L’une des toutes fraîches signatures de LMP a cette originalité d’être le premier groupe du genre à rejoindre le label allemand. Le genre ? Un metal gothique qui oscille entre LACUNA COIL (la rythmique heavy-pop, les sonorités modernes, le chant) et SIRENIA (la guitare, l’intervention régulière d’une voix death, les arrangements symphoniques).

Quoique arborant un patronyme aux consonances scandinaves (« tystnaden » est d’ailleurs un mot suédois qui signifie « le silence »), ce nouveau venu dans la scène metal à chanteuse nous vient d’Italie. Et à sa tête, Laura De Luca fait forte impression, aussi à l’aise dans des lignes de chant heavy-pop que sur des passages plus lyriques où sa voix fait montre d’une maitrise parfaite.

« Sham Of Perfection » est avant tout une succession de très bons titres assez courts et directs avec comme points communs un chant envoûtant (« First Embrace », « Münchausen Syndrome »), une rythmique gothique entraînante (« 06. Hamlet », « The Joke »), quelques incursions électroniques (« Metaphora »), une bonne dose de cordes et de piano (« Tystnaden », « Rewards », « The Vanishing ») et une prod béton, assurée par un Luigi Stefanini pourtant davantage habitué à bosser avec des groupes de speed mélodique.

Et pour ce qui est des réjouissances, nous sommes gâtés ! Parmi les plus marquantes, mon choix s’orienterait sur le hit « First Embrace » où la rencontre avec Laura se fait de la plus belle des manières, le théâtral « Münchausen Syndrome », le romantique « The Foolish Plan », « Tystnaden », morceaux qui débute comme une ballade avant de hausser le ton, ou encore « Pride vs Intellect » aux ambiances riches et au chant magnifique.

S’il est difficile de faire ressortir un ou deux titres plus faibles que les autres, il y a tout de même un aspect qui aurait tendance, au début, à modérer tout cet enthousiasme. Les morceaux ont en effet tendance à être structurés un peu tous de la même façon, ce qui porte à rendre l’album un brin répétitif. Si ce sentiment s’estompe à mesure que l’on mémorise chaque titre, je pense que « Sham Of Perfection » aurait gagné à comporter un ou deux morceaux à part : plus long, par exemple, ou à la structure davantage aventureuse.

Quoi qu’il en soit, cela n’enlève que très peu d’attrait à cet album dans la mesure où, pour un premier essai, on a droit à un metal gothique vraiment bien foutu et qui parvient même à se dénicher une identité suffisamment marquée pour bénéficier d’une raison d’exister aux côtés de ses aînés du même genre. Peut-être parce qu’après six ans d’existence, les italiens ont eu le temps de trouver et peaufiner leur style.

Une bien jolie surprise !

Note : 3,5 / 5