En sortant son premier album "Lay down the law" en 1984, Keel a fait son entrée dans le paysage du hard rock américain et Ron Keel avait prouvé que la page Steeler avait bel et bien été tournée. Un an plus tard, Keel revient à la charge avec comme second album "The right to rock". Avec cet album, Keel a la possibilité de franchir un cap, de se faire un nom au sein du paysage Hard US qui commence à voir fleurir de plus en plus de groupes affamés.

Sur ce deuxième album, on retrouve 2 titres qui figuraient déjà sur le précédent album: "Let's spend the night together"(légèrement retouché) et "Speed demon" et le quintette américain bénéficie de la collaboration de Gene Simmons(inutile de le présenter, n'est-ce pas ?) à la production.

Cette seconde réalisation de Keel démarre très fort avec un hymne Hard US en puissance: "The right to rock". On a là affaire à du heavy-rock incisif avec des riffs crus, qui donnent envie de headbanguer. La voix criarde de Ron Keel et le refrain fédérateur à reprendre en choeur se chargent d'achever les derniers sceptiques. D'autre part, le groupe avait tourné un clip sympa(bien que clichesque) avec ce titre(que vous pouvez trouver sur Youtube), somme toute bien ancré dans son époque.

Keel poursuit sur sa lancée en enchaînant les bons titres qui vont droit au but. "Back to the city", comme le titre précédent, fleure bon le heavy-rock énergique, efficace et gràce à un superbe duel de guitares entre Marc Ferrari et Bryan Jay, on constate que ceux-ci sont des fines gachettes de la six-cordes. "Let's spend the night together", un peu plus catchy, est en fait une cover des Rolling Stones avec, en particulier, des choeurs répondant du tac au tac à Ron Keel sur le refrain. "Easier said than done" est un autre hymne Hard US avec des choeurs aériens, très influencé par Kiss, qui donne envie de secouer la tête, de taper du pied. Le mid-tempo "So many girls, so little time" est mis en avant par les vocaux furibards et hargneux de Ron Keel, ainsi que les guitares hurlantes. N'oublions pas non plus de mentionner "Speed demon" et "You're the victim(I'm the crime)", des titres rapides au tempo soutenu qui défoulent et donnent envie de headbanguer.

Il est simplement dommage que "Electric love", un titre commun, sans la moindre étincelle, ou encore "Get down", trop "kissien" en dépit de quelques montées d'adrénaline jouissives, fassent figure de remplissage sur cet album car celui-ci a de la gueule.

Ce "The right to rock", en fin de compte, fait partie des disques des 80's estampillés Hard US les plus prisés et a assez bien résisté à l'usure du temps. Il est énergique à souhait et sa production crue rend parfaitement justice aux compos(il a fait du bon boulot, le père Simmons, sur ce coup). Ron Keel est très en voix et se dépense sans compter sur chaque compo, bien soutenu par des musiciens compétents. Les fans de Black N' Blue, Kiss et Helix devraient aimer cette galette qui a permis à Keel de faire ses premiers pas dans le Billboard(99ème). Pour l'anecdote, "The right to rock" a été réédité chez Metal Mayhem en 2000 avec une version remaniée de "Easier said than done" en supplément.