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- Style : Sweet Needles

WARRIOR SOUL - Last Decade Dead Century (1990)
Par THE MARGINAL le 6 Mars 2007          Consultée 7155 fois

Warrior Soul: voilà un groupe qui avait assurément toutes les cartes en main pour devenir un groupe majeur dans les 90's: les musiciens avaient du talent, le chanteur Kory Clarke avait une certaine personnalité et de vrais talents de songwriters (il n'avait pas son pareil pour écrire des textes réalistes, revendicatifs) et le groupe proposait avec talent une alternative à ce qui marchait dans les 80's, sans pour autant couper les ponts avec tout ce qui avait été fait dans le rock depuis ses débuts.

Signé chez Geffen, Warrior Soul débarquait avec "Last decade dead century" comme premier album sous le bras. Rien qu'avec le titre de l'album, on devine aisément que celui-ci n'est pas axé sur la fiesta, l'insouciance. Le quartette américain pratique une sorte de heavy-rock très teinté 70's avec, comme particularité, le contraste entre les guitares tranchantes, lourdes et le chant mélodique et planant (quoique parfois plus hargneux) de Kory Clarke.

Avec "I see the ruins", l'album commence vraiment très fort: ce titre est mis sur orbite par un petit speech d'intro pessimiste et réaliste sur l'état du monde en pleine décomposition, sur fond de guitare heavy et rythmique martelante. Ensuite, le morceau décolle vraiment: mid-tempo mélancolique, en accord avec l'ambiance générale et sur lequel le groupe fait montre d'un sens de la mélodie développé.

Et comme le groupe américain a de la suite dans les idées, il aurait tort de ne pas poursuivre sur sa lancée. Il ne s'en prive pas pour le faire avec brio. "We cry out" est un excellent mid-tempo heavy sur lequel on saisit justement l'opposition entre les guitares tranchantes et la voix voilée, voire planante de Kory Clarke. "The losers" est une power-ballade de très haute volée: mélancolique, triste, poignante, pleine de sensibilité. On remarque notamment la batterie façon marche militaire sur le 1er couplet, le refrain plus hargneux. La chanson est dédiée aux marginaux, aux laissés-pour compte de la societé et est susceptible de leur donner espoir, confiance dans la vie ("Cause I think we're beautiful"). Le mid-tempo "Downtown", plombé à souhait, nous replonge dans les sphères plus foncièrement metal et le chant de Kory Clarke se fait plus incisif, plus viril. "Trippin' on ecstasy" s'écarte des sentiers battus puisqu'il s'agit d'un titre plus aérien (tout en étant rythmé), influencé par la new-wave des 80's, voire le rock gothique. On pense là au The Cult période "Love", avec sa base mélodique entêtante, et ça fait du bien par où ça passe. "Four more years" n'est pas dépourvu d'originalité: il s'agit en effet d'un speech de 4 minutes sur fond d'ambiance malsaine, qui se veut le reflet du malaise de la societé contemporaine. "Superpower dreamland" est un mid-tempo puissant, lourd, aux relents psychédèliques, voire planants qui préfigure un peu ce que sera le stoner quelques années plus tard et sur lequel Kory Clarke montre son aptitude à moduler sa voix (tantôt aérienne, tantôt énervée). L'énergique et punchy "Charlie's out of prison" évoque la violence, les armes à feu aux USA(des sujets malheureusement toujours d'actualité). Le lent "Lullaby" se signale par des mélodies mélancoliques qui progressent crescendo et son ambiance lugubre, triste, tandis que "In conclusion", un titre hard rock typiquement 70's, travaillé et assez prenant, fait monter l'adrénaline gràce à son final plus incisif, son rythme qui s'accélère soudainement et conclut brillamment cet album.

Est-il nécessaire d'ajouter que le guitariste John Ricco est excellent, tant en solo qu'en rythmique ? Ou que les titres sont parfaitement aboutis et témoignent d'un travail de groupe mené à bien ?

Vous l'aurez compris: il n'y a rien à jeter sur cette galette, excellente de bout en bout. Ce n'est peut-être pas la perfection à 100%, mais "Last decade dead century" aurait largement mérité de figurer parmi les disques majeurs des 90's, voire les plus grands disques de hard rock de tous les temps. Ce disque est là aussi pour rappeler que Rage Against The Machine n'avait rien inventé en matière de textes engagés. Si le ton général de l'album est sérieux, voire sombre, Warrior Soul est parvenu à éviter de tomber dans le piège de la depression à outrance, du défaitisme définitif ou du misérabilisme ambiant. Le groupe a su pondre des titres inspirés, regorgeant de trouvailles judicieuces et, pour un premier album, a placé la barre vraiment très haut.

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   THE MARGINAL

 
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- Kory Clarke (chant)
- John Ricco (guitare)
- Pete Mcclanahan (basse)
- Paul Ferguson (batterie)


1. I See The Ruins
2. We Cry Out
3. The Losers
4. Downtown
5. Trippin' On Ecstasy
6. One Minute Year
7. Superpower Dreamland
8. Charlie's Out Of Prison
9. Blown Away
10. Lullaby
11. In Conclusion



             



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