Après le très bon « The Battle » paru en 2005, voici que les deux dinosaures du heavy/métal progressif à forte tendance mélodique remettent le couvert. Premier constat, la production est de tout premier ordre, mais est-ce une surprise avec un maître de la manivelle à la table de mixage de la trempe de Dennis Ward ? Frontiers, la maison de disques (spécialiste en matière de zique Hard FM/AOR) a mis des moyens pour réaliser son blockbuster et le moins que l’on puisse dire c’est que le moindre dollar investi s’entend : c'est Star Wars sur la planète métal !

Les compositions restent classiques mais sont très réussies, empruntes d’une certaine classe et portent incontestablement la marque de l’homme-orchestre de cet album, j’ai nommé Magnus Karlsson (Last Tribe) épaulé par le non moins excellent batteur, Jaime Salazar (également chez Last Tribe et ex-The Flower Kings). Break metal prog millimétrés, soli cristallins, claviers inspirés aérant les rythmiques et des mélodies venues du froid d’une efficacité à toute épreuve, bref c’est du bel ouvrage que tout cela…
L’album est construit par une alternance de titres chantés soit en duo ou en solo (The Revenge, Victory, Just A Dream, Wake Up Call, Who Can You Trust, When Time Doesn't Heal en duo, Obsessed, Will You Follow, Gone Too Far par Russell -- Master Of Sorrow, Her Spell, Under The Waves par Jorn) par les immenses vocalistes Russel Allen/Jorn Lande qui ont tout deux l’art de transformer un titre sympathique en un voyage au fin fond de la galaxie.

Si tous les titres font mouche et font preuve d’une perfection mélodique encore plus affirmée que sur l’opus précédent, je trouve qu’un effort de composition énorme a été accompli sur les duos pour marier à la perfection les timbres de deux héros.
Ainsi par leur spécificité, il m’est difficile d’attribuer une hiérarchie des titres tant ils sont excellents (on peut tout de même ressortir la puissance d’un « The revenge », l’épique « Victory » et la sensibilité folk rafraîchissante d’un « Wake Up Call »).
Toutefois, j’attribuerais une mention spéciale pour la fausse ballade « Master Of Sorrow » magnifiquement interprétée par Jorn et le génial « Gone Too Far » où Mr Russell Allen nous emmène loin, très loin (l’attente va être désespérément longue jusqu’à la sortie imminente du dernier Symphony X) relayé par un magistral solo de guitare de Magnus Karlsson.

En conclusion, je dirais que ce disque est à l’image des pop-corn movies dont nous gratifié Hollywood, ça pète, c’est fun et c’est pas prise de tête. Cet album est conçu pour ratisser large, l’objectif est atteint car tout est ici réuni pour comble l’amateur de heavy fin et mélodique, comme le dit si bien la pub, « si vous avez aimé le un vous allez adorer le deux », pour ma part, je suis partant pour un troisième épisode. Un 4/5 mérité, mais avec un petit bémol pour l’originalité grande absente de cette rencontre au sommet.