Cet album est une pure merveille d’originalité progressive dans le black metal. Vous parcourez « Min Tid Skal Komme » parmi des ambiances feutrées (un peu à la ARCTURUS mais avec un son plus cru, donnant une impression de froid) en déchirements vocaux passant à des vocalises féminines apaisantes ou perturbantes.

Une multitude de break, de ponts musicaux, de coupures brutes (sans transition) dans un même morceau, etc … nous passons d’une introduction atmosphérique (nous imaginons aisément de grandes étendues désertiques, forestières, de montagnes enneigées ou encore comme si nous dérivions sur un océan) à des enchaînements black dignes (au niveau artistique, s’entend !) d’un BURZUM ou d’un SEAR BLISS des premiers temps.

Outre la touche black et les ambiances parfois glauques, parfois planantes, se trouve un fourmillement d’idées captivantes. Voyons plutôt:
Chant féminin à plusieurs tessitures vocales (presque comme un chœur de chorale mais qui n'aurait plus de structure définie … en apparence), passage jazzy, phrasé murmuré ou voix narrant « quelque chose » et même des passage heavy. Autant le dire tout de suite, c’est bien la qualité musicale et les associations sonores géniales (ou surprenantes) qui m’ont attirées. Les textes sont en norvégiens non retranscrits, ni traduits. Et cette batterie, mon dieu, euh je veux dire « putain ! », sonne au premier abord simple et régulière … détrompez-vous, il n’y a que des petites subtilités sonores.

Certaines introductions font penser à IN THE WOOD comme « En Skikkle i horisonten ». A propos d’intro, ré-écoutez attentivement les premières notes des deux premiers morceaux (variation sur un même thème des plus réussis). D’ailleurs, sur cet album, vous trouverez difficilement un refrain mais bien des passages récurrents avec justement ces petites variations subtiles; et ce, pas seulement au sein d’un même titre mais bien tout au long de l’album.

FLEURETY fait partie des ces goupes d’avant-garde qui ont apporté un souffle nouveau pour le genre black (mais pas seulement … essayez d’écouter leur second album « Departement of Apocalyptic Affairs », où ils se sont offert le luxe de mettre Hellhammer derrière les fûts). L’évolution artistique est digne d’un ULVER au temps de « Themes from William Blake’s. The Marriage of Heaven and Hell » (1998).
Bref, si vous cherchez des ambiances, associations d’idées et de genres musicaux différents, tout en étant bien conscient que c’est un album de black metal avant tout, alors jetez un œil (et gardez l’autre, on ne sait jamais !) … Vivez l’expérience FLEURETY.

Sachez qu'une réédition a vu le jour en 2003 (Quatre bonus et une nouvelle pochette).