VIRON est un groupe de heavy metal allemand qui a déjà sorti un EP et un album intitulé NWOGHM sur un petit label grec. Ce premier album a reçu des échos positifs auprès de la presse spécialisée, ce qui a permis à VIRON de signer chez un label autrement plus important, Metal heaven. C’est donc avec une bien meilleure promo que nos allemands sortent leur second opus, intitulé Ferrum Gravis. VIRON a-t-il su concrétiser tous les espoirs placés en lui ? A vrai dire, Ferrum Gravis est un album tout à fait honnête. Il est évident que les membres du groupe savent y faire, ils maîtrisent la plupart des ficelles du true heavy metal, cela ne fait aucun doute. Néanmoins, ce n’est pas suffisant pour permettre au groupe de se détacher de la masse du heavy germanique.

Le heavy que pratique VIRON est en fait beaucoup plus proche du style power du heavy US que des mélodies joyeuses du speed teuton ou du metal de bûcheron à la GRAVE DIGGER. L’accent est donc mis sur des riffs puissants en guise d’intro et des rythmiques soutenues, aucun clavier ici, aucun passage sympho, tout au plus avons nous droit à quelques effets sur la voix (comme sur le quelconque « beyond the gates »). La mélodie n’est cependant pas mise de côté, elle ressurgit régulièrement au premier plan lors des refrains (parfois très réussis, tel que « On the run »). Mélodies essentiellement portées par le chant de Alexx Stahl. Voilà un chanteur de heavy qui accomplit très bien son rôle, trop j’aurais envie de dire : on est dans de l’académisme pur et simple, chant clair assez haut perché, une légère touche d’agressivité, très propre, trop classique, sans folie ni génie. Bref, Stahl assure son job comme il faut mais ne marquera pas les esprits, comme tout l’album d’ailleurs.
La production est quant à elle claire et puissante, sans fioriture aucune, mais à l’allemande. Un son plus vintage aurait sans doute mieux correspondu au style pratiqué par VIRON.

Les compos se laissent donc écouter sans réel déplaisir. VIRON se fait parfois franchement caricatural (le refrain de « Liberator »), quelques riffs évoquent de façon flagrante ses influences (MANOWAR par exemple pour la suite d’accord sur le couplet de « Metal ball », un des meilleurs morceaux de l’album au demeurant). Belle speederie également avec « Isle of Man » qui évoque la fameuse course de moto.
Par contre, le groupe se gaufre complètement sur « Sniper », une compo longue de 12 min, qui ne tient vraiment pas la longueur justement. Un grand manque de cohésion plombe ce titre ambitieux, impossible d’y accrocher du début à la fin, on tient là plus un collage de riffs qu’autre chose. C’est quand même bien dérangeant de voir le groupe se planter sur ce qui aurait du être le point d’orgue de l’album.
Paradoxalement, le meilleur titre de l’album s’avère être la ballade acoustique « War », dont le refrain, très simple et répété de nombreuses fois, reste profondément ancré dans la tête. Un joli morceau, tout simplement.

VIRON n’est donc en aucun cas la nouvelle sensation du heavy metal traditionnel. Rien de mauvais dans ce Ferrum Gravis, mais rien de transcendant. Un album moyen, qu’on écoute sans déplaisir mais que l’on ne ressortira sans doute que très peu de l’étagère. Espérons que la suite de sa carrière sera plus convaincante, sinon VIRON risque vite de sombrer dans l’oubli, d’autant plus que dans ce créneau les groupes beaucoup plus intéressants ne manquent pas !