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SPEED METAL  |  STUDIO

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HELSTAR - Nosferatu (1989)
Par DARK SCHNEIDER le 20 Décembre 2007          Consultée 4809 fois

4ème et dernier album pour la première mouture d’HELSTAR, ce Nosferatu est synonyme de changement et d’évolution. Pourtant, tout laissait à croire que ce dernier serait dans la droite lignée du très bon A distant thunder, après tout c’était la première fois que le groupe enchaînait deux albums en moins de deux ans avec le même line-up. Mais loin de se reposer sur leurs acquis, les musiciens décidèrent d’aller de l’avant en proposant un album plus ambitieux qu’à l’accoutumée.

Comme la splendide pochette semble le suggérer cet album est un semi-concept sur Nosferatu, le ténébreux vampire (plus connu sous le nom de Dracula). Ce dernier nous tend ses griffes, près à nous saisir pour ne plus nous relâcher, à voir donc si ce disque produit un tel effet.
Semi-concept, car en réalité seul les 6 premières pistes évoquent le comte vampire, les autres morceaux sont totalement indépendants et la différence d’atmosphère se fait immédiatement sentir. Ce qui est un peu dommage, bien que les morceaux indépendants soient tous de bonne facture, j’aurais largement préféré que le concept s’étende tout au long de l’album.

La première partie de l’album fonctionne admirablement bien. Porté par le concept vampiresque, la musique d’HELSTAR se fait nettement plus sombre, ponctuée d’une atmosphère gothique qui se traduit surtout à travers la voix de James Rivera qui semble avoir parfaitement compris comment restituer une telle ambiance. Mais ce n’est pas tout. L’introduction à la guitare classique, les interludes très courts (quelques secondes) d’une narratrice, ainsi que les sonorités d’orgues (assuré par le bassiste Jerry Abarca et le gratteux André Corbin) sont autant d’autres éléments qui permettent de nous plonger dans une atmosphère presque digne du chef d’œuvre cinématographique de Murnau.
La musique d’HELSTAR s’est encore accélérée, on peut vraiment parler de speed metal, largement aussi rapide que n’importe quel groupe de thrash de l’époque mais en moins saccadé, ce qui m’empêche de les considérer comme un groupe de thrash (et le chant de Rivera est définitivement heavy). Mais ce qui pointait son nez sur A distant thunder explose littéralement ici : les références néoclassiques se font très nombreuses, largement mise en avant. Ce dès l’intro « Rhapsody in black », et surtout durant l’instrumental « Perseverance and desperation », un titre néoclassique avec André Corbin pour seul guitariste, Larry Barrigan ayant refusé de jouer sur ce morceau car il ne s’en sentait pas capable et ne se considérait absolument pas comme un shreddeur. Mais là où HELSTAR fait fort c’est sur les morceaux chantés où les éléments classiques n’apparaissent pas vraiment pendant les soli mais pendant les riffs de guitares, très rapides mais également mélodiques, doté d’une construction néoclassique très bien amené.
Il n’y a pas à dire, la partie conceptuelle est une grande réussite qui culmine avec « The curse has passed away », un titre bourré de changement d’ambiance, entre partie speedée, passage gothique avec orgue à la clé, et passage de guitare classique.

Malheureusement, la coupure très nette que représente la suite de l’album n’est guère heureuse. « Benediction » tranche radicalement avec l’ambiance vampiresque de la 1ere partie et l’on a bien du mal à apprécier ce titre, trop classique par rapport à ce qui a précédé. La suite est un peu plus emballante, HELSTAR retrouve son style antérieur, à l’identique de ce que l’on pouvait trouver sur A distant thunder. Mais si les morceaux n’ont rien de mauvais, ils peinent à marquer notre esprit malgré leur efficacité. A distant thunder était bien mieux réussi à ce niveau. C’est comme si Nosferatu avait relâché ces griffes prématurément. Cette retombée dans du HELSTAR conventionnel ne se fait pas sans heurt et plombe carrément l’album. Même si « Aieliara and Everonn » est un excellent titre (sacré riff d’intro !), il ne peut à lui seul sauver la déception que constitue cette seconde partie.

Nosferatu est donc un album très intéressant constitué de deux parties très distinctes. La première partie sur le vampire Nosferatu est excellente, elle montre un groupe ambitieux proposant une musique beaucoup plus riche et plus intéressante que ce que l’on aurait pu prévoir de leur part (bien que le sublime « Winds of war » de l’album précédent le laissait présager), mais la seconde, bien que toujours efficace, tranche trop radicalement et son classicisme se fait trop contrastant avec les premiers morceaux. On a donc une légère frustration, un album un peu déséquilibré entre ces deux faces. Cependant, la face vampiresque vaut à elle seule l’achat, et la face classique est loin non plus d’être ragoûtante.
Ma note finale est donc un reflet de cette frustration, mais en aucun cas il ne faudrait oublier que peu d’album de speed metal, surtout récent, n'arrive au niveau de la première partie de ce Nosferatu. Un bon disque, qui de surcroît viellit bien.

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   DARK SCHNEIDER

 
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- James Rivera (chant)
- Larry Barragan (guitare)
- André Corbin (guitare)
- Jerry Abarca (basse)
- Frank Ferreira (batterie)


1. Rhapsody In Black
2. Baptized In Blood
3. To Sleep, Per Chance To Scream
4. Harker's Tale (mass Of Death)
5. Perseverence And Desperation
6. The Curse Has Passed Away
7. Benediction
8. Harsh Reality
9. Swirling Madness
10. Von Am Lebem Desto Strum
11. Aieliaria And Everonn



             



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