Dans les années 80, la scène heavy metal grecque en était à ses premiers balbutiements. Le quartette Vice Human fait partie de ses pionniers et, en sortant son premier album éponyme en 1984, contribuait à écrire une page de l'histoire du heavy metal grec. Vice Human n'est pas un groupe mondialement connu, mais a atteint le statut de groupe culte avec le temps.

Il est intéressant de savoir ce que vaut le contenu de ce premier album de Vice Human ? Musicalement, ce quartette grec n'est pas à proprement parler révolutionnaire puisqu'il joue un heavy metal fortement teinté 70's et influencé par BLACK SABBATH, DEEP PURPLE.

Le groupe grec ne se prive pas pour faire ressortir sa spontanéité, puisqu'on retrouve sur cette galette plusieurs titres rapides. Les plus convaincants, parmi eux, sont "Stand up" qui, après une intro lente, accélère le tempo, avec une rythmique soutenue en fond sonore, "Damned world", entraînant et mélodique à souhait, "Dust into my nose" qui dépote avec la section rythmique basse/batterie déchainée. En revanche, "Make it in time" est moins intéressant car il a un air de "déjà entendu" sur cet album. De nombreux titres plus axés mid-tempos sont également présents sur cette galette. On apprécie plus particulièrement "Can you feel the night", tour à tour heavy, planant et ensorcelleur, "Running ways", un titre heavy-rock aux guitares acérées ou encore "Vice human", un mid-tempo entêtant avec la voix du chanteur(Nikos Papakostas) qui prend des intonations vocales plus grave.

Cet album a aussi ses défauts. Certains titres, tels que "Life don't be blind", "You gonna work all the time", par exemple, sont plutôt moyens et font office de bouche-trou. D'autre part, on ne peut s'empêcher de passer sous silence la production de ce disque, celui-ci sonnant de façon archaïque(ce qui n'est pas très surprenant, le groupe devait certainement faire avec les moyens du bord, à l'époque).

Au final, cet album a ses bons côtés. Vice Human y a mis de la bonne volonté pour faire un disque plaisant, avec des titres de bonne facture. D'autre part, on apprécie quelques details comme les guitares jumelles présentes en certaines occasions, ou encore la voix du chanteur Nikos Papakostas, assez proche de celle d'Ozzy Osbourne. Ceci étant dit, cet album n'est pas non plus un chef-d'oeuvre et, aujourd'hui, on s'aperçoit à quel point sa production sonne datée. Pour ceux qui sont intéressés, cet album a été réédité en 2004 en compagnie du disque suivant("Metal attack" en 1985) sur une seule rondelle. Alors, avis aux amateurs...