ARCHGOAT... ARCHGOAT est un nom et un groupe « kvlt » de la Mort qui tue sa mère, pour sûr, dans l'underground gras, crade et satanique. Pourquoi ? Plusieurs raisons, très simples : ils se sont « formés », ces Finlandais, en 1989. Ils ont commis un EP marquant, ''Angelcunt (Tales of Desecration)'' en 1993 puis les ténèbres de l'Enfer nordique les ont absorbés de nouveau. Malgré tout, le trio voit son E.P rejoindre celui de BEHERIT, mythique groupe de Black des débuts, pour un split über-kvlt apparaissant en 1999. Onze ans après son engloutissement, ARCHGOAT est recraché de nouveau en 2004 pour travailler d'arrache-pied à ''Whore of Bethlehem'', un disque sorti chez Hammer of Hate Records en 2006, avec un artwork de Chris Moyen (l'incontournable), et qui fit grand bruit car ARCHGOAT avait pas mal frappé en 93. Pas mal de fans se ruèrent ainsi sur l'objet, tels des morfales sur des petits pains tout juste sortis du four, puis se ruèrent ensuite dans les salles comme des cinglés, partout où ARCHGOAT s'en alla prêcher sa bonne parole satanique. A ce qui parait, ARCHGOAT ça butte en concert et Internet devrait pourvoir les yeux et oreilles des curieux.

Mais ce n'est pas seulement pour ces caractéristiques basses du front qu'ARCHGOAT plaît autant et qu'encore une fois, tout le monde va jeter sur le prochain full-lenght à venir. C'est aussi parce que ces Finlandais (sacré pays en matière d'extrême) font du metal (extrême) qui croque sous la canine et graisse les conduits. En effet, la mixture d'ARCHGOAT vient d'un vieux chaudron nommé « War Metal », genre bestial proche du Black Metal, faisant appel aux « scènes » nées il y a vingt ans au Canada, en Amérique du Sud, en Australie et en Indonésie, qui en fait, réalise un véritable potage barbare de Black, de Death, de Thrash, de Punk même, avec un esprit qui se résume aux idées suivantes : glorification de Satan, glorification de la bestialité, de la sexualité avec musicalement une mise en avant du brut, des basses, de voix caverneuses « gruntées » (comme ARCHGOAT justement) de l'efficacité et de la simplicité. J'en cause dans ma chronique de ''Upheaval of Satanic Might'' de BLACK WITCHERY (autre tête de pont du genre). Cette scène connaît actuellement un engouement dingue de la part de l'underground. Bref, ARCHGOAT glorifie une certaine idée de l'extrême qui ne vous veut pas du bien, se veut perverse et corruptrice.

''Whore of Bethlehem'' est ainsi, dix-sept ans après la mise sur pied d'ARCHGOAT, leur premier effort concrétisant autant d'années à se complaire dans ce Black/Death loin d'être propre et gentil sur lui. ARCHGOAT est un hommage au Grand Bouc et à ce metal extrême belliqueux, agressif, noir comme le charbon et directement puisé dans la terre humide et froide des tombes. ARCHGOAT n'apporte pas la bonne parole. Son Black/Death, sur lequel la voix grave et grasse de Lord Angelslayer glisse avec ferveur, ne transpire pas la joie, mais la Mort. Entre ses lignes de guitares se glissent les vers qui vous vous rongent les chairs. Dix titres qui s'enchaînent pesamment en tout juste trente-cinq minutes.

J'ai mis du temps à apprécier la Chose, car si elle est courte, elle est compacte. Ça mitraille avec sauvagerie : il n'y a aucune issue. J'ai dû l'écouter un bon paquet de fois avant de reconnaître que la galette vaut le détour, même si elle n'a rien d'exceptionnelle. Faut juste relever que quelques titres sortent du lot et qu'en somme, c'est surtout l'ambiance qui colle à la peau et aux oreilles. Il m'est difficile de détailler précisément ce Black/Death dont la forme en fait... colle vachement au fond, bestial et ténébreux. Peut-être le Myspace pourra lui vous éclairer sur le style d'ARCHGOAT. En attendant, essayez de choper une copie car quand même, rien que ''Lord of the Void'' mérite l'achat. Et qu'ensuite, ce sera sur le numéro deux qu'il faudra se jeter...
3,5/5

Nb : cette chronique est une demande d'un lecteur dans la Boîte du même nom.