Après les deux expériences musicales qu’ont été Kyuss et Slo Burn, John Garcia fonde Unida. Ce projet n’aura pas la chance de s’inscrire dans la continuité tout comme les deux formations sus citées, même si à l’heure actuelle aucune annonce de séparation n’a été officialisée.
Fort d’un split réalisé avec le groupe suédois Dozer nommé « The Best of Wayne-Gro », Unida enregistre chez Man’s Ruin un premier album fort réussi et plein d’espoir. « Coping with the Urban Coyote” voit donc John Garcia épaulé par Arthur Seay à la guitare , Dave Dinsmore à la basse et Mike Cancino à la batterie. Apparemment leur projet se présente sous les meilleurs auspices.
Rick Rubin (SOAD, Slayer, Public Enemy, RHCP, Metallica…) est un ingénieur son de renom et gourou du label Def Jam, filiale d’American Records appartenant à Sony. Il décide de chapeauter le groupe. Parallèlement, Josh Homme se fait remarquer de son côté avec son nouveau groupe les Queens Of The Stone Age. Unida pourrait bien tirer son épingle du jeu en suivant la voix tracée par Homme et Oliveri. Le groupe est donc sur des rails solides d’autant plus que Scott Reeder a pris le poste de bassiste laissé vacant après l’expulsion de Dave Dinsmore. Le blond bassiste aux pieds nus est un allié de poids, lui aussi transfuge de feu Kyuss et excellent technicien émérite. On donne à ce disque plusieurs noms : « El Coyote », « Unreleased » et dernièrement « The Great Divide ».

La voix si particulière de John Garcia est mise en valeur sur la totalité des titres du disque. La teinte générale s’oriente vers un « stoner hard rock » de bonne facture. Les festivités commencent avec « Puppet Man », titre calibré pour le live d’une durée de 2’20. Déjà la production est énorme, avec la reprise du groupe Leaf Haund « Stray », on sent tout de suite que les compos vont être chiadées. La basse ronflante à souhait de Scott Reeder sert de colonne vertébrale au morceau. L’intro de « Summer », gorgée de feeling blues voit John Garcia poser sa tranquillement sa voix sur un mid tempo avant que l’ensemble du groupe ne s’emballe pour nous offrir un petit bijou de rock. Au final, une large place est laissée pour que la guitare s’exprime. « King » la quatrième plage n’est pas une surprise puisqu’elle apparaît sur « Copying with the Urban Coyote », leur précédent album. Cependant Scott Reeder notre bassiste confirme tout le bien que l’on pense déjà de lui. D’autres morceaux profiteront de ses talents dont: « Glory Out », « MFNO », « Human Tornado », « Thorn » et « Wet Pussicat ». On n’a pas rêvé meilleur lifting !
Mid-tempo, « Cain » enfonce le clou. Unida s’est créé une identité, un mode d’interaction entre les musiciens lesquels laissent chacun s’exprimer avec son instrument. Parfois un riff, un break, une ligne de chant viennent titiller l’oreille de l’auditeur. Ces trouvailles ouvrent parfois des univers différents à l’intérieur d’un même morceau. Sur « Vince Fontaine », on retrouve ces qualités en plus du chant chaud de John et de la batterie dont on ne sait quand elle va s’emballer. Percussions martiales et riffs hypnotiques donnent le ton de « Hangman’s Daughter » en plus de son refrain habité. Durant les 10 minutes de « Last Day », Unida fait monter la tension, entre accalmie et électricité palpable, ils nous offrent La pièce maîtresse de Stoner de « Great Divide »

Selon le biais dont vous réussirez à vous fournir l’album, sachez que l’on en trouve avec différentes qualités de son, que les pistes ne sont pas dans le même ordre et que les pochettes du disque sont ornées par les soins de « Qui veut bien ». En effet, ce disque n’est pas trouvable dans le commerce. Une sombre histoire d’imbroglio juridique entre Rick Rubin, Def Jam et Sony (American Records) a brisé net les espoirs du quatuor. Unida en tournée s’est permis de vendre sous le manteau des copies en CD-R. Ce disque fantôme est trouvable via le net avec parfois la reprise de Metallica « The Thing That Should Not Be ». Petite surprise agréable mais somme toute anecdotique. C’est réellement dans leurs compositions originales qu’Unida excellait. A présent, John Garcia est l’heureux chanteur du petit Hermano, le groupe qui monte, qui monte, qui monte!!! Heureusement que l’ami John se soit relevé après un tel coup dur.




ATTENTION CE QUI SUIT EST INDEPENDANT DE LA CHRONIQUE



Petite anecdote amusante et pas très éloignée de notre histoire, concernant un autre album qui lui n’est jamais sorti. Cette même année, en 2001, Rick Rubin est entré en studio avec la formation originelle de Black Sabbath. Rien n’a jamais filtré des sessions d’enregistrement, pourtant aucun problème juridique n’entravait la bonne marche des choses. La méchante rumeur racontait qu’Iommi et Zombi Osbourne (surtout je pense à sa mégére de femme) ne pouvaient pas se sacquer. Une version plus light annonce qu’il n’en est rien sorti de mieux que ce qu’ils avaient offert par le passé. Le fait est qu’entre temps Iommi a perdu le droit d’utilisation du nom de son bébé de toujours.