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DOOM METAL  |  STUDIO

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WORMPHLEGM - Tomb Of The Ancient King (2006)
Par MOX le 20 Novembre 2006          Consultée 7285 fois

Leur démo m’avait plu, diablement torturée, ambiance puante à souhait. Mais cet album…bon sang, c’est une autre paire de manche (et ce sans parler de la difficulté à se procurer l’objet). L’état de santé des deux tristes personnages (qui font apparemment partie de TYRANNY, autre formation de funeral doom aux atmosphères opposés) a empiré, bien que ça ne paraisse pas aux premiers abords. Contrairement à leur démo justement (dont je ne réécrirai pas le nom qui prend cinq minutes à taper), les « chants » se sont très légèrement calmés, les instruments sonnent moins glauques (c’était à cette occasion que Wormphlegm prétendait lancer le courant du «torture doom») et délivrent moins de bruits, moins de couinements. Pourtant, comme je le disais, le diagnostic des deux malades est bien moins encourageant.

La raison en est simple : ils ont préféré l’établir à l’aide d’une ambiance plutôt que de le hurler sur tous les toits. Qu’on ne se méprenne pas toutefois, ils ne chantent pas. Tout au plus ils gueulent, le chant caverneux (qui m’évoque à ce titre celui de TYRANNY, justement) est resté vomi, le chant black est un cri d’effroi qui tapisse le fond des morceaux, et le tout est « agrémenté » (tu parles d’un agrément…) de murmures et autres psalmodiements bizarroïdes. Tous se relaient, créant par la même occasion une sorte de dialogue, lequel se fait l’ersatz de mots impossibles à comprendre tant tout est bouffé.
L’ambiance en fait, tout ce que les instruments sont parvenus à concocter sans l’aide (je le précise) d’aucun clavier (ou à peine cet orgue au départ), est d’un noir rare. Il s’en dégage une très violente sensation de malaise, comme une douleur au ventre et une respiration vacillante, si forte parfois qu’elle m’a forcé à en arrêter l’écoute et, dans d’autres cas, à me rassurer en bloquant mon champ de vision sur quelque chose de joli.

Principal responsable : les guitares, qui accomplissent un travail monstrueux. Aucun laisser-aller dans l’écriture des morceaux, pas de vide comblé par des rythmiques basiques et baveuses ; mais une force dans les riffs, un condensé de violence et de mort contenue dans un tempo excessivement lent si bien que cette ambiance est comme vomie à chaque assaut sur les cordes. Un coup de fouet, accompagné d’un vomissement et d’une percussion sourde, est asséné à l’auditeur à intervalles très distants. Ici la mort n’est pas belle, ce n’est pas une délivrance, ce n’est pas un adieu, ce n’est pas un récit épique, ce n’est pas ce que conte habituellement le funeral doom. Ici la mort est dégoûtante et lugubre, elle jaillit d’une succession de riffs géniaux, douloureux et très précis : aigus parfaitement macabres, rythmiques vindicatives, nappes hypnotisantes et baveuses proches de ce que savent faire les formations de black-metal…

Les titres sont longs, mais rythmés et accrocheurs, et les styles diffèrent. D’un côté Wormphlegm peut se faire menaçant, de l’autre il « paraît » plus subtil. En d’autres termes, le groupe sait parfaitement varier entre des passages bruts et d’autres plus profonds, où les guitares se font saturées, bloquant l’accès à ce qui s’apparenterait à des harmoniques destinées à tourner en rond au fond de leur cage. Ce n’est ni bordélique, ni apocalyptique, c’est simplement sans espoir. C’est la violence dans le doom, une violence larvaire.
Vraiment, le toucher de guitare est presque génial, j’avouerais y entendre des influences thrash, morbides et évidemment ralenties pour l’occasion, retrouvées un peu partout de long de l’album à des tonalités diverses. En rendant l’auditeur comme certain de connaître déjà ce riff sans vraiment l’avoir entendu, ce dernier détail ajoute la couche finale de putréfaction. L’album est maudit.

Rares, très rares sont les œuvres à suinter un tel mal, suffisant pour me prendre de peur en plein milieu. Cette peur d’entendre à nouveau ces hurlements, d’entendre à nouveau ces mélodies funéraires nauséeuses m’oblige à démarrer l’écoute en étant pleinement conscient qu’on en ressort parfois furieux de s’y être plongé.

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- Maggotworm Incinerator Abscess (batterie, chant)
- Grubgorge Pestilent Diarrhoeator (guitare, basse, chant)


1. Epejumalat Monet Tesse Muinen Palveltin Caucan Ja
2. Tomb Of The Ancient King
3. Return Of The Icy Age And The Tortyrant



             



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