"To The Triumph Of Evil (Witnesses To The Bringer Of Life's Decay) - A Tribute To Judas Iscariot" est le titre entier de ce Tribute soigneusement mis en forme en 2006 par le label ISO666. JUDAS ISCARIOT fut l'un des plus grands groupes de Black Metal du monde, et sa respectabilité dans la scène est à la hauteur du talent que démontra Andrew Harris, alias Akhenaten, au cours de la carrière qu'il mena. Un tel objet ne pouvait pas ne pas voir le jour ! Comme il vaut le coup, je vous en fais le partage. La compilation est longue de quatorze titres et est encore dénichable, alors ne venez pas pleurer !

1_XASTHUR « The Cold Earth Swept Below ». Cette reprise tirée du disque du même nom par le compatriote XASTHUR – one-man-band aujourd'hui phare, officiant dans le « suicidal » - n'offre pas le même esprit que la version originale. Elle est ici plus étrange, plus brouillonne, plus salie qu'elle ne l'est au départ. J'ai beaucoup de mal à y trouver un quelconque intérêt, comme d'ailleurs j'ai du mal à en trouver à tout ce que produit Malefic, le ricain derrière XASTHUR... Ça ne colle pas à l'esprit J.I.

2_ETERNITY OF DARKNESS « The Black Clouds Roll Under the Parapet of the Sky ». Encore un one-man-band, anglais cette fois, qui m'était inconnu jusqu'alors. La reprise de ce titre paru sur le quatrième long méfait de J.I s'avère elle plein d'intérêt : l'appropriation surboostée (la boîte à rythme à fond de cale) de la piste tortueuse se fait avec les honneurs, car elle est autant habitée par son « repreneur » que par le mal-être du géniteur repris. Vraiment excellent.

3_FROSTMOON ECLIPSE « Spill the Blood of Lamb ». Une des pistes légendaires du JUDAS. FROSTMOON ECLIPSE reprend ici la version « special Blitzkrieg » que l'on peut écouter sur l'E.P "Conquered, Dethroned and Forgotten". Ça bastonne donc bien dur. La reprise des Italiens est assez fidèle, néanmoins je reste sur ma faim : la production est un étouffée et assez aléatoire. Le synthé se fait trop présent, la basse résonne trop aussi et la voix... je ne suis pas fan. Mi-figue mi-raisin.

4_SIGN OF KATUMARUS « But Eternal Beheld His Vast Forest ». Voici une reprise absolument possédée et extrêmement malsaine de la part de ce one-man-band espagnol seulement connu des maniacs les plus acharnés de l'Underground. Avec des guitares cuivrées qui font penser à des instrus tibétains, notre bonhomme convainc tout à fait, donnant une vision encore plus cauchemardesque de ce titre extrait de "Thy Dying Light", second LP de l'Etasunien. Vraiment vraiment bon. L'unique démo de cette formation est ressortie en 2006 avec cette cover en bonus chez Ad-Inferos Productions.

5_NACHTMYSTIUM « Gaze Upon Heaven in Flames ». Retour aux States avec l'amerloque NACHTMYSTIUM, qui nous pond sa version de cette piste que l'on trouve dans le superbe "Heaven in Flames" sorti en 1999. Bien que ça booste un peu plus que sur la version originale, la sous-production rend hommage à la production feutrée de l'originelle. La voix est elle correcte et les guitares se débrouillent bien afin de rendre avec fidélité l'ambiance mystique et infernale reproduite. Bref : c'est du bon !

6_ARKENSTONE « The Wind Stands Silent ». Direction le Portugal. Ce duo d'Amadora reprend le titre d'ouverture de Distant in Solitary Night, opus sorti en 1998. La production n'est pas fameuse et tient de la démo, la batterie martèle sans but ou presque, la voix est assez horrible, sur-sâturée... Et pourtant, dans ce chaos cradingue et ce minimalisme digne de la folie, il y a quelque chose. On touche à l'inhumain. C'est réussi, contre toute attente dirais-je et ça se retrouve sur leur deuxième full-lenght paru en 2006.

7_KRIEG « Babylon ». Et hop, nous revoilà aux U.S.A. D'ordinaire je déteste Krieg, une formation bien trop surestimée à mon avis. Du Black Metal à la production on ne peu plus chaotique, avec un son extrêmement sale. Soit, y'en a qui aime, mais même moi j'ai mes limites. Qui sait toutefois ? Car cette reprise de ce titre venu du premier enfanté "The Cold Earth Slept Below" distille de sacrées ambiances nécrotiques qu'il fait bon humer ! Une belle surprise, bien appropriée.

8_MERRIMACK « Spectral Danse of the Macabre ». On arrive en France avec le Parisien MERRIMACK. La copie de la track qui se trouve sur le survolté et dernier LP de J.I "To Embrace the Corpse Bleeding" tient la route et respecte les sonorités originales ainsi que le groove du titre. Bon la voix n'est pas géniale, mais on ne peut pas tout avoir.

9_DEAD TO EARTH « Eternal Bliss... Eternal Death ». Je ne connaissais cette formation étasunienne que de nom, elle qui n'a pas vécue longtemps. Toutefois, sa réappropriation de cet hymne dépressif tiré du magnifique "Heaven in Flames" est assez éblouissante. Restant minimaliste et très fidèle, elle fait plaisir à l'esprit nostalgique qui est le mien. Dommage que DEAD TO EARTH ne soit plus.

10_THE BLACK DEATH « To the Black Tower of Victory ». Dans la catégorie des productions bloquées entre deux stations de radio je demande THE BLACK DEATH, qui atteint la limite du supportable avec son grésil à s'en taper les tympans. Aucun intérêt donc pour cette reprise expédiée par ces Tasmaniens fans des Légions Noires. Ils massacrent littéralement la piste issue de "Distant in Solitary Night".

11_CARVING TO NENIA « In Den Qualen der Hölle ». On continue dans le massacre nauséabond... Cet inconnu au bataillon ne rend en rien hommage (Aaargh ! Mais qu'est-ce que c'est que cette boite à rythme de merde !?!) à cette piste de la seconde démo du maître de DeKalb, Illinois.

12_MARTYR « Descent into the Abyss ». Avec une production puissante et moderne, MARTYR le Hollandais (qui a splitté, décidément !) remet les pendules à l'heure avec une fidèle copie qui fait du bien à l'estomac. La formation est carrée, les guitares restent sensibles et même la voix ressemble à celle d'Akhenaten... Excellent.

13_LEVIATHAN « Where the Winter Beats Incessant ». Tube cauchemardesque du Père JUDAS ISCARIOT, le copain étasunien reprend de son pote ce titre-fleuve à la mélancolie plombante extirpée de "Distant in Solitary Night", album ô combien fabuleux. Au moins aussi bonne que l'originale, LEVIATHAN démontre encore une fois son excellence !

14_I SHALT BECOME Notre Etasunien lui aussi de l'Illinois (anciennement appelé BIRKENAU, nom éphémèrement gardé car trop tendancieux, comme quoi on va vite en besogne) reprend avec succès cette piste instrumentale que l'on retrouve sur "Of Great Eternity", release de JUDAS ISCARIOT distribuée en 1997. La production est quelque peu spectrale et réverbérée, et pleine de feeling mélancolique... Idéal pour clore ce Tribute ! e

"To the Triumph of Evil" est donc un Tribute savoureux contenant quelques superbes réappropriations, un bon nombre de reprises honorables et aussi quelques bouses : en somme c'est un bon achat pour les fans de JUDAS ISCARIOT, qui de plus servira de best-of alternatif aux découvreurs. 3,5/5 donc !