Au début RESURRECTION c’était " Emblamed Existence ", un exercice poli, vendu comme un simple produit d’exploitation et dont la reconnaissance de ses géniteurs échappe à la masse, si ce n’est, une certaine manie dans l’art du bourrage de crâne (médiatique). On sent à des kilomètres que l’on a affaire à une formation dévorante d’ambition qui défend son bout de beefsteak avec conviction. Et bien sûr, avec des renforts (qui sont d’ailleurs assez éloquents : Alex Marquez / Dan Seagrave / Scott Burns) et la signature d’un gros label (Nuclear Blast Records) pour créer l’évènement dans le but avoué de monter les hautes marches du podium. C’est Bien. Mais... Le contexte n’est plus du tout propice à ce genre d’activités et la chute sera inévitable, bien qu’elle ne soit pas rédhibitoire pour autant.

Quinze ans ont passé...

Aujourd’hui RESURRECTION c’est " Mistaken For Dead ", un produit qui tente encore une fois d'attirer l'attention vers lui. Telle une troupe aux abois, les renforts rappliquent immédiatement et on peut de nouveau compter sur les services d’un producteur tendance et du coup de pinceaux (impeccable) de Dan Seagrave. Et c’est parti pour 39 minutes d’un Death Metal passablement énervé qui privilégie les mid tempo écrasants (soutenus par un jeu de percussions abrasif) et l’astiquage hystérique de médiators au profit de structures vraiment abouties. Dès lors, on se retrouve dans une position inconfortable de s’être fait rouler sur la marchandise ! Car le nouveau son insuffle très certainement la dose d’oxygène nécessaire mais induit en erreur l’auditeur sur le travail réel des protagonistes : vraiment pas terrible.

RESURRECTION est (tout au plus) un artisan du style qui est constamment à la recherche d’une quelconque reconnaissance. Mais disons-le franco : ce n’est pas gagné cette histoire !

Pointant un opportunisme flagrant, nos ressuscités comptent bien jouer sur l’étiquette du « groupe culte de Death Metal » et surtout d’une nouvelle parure moderne pour gagner des nouveaux partisans. Néanmoins, l’erreur est lourde de conséquence car « Mistaken for Dead » est tout juste consommable. A la condition sine qua non, de rentrer dans le jeu de cette mode nostalgique et il faut bien le dire, inutile. Car leur petit jeu ne me fait pas rire du tout.
De ce fait, je le dis comme tel : ce disque est moyen et le seul point positif qu’il ait, c’est de posséder un gros son et de jouir d’une accroche commerciale soignée (Merci Massacre Records). Mais, mis à part la cravate et l’attaché caisse de rigueur, rien de neuf à l’horizon. Ça joue bien. C’est très tranchant et old-school dans l’approche. Par de courts instants, on peut accrocher car la base rythmique est des plus efficace (« Perils Of Burden ») et le vocaliste assure correctement dans son registre, qui lorgne du côté de John Tardy pour les octaves soutenues en fin de couplets. Le résultat reste bien velu (c’est bien groovy).

Hormis le titre « Buried Alive » qui arrive à nous chanter agréablement aux oreilles par son intensité toute moderne, aucun titre ne se détache vraiment de ce bloc de granite. Cette matière sans cesse travaillée et re-travaillée, nous livre un résultat assez étrange et perturbant (dixit l’artwork). Mais cela ne suffit pas, pour faire d’un répertoire solide, la base d’un bon disque qui éviterait au mieux de tomber dans l’anonymat. Lourd, que c’est lourd tout ça.

Je ne parle même pas du DVD à la clé de l’édition digipack, non j’en parle pas. Du clip ? Du reportage studio (10 min vite torchées) et des wallpapers ? Certes, ça reste un bonus. Mais sinon ? Rien... Désolé.

Note bien payée : 2/5