Brian FORGUE accuse un sacré tempérament dans la gutture abyssale. Sa performance est tout à fait probante et se partage le bout de gras avec le reste de l’orchestre qui nous assène une tripotée de riffs "locomotive" bien gras et un batteur complètement possédé par la technique du blast-beat. J’en ai pour preuve : le passage hallucinant sur « Incestual Rimjob » qui dépasse allègrement les 240 bpm ! La série de titres à l’esprit très grind vous foudroierons sur place et croyez-moi c’est largement suffisant pour vous mettre une bonne grosse plâtrée. L’ambiance est totalement déconnectée de la réalité. Vous entrerez définitivement dans une autre monde où l’humain est banni mais surtout mangé. C’est ultra brutal et ultra guttural (« Cock snot covered twat » et son moment limite infection intestinale). Le barbarisme sonore n’a d’égal que sa coloration « Goregrind ».Donc les amateurs de Brutal Death bien gore, bien sévère devraient trouver leur compte facilement.


DYSENTERY (Brutal Death / Slam).
Avec celui-ci on entre dans un registre tout aussi gras mais avec plus de modérations et moins de démesures. Il est temps de souffler quelque peu avant de replonger dans un Brutal Death moins guttural et surtout bien plus groovy, donc Slam. Le mid-tempo domine la majorité des titres avec quelques accélérations à la CANNIBAL CORPSE, sans tomber dans le blast destructeur de son voisin. Comme en témoigne le langoureux « Devourer of the Dead » bien cadencé dans le cambouis qui pue les dessous de bras et la vieille pisse. L’ours émasculé a pansé ses blessures et serre les dents face à sa douleur viscérale. En gros il la ramène moins. Ses intonations sont plus linéaires, moins « charmantes ». Le groove monolithique domine, marqué du sot des années 90 calqué sur un certain « Tomb of The Mutilated ». Surtout pour l’enrobage très maigre des six cordes qui perdent de la puissance. Dommage.


"Excruciatingly Euphoric Torment" est intéressant, autant par son contenu que par son créneau. De plus, la production des protagonistes est des plus satisfaisante car largement ventrue pour profiter pleinement des assauts. Dont celle de GUTROT à la caisse claire très nette et résonnante. Si je devrais choisir, ça serait en partie GUTROT. DYSENTERY lui, reste assez classique et « moins » extrême pour attirer notre attention. Cependant, celui-là qui sortira vainqueur de cette joute avec son premier album (en décembre 2008). Alors que GUTROT restera tapi dans l’ombre de l’underground, vociférant dans le vide comme un démon, cherchant une issue qu'il ne trouvera pas (dont l’inévitable split). RIP.


En clair : c’est très sympathique et ça plaira à tous les amateurs de Gore en tous genre.