Encore un groupe de Metalcore... Cette fois-ci les nouveaux venus nous viennent d'Autriche. Enfin, ils ne sont pas totalement nouveaux, puisque " Origin of the storm " constitue le second opus de THE SORROW, après un premier effort dénommé " Blessings of a blackened sky ", sorti en 2007. Ce dernier est apparemment passé complètement inaperçu dans nos riantes et vertes contrées françaises. Le groupe a pourtant tourné en première partie de formations plus réputées dans le domaine, comme KILLSWITCH ENGAGE, CHIMAIRA ou encore DEVILDRIVER.

Il est donc inévitable que ce métalcore autrichien présente de fortes similitudes avec les oeuvres de ces derniers groupes, en particulier avec KILLSWITCH ENGAGE ou plus récemment MY MINDS WEAPON, autre poulain de l'écurie Drakkar Records. Le label allemand, semble d'ailleurs fonder de grands espoirs sur THE SORROW, dont la musique me semble tout aussi énergique mais un peu moins agressive que celle de leurs confrères écossais.

Après une petite introduction au piano vaguement inquiétante, le ton est donné sur " Where is the sun ". Il ne variera que très peu, tout au long des 13 titres qui composent cette galette. Il faut reconnaître, que le tout est plutôt pas mal fait. Conformément aux canons du genre, notre quatuor s'efforce d'extérioriser sa rage et sa colère, à grands renforts de riffs puissants et de virils braillements. Ceux qui apprécient les groupes cités plus haut devraient donc trouver leur compte dans ce déferlement de hurlements, cette débauche d'énergie, cette désormais si coutumière alternance de cris torturés et de plages de chant clair.
Ce n'est pas non plus le petit morceau de piano qui clôt " Eyes of darkness " qui contreviendra aux standards académiques du genre, puisqu'il est de coutume de placer plus ou moins habilement un petit instant mélancolico-atmosphérique, de préférence à la fin du premier tiers de l'album, histoire de donner quelques instants de répit à l'auditeur qui risquerait de se lasser.

Les compositions sont carrées et les musiciens ont un indéniable savoir-faire. Bien que le style ne s'y prête pas vraiment, on peut regretter d'une part, le faible nombre de soli que d'autres savent placer à bon escient, et d'autre part la trop grande linéarité de l'ensemble. Même après de multiples écoutes, on a bien du mal à différencier un titre d'un autre.
Mais, le reproche principal que l'on peut adresser à ces autrichiens, est la quasi absence d'originalité. THE SORROW fait partie des suiveurs, qui malheureusement n'apportent rien au genre. On a quand même une sacrée impression de déja-vu, ou plutôt de déjà-entendu. Ce groupe manque encore de maturité et surtout d'une identité qui pourrait le démarquer de la concurrence. Il ne suffit pas de bien jouer et d'être technique. Il faut pouvoir, d'une façon ou d'une autre, donner une âme à ce que l'on fait, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Certains très rares groupes y parviennent dès leur premier opus, d'autres après quelques albums ou une longue carrière. La plupart n'y parvient jamais, incapables de s'affranchir d'un style dont ils demeurent captifs, poursuivant une quête qui leur échappe sans cesse.

Espérons que THE SORROW sache trouver les ressources nécessaires pour s'affirmer et se créer une identité propre, car en dehors des fondus de métalcore qui devraient l'apprécier, il est probable que cet album ne provoquera chez les non initiés qu'un affaissement des paupières, si ceux-ci sont abonnés à une came plus extrême, ou une fuite éperdue si ceux-ci demeurent réfractaires à la recette métalcore.

" Origin of the storm " n'est pourtant pas un mauvais album, mais il reste encore trop moyen pour accéder à la division supérieure. Parmi les morceaux qui ont retenus mon attention:

" Scars " est l'un des plus plaisants, probablement même le meilleur.
" Anchor in the storm " pour son côté martial.
" Collector of tears " plutôt bien construit.

Verdict: 2/5