IMPALED fait dans la dentelle, chérit les harmonies et la mélodie, cela ne fait aucun doute... Du moins le fait-il dans son propre exercice de style, saisissez-le si vous voulez.

Le successeur de l'apprécié "Death After Life" vient agrémenter une collection de Grind/Death jalonné d'influences extrêmes d'une manière relativement réussie. Si le style est inévitablement très hermétique, les amateurs sauront reconnaître au groupe une maîtrise remarquable, un sens catchy de la rythmique et un travail bien gluant sur les vocaux et les riffs ("G.O.R.E").
S'entremêlent, au sein d'un propos essentiellement Death brutal de chez brutal au cymbales agressives et blasts épileptiques, des tentations évidemment Grind mais aussi Thrash dans l'appréhension de certaines phrasés de guitare ou des soli, voire Punk – mais d'une manière bien plus discrète – dans son exercice ultra énergétique et spontané. La composition est inspirée, puissante et ample, mais IMPALED ne parviendra pas, encore moins sur la longueur, à soulever les foules de manière unanime. Ecouter "The Last Gasp" d'une traite relève d'un certain ennui, les structures étant peu variées, et les alternances rythmiques étant bien trop fréquentes pour s'avérer marquantes. D'autre part, la production relativement calibrée police un propos qui aurait peut-être nécessité un appui sonore plus bouillonnant, et ainsi obtenir une correspondance plus fidèle à l'imagerie répugnante et sanglante du combo.
Les soli ressortent pourtant bien, les tentations mélodiques sont subtiles, et la digestion des influences (CARCASS en tête, pour beaucoup) montre un orchestre sûr de son propos et motivé. Les assoiffés de brutalité Death/Grind sauront leur reconnaître de telles qualités, et se plonger corps et âme dans le bain de sang : l'efficacité est certaine, et la rigueur technique offre de belles perspectives d'exploration d'un album à la fois alambiqué et trivial.

Les férus du registre jubileront sûrement... Tout comme les amateurs lambda de violence Metal voulant simplement maltraiter leurs conduits auditifs en secouant les cervicales. La violence deviendrait-elle accessible si elle n'est que violence?