Tout va pour le mieux. OVERDOSE cartonne, un succès d’estime soit mais bien concret. Présent sur tous les fronts, ils apparaissent au grand jour devant un public réceptif. Leur participation au festival DYNAMO OPEN AIR en 1995 est à saluer (leur prestation étant des plus énergique) partageant l’affiche avec NAILBOMB, MACHINE HEAD, BIOHAZARD... Bref, le combo brésilien affiche une motivation sans limite.

Maintenant il est temps pour eux de donner un petit frère à « Progress Of Decadence ». Bon, comme tout le monde le sait, le cap du deuxième album est toujours délicat et les risques de plantage sont malheureusement possible. En ce qui concerne nos cinq brésiliens, le problème ne se pose pas. Bien conscient de l’effet de surprise suscité lors de la sortie de leur premier opus, ils se devaient de donner dans le même registre et surtout proposer la même qualité. Entre-temps, l’apparition du Néo Metal confine les formations nostalgiques de brutalité Thrash en dernière position. Leur confrère SEPULTURA voue une admiration sans borne envers ce nouveau style. Mais pour nos excités des bidonvilles, il en est tout autrement. En restant sur le même créneau du Crossover / Thrash le plus épicé, ils explorent différents chemins et trouvent tout un florilège de moyens pour nous laisser (plus d’une fois) sur le cul. Pour cela, ils s’enferment pour deux mois au JG Studio (Brésil) avec leur pote Gauguin (le producteur, hein) pour un résultat correct.

OVERDOSE reste une formation dont la science de la rythmique n’est plus à démontrer. Ils alignent efficacement un à un, des riffs bien juteux pour nous faire danser la salsa selon leur recette. Et le fait est de constater que c’est plutôt réussi et que c’est toujours aussi groovy et remuant. Petite variante à souligner : Comme pour BIOHAZARD, le guitariste (Sergio) et le chanteur (Baza) se partage la tâche désormais, donnant au final, un souffle Hardcore assez rafraîchissant (ce qui est évident à l’écoute de ce « Scars »). Le son est plus touffu aussi. Un gros son lourd qui dépote et apporte du corps au tandem Claudio DAVID / Sergio CICHOVICZ, véritables orfèvres en la matière (« Who’s Guilty » et surtout « Out of control – A Fairy Tale » au tronçonnage impressionnant). Ce couple infernal nous concocte de sacrés bons riffs (« Still Primitive » et l’agression caractérisée de « Just Another Day ») et donnent le fil conducteur de cet album. Les percussions sont omniprésentes et amplifiées par un son de brut. Baza (ou Bozo c’est selon) rajoute plus de glaire dans sa voix laquelle devient ainsi plus agressive, le résultat en est d'ailleurs plus intense. Les morceaux sont toujours aussi bien construits qu’auparavant. La tenue est impeccable et le contenu est (à première vue) quatre étoiles. Très peu (ou pas du tout) de temps mort. Ca groove (oui, le Metal ça groove !) Et ça riff constamment avec beaucoup d’énergie et d’adrénaline. Injectées par litres dans le sang de ces Thrasheurs.

La qualité du disque est satisfaisante et l’ambiance reste fiévreuse à souhait. En somme, le pari semble être remporté haut la main. Et bien non. En fait ce doux parfum de Thrash si délicieusement ajouté sur « Progress Of Decadence » manque quelque peu ici. C’est plus lourd mais moins agressif, moins Thrash et plus posé (tempo médium à la clé). De plus, par une grande homogénéité, le rendu paraît plus commun et la baffe monumentale du précédent disque (qui je le rappelle est une pure merveille) est moins évidente. Par moments, cet orchestre se perd dans le bavardage mélodique en allongeant d’excellents soli, soit mais l’énergie y est plus diffuse et amoindrit l’impact des autres morceaux et donc c’est moins bon. Le titre « Last Words » est là pour calmer les ardeurs par des mélopées de sitar et un chant plus posé. Du moins en intro, les guitares font leurs apparitions et le morceau se déroule de manière assez automatique. C’est à mon avis, un des titres le moins intéressant même si celui-ci jouit d’une écriture plus pondérée. Quant à la dernière piste, elle fait son office de remplissage poli, sans plus (no comnent!).

-Scars- est un disque qui à sa personnalité propre. Il évite ainsi le piège de la copie carbone. Et ça c’est très bien. Mais son côté disparate reste dommageable. En clair, on reste sur notre faim. En voguant vers d’autres horizons (ambiance ethnique plus accentuée) OVERDOSE rentre désormais dans le cliché du groupe exotique (au même titre que les Vénézuéliens de LABERINTO par exemple). Ce qui n’était pas le cas sur le précédent. Alors si vous avez aimé le premier, il se peut que vous fassiez grise mine sur le second. Du moins, ça été mon cas. D’où ma note finale, moins enclin à la dithyrambe.