Recherche avancée       Liste groupes



      
DOOM METAL  |  STUDIO

Commentaires (3)
Questions / Réponses (1 / 8)
Lexique doom metal
L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Style : Colosseum
- Membre : Old Man's Child, 1349

FUNERAL - From These Wounds (2006)
Par ORPHANAGE le 16 Janvier 2007          Consultée 4331 fois

Soyons honnêtes. Qu'est ce qu'on pouvait bien attendre de FUNERAL, aujourd'hui? Qui, d'ailleurs, pouvait bien attendre avec ferveur la sortie d'un album du groupe, alors que la scène Doom jouit d'une activité suffisamment forte pour que l'on puisse être comblé? Peut-être quelques dizaines de personnes…mais pas plus! Bon, d'accord : FUNERAL est l'un des instigateurs du très populaire sous-genre du Doom, le Funeral Doom, avec THERGOTHON et SKEPTICISM, et les (peu nombreux) fanatiques du Funeral Doom étaient probablement curieux de savoir ce qu'un nouvel album pouvait bien donner, surtout 6 ans après le premier véritable full-lenght, "In Fields Of Pestilent Grief". Hé bien, pour un groupe que l'on n'attendait pas tant que ça, FUNERAL nous fait don d'une belle production! Belle, certes, mais de nombreuses interrogations subsistent à son égard…

Certains d'entre vous se souviennent peut-être de "Tragedies" et surtout "Tristesse", les premières démos du groupe qui avaient défrayé la chronique à l'époque de leur sortie, au milieu de années 90 : c'était la première fois qu'un groupe de Doom alliait la lourdeur et l'oppression avec la beauté et le lyrisme de douces mélodies gothiques. Mais de lourdeur et d'oppression, il en était alors véritablement question : riffs malades et gras, longs et agonisants, extrêmes et étonnants malgré le chant féminin et les passages acoustiques, c'était bien du Funeral Doom, du vrai. Maintenant, on ne peut même plus dire que FUNERAL pratique ce genre, même pas un peu. D'accord, les Norvégiens conservent un esprit mortuaire et triste, mais le véhicule autrement que par la lenteur extrême et les manifestations musicales horrifiques. Non, sur ce "From These Wounds", le groupe transmet sa tristesse et ses visions mortifères en se rapprochant davantage d'un recueillement religieux et grandiloquent…ce qui n'est pas pour déplaire! Mais vient alors la première question : pour quelle raison FUNERAL a-t-il voulu délaisser le Doom foncièrement Funéraire qu'il pratiquait (forcément)? Pour se détacher d'une scène déjà bien garnie? Pour explorer de nouveaux terrains? On ne se risquera pas à dire qu'il est maintenant plus accessible au grand public: il est effectivement plus facile d'accès, mais garde une démarche extrême, celle du Metal lent, vraiment lent, mélodique, oui, mais Doom quand même. Mais finalement, si FUNERAL était devenu "easy-listening", on aurait su où il veut en venir. Et c'est précisément le problème de "From These Wounds" : il est certes très beau sur la forme, mais on ne voit pas vraiment où il mène, pourquoi il se comporte comme il se comporte, qu'est ce qu'il veut. Deux manières de réagir :

Puisque finalement, la musique reste du Doom Metal, mais on ne peut pas dire que l'on en ait déjà entendu de semblable. Si l'on devait rapprocher le groupe d'un sous-genre, cela serait sans aucun doute le Gothic Doom. La musique proposée ici est un Doom/Death effectivement très gothique, jonglant entre passages extrêmement atmosphériques et beaux (notamment sur "Pendulum", très beau morceau) aux mélodies vraiment poignantes et émouvantes, et breaks sévères et plus bruts sans claviers : le contraste est saisissant, la tristesse est palpable, d'autant que le chant exclusivement clair qui se donne des airs très religieux et n'évoquant rien d'autre que du Gothique est d'une sensibilité et d'une justesse d'interprétation délicieuses. La musique est donc flatteuse pour les tympans, c'est vraiment superbe et il n'y a souvent techniquement rien à reprocher aux instrumentistes qui maîtrisent leur sujet. Et comme on n'a jamais entendu de Gothic Doom appréhendé d'une manière aussi christique et, en plus, jouissant d'un soin indubitable, "From These Wounds" pourrait bien remporter nos suffrages – c'est la première manière de réagir.

La seconde manière de réagir est moins positive. Le Doom est un genre finalement assez strict, et même s'il permet sans mal les expérimentations de tout type, si celles-ci s'avèrent incohérentes ou hésitantes, un album risque fort de ne pas être aimé. "From These Wounds" suscite sérieusement des questions relatives à la composition et à l'intérêt de la démarche du groupe Norvégien. Alors qu'un riff lent et saccadé très simple et très choquant pour du Doom monopolise le titre "From These Wounds" et que quelques solis Death Mélodique très étranges interviennent sur l'un des breaks de "Pendulum", on jouit d'instants presque ambient sur "Saturn" et le religieux (encore une fois!) "This Barren Skin". Vous comprenez où l'on en arrive : le contraste. Oui, le fameux contraste entre brutal et lumineux semble vouloir être là. Mais quelque chose cloche : difficile de dire pourquoi, mais on dirait que le groupe ne sait lui-même pas vraiment ce qu'il veut, pourquoi est-ce qu'il a voulu employer ce paradoxe. Comme s'il avait décidé de faire un nouvel album…pour faire un nouvel album. Comme s'il avait décidé de faire de la musique…pour faire de la musique. Pas vraiment de message, ni de grands moments d'émotion pour un genre qui est censé privilégier cela, pour un album qui aurait sans doute aimé faire pleurer, mais qui souffre d'un certain manque d'inspiration dans la composition, et de sincérité dans l'interprétation et qui, par conséquent, ne fera pas pleurer.

"From These Wounds" reste alors une énigme totale. Alors qu'il est vraiment très beau sur la forme, profitant de fins arrangements au clavier, d'un chant exceptionnel et de mélodies émotionnelles plaisantes, il ne semble pas être l'objet de motivations musicales très grandes, d'où ce sentiment permanent d'indécision lorsqu'on l'écoute. Indécision dans le style, indécision dans l'abord d'un Gothic Doom Death religieux, indécision dans la gestion de la violence et des atmosphères. C'est vraiment dommage. Et pourtant, puisqu'il est si rigoureux instrumentalement parlant et qu'il contient son lot de bonnes mélodies, certains Doomsters pourraient sans problème être séduits, et peuvent malgré tout tenter de l'apprivoiser et de le cerner. Parce que finalement, mon avis, qu'est ce que c'est???

A lire aussi en DOOM METAL par ORPHANAGE :


ABLAZE IN HATRED
Deceptive Awareness (2006)
Très bel ouvrage de doom sensible et profond.




LONGING FOR DAWN
A Treacherous Ascension (2007)
Un funeral doom abyssal et raffiné...


Marquez et partagez




 
   ORPHANAGE

 
  N/A



- Andres Eek (batterie)
- Jon Borgerud (claviers)
- Kjetil Ottersen (guitare)
- Frode Forsmo (chant, basse)


1. This Barren Skin
2. From These Wounds
3. The Architecture Of Loss
4. Red Moon
5. Vagrant God
6. Pendulum
7. Saturn



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod