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3 INCHES OF BLOOD - Fire Up The Blades (2007)
Par SHUB-NIGGURATH le 10 Novembre 2007          Consultée 5825 fois

Troisième album de 3 INCHES OF BLOOD, Fire Up The Blades est sans aucun doute l'élément le plus abouti de la courte discographie du groupe de Vancouver. Conservant l’essentiel des caractéristiques rafraîchissantes relevées par Possopo dans sa chronique de Battlecry Under A Winter Sky, il s’enhardit suffisamment pour convaincre ceux qui ne connaissent pas encore les Canadiens de leur apporter tout le soutien, sinon l’attention, qu’ils méritent.

Seuls rescapés de la bataille menée à coups d’épées en plastique lors de Advance And Vainquish, les deux chanteurs Cam Pipes et Jamie Hooper décident de repartir de plus belle à l’assaut, tout requinqués par le renfort inespéré d’un batteur psychopathe et de guitaristes capables de décocher des traits meurtriers. 3 INCHES OF BLOOD demeure plus que jamais fidèle à sa conduite et continue de marteler que la meilleure façon de composer un Heavy Metal digne de ce nom, en l’absence de toute approche novatrice, reste encore de puiser directement son inspiration aux meilleures sources. Avec une franchise désarmante, le groupe rappelle qu’il n’a rien inventé et arbore ostensiblement ses influences, leur témoignant de la sorte davantage de respect que tous les gougnafiers qui, faute de pouvoir faire mieux, les salopent plus qu’ils ne les camouflent.

Sans aucune autre prétention que de prendre un malin plaisir à montrer la richesse des combinaisons qu'il est encore possible de tirer d’une matière première trop souvent considérée comme épuisée, les Canadiens mitonnent à nouveau un Heavy/Speed Metal enjoué et ravageur, résolument marqué 80’s, aux aspects certes mille fois entendus mais avec assez d'imagination et de talent pour ne pas tomber dans le piège de la copie. Peu importe que les textes s’orientent cette fois-ci sur le terrain d’une Dark Fantasy ridicule, du moment qu’ils gardent leur débilité entièrement assumée. Le groupe enquille comme à la parade des titres accrocheurs et variés, selon le dosage des composants utilisés, sans que celui mis avant n’efface complètement les autres. Dès le hargneux "Night Marauders", basse roudoudou et riffs ondoyants font comprendre que la base de la recette n’a pas changé. Une grosse louche d'IRON MAIDEN, tonifiée juste comme il faut au Viandox MANOWAR et acidulée à la MERCYFUL FATE, Cam Pipes assurant toujours un chant suraigu à la KING DIAMOND, bien ponctué par les hurlements Black Metal de Jamie Hooper.

Le tout s’écoule avec une parfaite fluidité, et laisse donc transparaître des lignes harmonieuses dignes du duo Harris/Smith. Jouées en tout simplicité, elle sont néanmoins assaisonnées d’une rogne de bon aloi sur "Forest King", "The Great Hall of Feasting" et le magnifique "The Hydra’s Teeth", tandis que "The Goat Riders Horde" les stimule de son speed brut et délesté de tout dégoulinage mélodique superflu. On appréciera, de la même façon, les changements de rythme agressifs de "God of the Cold White Silence" et son intermède limite Folk pour les nuls, aussi basique que sympathique.

"Assassins of the Light" et les riffs maousses de "Black Spire" transpirent un Heavy plus direct et massif mais ne nuisent pas à l’homogénéité de l’ensemble. A retenir, dans la même veine, l’excellent "Trial of the Champions" dont le simple effet « pipe » sur clavier Bontempi qui orne les refrains souffle une brise épique suffisante pour balayer le récent décor d’opérette de Joey Demaio. On se contentera d’y voir là un hommage très « appuyé ». Comme sur les albums précédents, la mixture obtenue a naturellement tendance à produire des effets secondaires de type RUNNING WILD, bien audibles sur "Forest King" et surtout sur le morceau qui clôture l’œuvre. Est-ce vraiment la conclusion à laquelle le groupe voulait parvenir ? Décidément, les petits gars de Vancouver sont des farceurs.

Voilà qui ne surprendra pas les initiés, lesquels seront toutefois ravis d'entendre que le fond des compositions baigne dans l'huile de vidange du Painkiller de JUDAS PRIEST, démontrant que 3 INCHES OF BLOOD ne rechigne plus désormais à libérer une bonne dose de violence. Accélérations, breaks, saccades, il n’hésite pas à faire preuve d’une brutalité Thrash des plus réjouissantes. De plus, lorsque les riffs adoptent des lignes et rythmiques parfois proches de SLAYER (je m'emporte peut-être, mais ça fait tellement longtemps que je n'ai pas entendu ça), la machine pétarade à plein tube pour livrer un "Demon's Blade" d'une efficacité redoutable et un terrible "Infinite Legions", aux accents halfordiens entrecoupés de furieux passages Metalcore.

Faut-il voir derrière tout ça la patte de Joey Jordison depuis qu’il a décidé de produire et de cornaquer 3 INCHES OF BLOOD ?

On peut comprendre que Roadrunner Records ait incidemment cherché à faire mousser le buzz promotionnel autour de la personnalité du producteur. Après tout, il faut bien vivre, et si la seule référence au Heavy Metal de papa peut encore titiller quelques cacochymes, elle risque fort de ne rencontrer que l’indifférence narquoise du chaland juvénile. Le batteur pigiste plus ou moins ex-SLIPKNOT (chez RR aussi, point trop n’en faut quand même) s’est entiché des Canadiens, à l’occasion d’une tournée commune avec SATYRICON, au point de s’impliquer également dans l'écriture et l’arrangement de tous les titres. Et je dois dire, quitte à m’écorcher le bec de lièvre, qu’il a tout compris.

Sa production propre et claire trouve la sobriété adéquate. Moderne sans recourir aux excès en tout genre, légère sans être vieillotte, elle réintroduit un sentiment de franche insouciance qui fait cruellement défaut aujourd'hui. Elle illustre parfaitement ce qui me semble être l'idée fondamentale de 3 INCHES OF BLOOD : quels qu'aient été le déguisement et la provocation qui l'habillaient, le Heavy Metal n'était à l'origine qu'un divertissement comme un autre, destiné à en mettre plein la tronche sans poser de question. Contrat rempli avec Fire Up The Blades, qui ne marquera pas les annales, bien évidemment, mais s'écoutera toujours avec la même jubilation. Il ne faut pas voir là quelque forme d'aigreur ou de réaction. Le très bon que l'on peut parfois trouver aujourd'hui ne rend pas obsolète le très bon d'hier, qui le reste encore. Nostalgie bonhomme, dit Possopo. Pas mieux.

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   SHUB-NIGGURATH

 
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- Cam Pipes (chant)
- Jamie Hooper (chant)
- Shane Clark (guitare)
- Justin Hagberg (guitare)
- Nick Cates (basse)
- Alexei Rodriguez (batterie)


1. Through The Horned Gate
2. Night Marauders
3. The Goatriders Horde
4. Trial Of Champions
5. God Of The Cold White Silence
6. Forest King
7. Demon's Blade
8. The Great Hall Of Feasting
9. Infinite Legions
10. Assassins Of The Light
11. Black Spire
12. The Hydra's Teeth
13. Rejoice In The Fires Of Man's Demise



             



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